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Lecture linéaire lettre persane n°30

Publié le 03/02/2021

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« I Parnot, lycée Jules Haag Montesquieu, Lettres persanes , 1721, lettre 30 (en entier) intro : voir commentaire composé pour l’écrit Commentaire linéaire : - Nous voyons que ce roman est un roman épistolaire*, genre alors très à la mode car il est oral, vivant, polyphonique * (on peut entre la voix de plusieurs personnages) ; la lettre est aussi un genre* qui donne l’illusion de la spontanéité et de l’authenticité, même si ici, elles sont toutes inventées.

D’autre part, elles permettent à l’auteur tout un jeu de dissimulation pour dire des vérités sur le régime politique ou la religion, car celui-ci peut s’appuyer sur l’explication de l’incompréhension des étrangers, ces Persans qui ne connaissent pas le fonctionnement des institutions occidentales.

On relève donc tous les signes de la lettre : l’entête*, et on dit un mot sur Rica, le plus jeune et le plus souple, humoristique, des deux héros ; on analyse la dernière indication de lieu d’écriture et de temps à la mode du calendrier persan (couleur exotique), et la date, lisible pour les lecteurs : 1712, encore la fin du règne de Louis XIV, règne austère et peu porté aux amusements.

Enfin on explique qu’elle ne contient pas d’adresse directe*, sans doute parce qu’elle est très courte, et suffisamment plaisante pour ne pas avoir besoin de solliciter le lecteur C’est sans doute la lettre la plus connue du recueil, qui figure souvent dans les manuels scolaires : son style enlevé, humoristique, traduit bien le ton nouveau de ces lettres et explique le grand succès du roman.

Ici Rica évoque ce qui lui arrive à Paris : il est l’étranger que tout le monde regarde, ne pouvant rester anonyme, alors que de son côté, c’est lui qui s’attendait à découvrir les étrangers que sont pour lui les Parisiens.

D’un point de vue culturel, on a là mise en scène la curiosité que l’on a pour l’autre, et l’on apprend que l’on est toujours l’autre, l’étranger de quelqu’un : on fait là une belle leçon d’interculturalité (croisement des cultures) qui a des significations plus profondes, puisque finalement la culture ou la civilisation dominante peut apprendre à décentrer son regard, en découvrant la relativité* des valeurs (c’est partout différent, et il n’y a pas de système meilleur qu’un autre) : les intellectuels des Lumières feront de toutes ces histoires peuplées de bon sauvages (comme L’Ingénu de Voltaire, un Huron du Canada, comme les Tahitiens de Diderot…) des armes pour diffuser leurs idées : la société monarchique de droit divin n’est pas le centre du monde ni le meilleur des régimes.

Nous nous demanderons comment l’auteur s’y prend pour donner une telle leçon de relativité, et comment le style, léger et drôle, permet un arrière-plan plus critique ou polémique* [qui suscite la discussion, l’affrontement des valeurs] Et nous suivrons les deux paragraphes de la lettre, qui suivent une certaine progression chronologique - 1 er paragraphe : - « Les habitants de Paris sont d’une curiosité qui va jusqu’à l’extravagance » : le ton est donné, mi- polémique, en critiquant de but en blanc les Parisiens – probablement une grande partie des lecteurs de l’époque – mi-humoristique, en commençant ainsi sa lettre de manière si soudaine, en faisant usage de la captatio benevolentiae* , un des commandements de la rhétorique* – l’art de bien parler héritée des orateurs grecs et romains – qui demande d’étonner le lecteur au début d’un discours, afin de capter son attention.

Ici un tel sans-gêne mélangé à une critique sans appel : les Parisiens sont 1. »

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