philosophie: Le retour sur moi, ou réflexion
Publié le 03/04/2024
Extrait du document
«
Le retour sur moi, ou réflexion, par lequel je pense que je pense, se nomme conscience.
On
peut ensuite lui conférer plusieurs fonctions : premier principe de la métaphysique,
fondement de toute certitude, simple expérience, fait irrécusable, fiction ou illusion
socialement orchestrée pour établir la morale…
Descartes, en définissant le sujet par son activité de penser, assigne à la subjectivité le rôle
d’un fondement de toutes les sciences.
La conscience est la première vérité qui résiste au
doute sur laquelle on pourra réédifier le savoir expurgé de toutes les opinions qui s’y étaient
glissées.
Dans l’approche cartésienne, il ne saurait y avoir de pensées inconscientes : le sujet
conscient de lui-même l’est par la certitude de ses actes psychiques.
Transparent à lui-même,
c’est lui le garant du savoir.
Elle n’a pas le même statut chez Locke : « la conscience est la façon dont un homme perçoit
ce qui se passe dans son propre esprit » (Essai sur l’entendement humain, II, 1, 19).
Elle est
ainsi de l’ordre de l’expérience.
C’est une conviction.
Ces prétentions sont réduites : il ne
s’agit plus que de la reconnaissance par l’esprit de son opérativité même, c’est-à-dire de ses
propres actes psychiques (il y a des choses qui se passent en moi)… La conscience n’est ainsi
plus « vraie » ni fondatrice.
C’est un mouvement toujours recommencé d’un processus qui
attribue des perceptions, réflexions, volitions et actions à un soi.
Elle est ce par quoi je
m’identifie comme étant moi-même dans le temps et je dois l’accepter pour que les punitions
soient légitimes.
C’est le siège du moi (quand bien même je me trompe sur moi-même).
La
conscience se fait alors avant tout psychologique.
Freud insistera alors sur les défaillances de cette conscience psychologique (perception de
soi-même et du monde) pour établir le rôle de l’inconscient, déterminant, de façon
constitutivement opaque, toute vie consciente.
C’est un peu comme si le moi devait être
humilié pour être soigné.
Il doit reconnaître qu’il n’est plus le maître dans sa propre maison.
La conscience, désormais essentiellement passive, est le terrain de guerre entre des forces
qui la dépassent (le Ça et le Surmoi) et pourtant elle est responsable de l’équilibre de la
personnalité.
Le sujet de la psychanalyse est donc faible et son contrôle presque nul.
Ce parcours doit-il pour autant nous faire désespérer de la conscience qui ne semble que
déchoir ?....
»
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