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Lecture linéaire de la Lettre 161 des Lettres Persanes de Montesquieu

Publié le 17/01/2021

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« LECTURE LINÉAIRE : Lettres Persanes LETTRE 161 Montesquieu est un auteur pionnier du mouvement littéraire des Lumières.

Il publie les Lettres Persanes au printemps de l’année 1721 à Amsterdam, de façon anonyme pour échapper à la censure.

Ce roman épistolaire relate les aventures d’Uzbek et Rica, deux nobles Persans, au cours de leur voyage en Occident.

Dans les échanges qu’ils entretiennent avec leurs correspondants perses, ils témoignent de leurs expériences, à travers un regard éloigné et faussement naïf, qui permet à Montesquieu de critiquer les mœurs et les vices de la société européenne de l’époque.

Parallèlement, une autre intrigue se noue à Isaphan, au sérail d’Uzbek : les femmes du harem, dont la favorite d’Uzbek, Roxane, se révoltent contre la tyrannie de leur maître.

Cette dernière a été surprise dans les bras de son amant qui a été t ué, et décide de mourir à son tour en s’empoisonnant.

C’est une fin inattendue qui suscite la critique ( Faguet écrit que les Lettres persanes sont « un roman vulgaire qui finit en mélodrame ») . Nous allons étudier la Lettre 161, la dernière du roman, dans laquelle Roxane s’adresse à Uzbek dans ses derniers instants de vie.

Je vais maintenant lire cet extrait : […] Suite à cette lecture, nous nous demanderons : comment Montesquieu se fait-il avocat de la condition féminine dans la Lettre 161 des Lettres Persanes ? Dans cette lettre, on peut distinguer trois grandes parties : la vengeance de Roxane de la ligne (1 à 6) ; la révolte contre les mœurs du sérail de la ligne (7 à 11) et la mise en accusation de l’oppression masculine, de la ligne (12 à 23) Premièrement, la lettre s’ouvre sur l’aveu brutal de Roxane : « Oui, je t’ai trompé » qui apparait comme une confrontation directe.

L’allitération en « j » dans la proposition qui suit (« je me suis jouée de ta jalousie ») souligne la volonté d’affirmation de Roxane qui se met au premier plan et l’exaltation se sa personne libérée : elle est le sujet.

Dès cette première phrase, Montesquieu inscrit l’intrigue dans le domaine de la tromperie et de la manipulation grâce au champ lexical de la supercherie : « trompé ; séduit ; jouée de ; jalousie ».

L’antithèse entre « affreux sérail » et « lieu de délices et de plaisirs » montre non seulement la force de volonté de Roxane qui a su faire cette transformation, mais oppose aussi le point de vue d’Uzbek au sien.

La juxtaposition des propositions donne un rythme à la phrase, qui souligne la détermination de Roxane.

Ligne (3), Roxane adopte un registre pathétique et tragique lorsqu’elle évoque sa mort de façon progressive et inéluctable : d’abord au futur proche (« je vais mourir »), puis au présent de l’indicatif (« je meurs »), puis au passé proche (« je viens d’envoyer »).

En choisissant le moyen et l’instant de son suicide, elle défie de nouveau Uzbek et là encore l’allitération en « v » souligne sa détermination et sa volonté (« vais/va/veines »).

Elle choisi d’être provocatrice vis-à-vis d’Uzbek en utilisant une périphrase pour désigner son amant (« le seul homme qui me retenait à la vie ») alors qu’elle était la favorite d’Uzbek.

Ligne (4), « mon ombre s’envole » est un euphémisme et une métaphore de sa propre mort, qu’elle revendique en maintenant sa dignité.

Ligne (5), toujours dans un esprit provocateur, Roxane révèle avoir tué les eunuques d’Uzbek, meurtriers de son amant.

L’ensemble de ces éléments font de Roxane une femme puissante, libérée de l’emprise masculine. Ensuite, Roxane décrédibilise le point de vue d’Uzbek en posant une question rhétorique ligne (7) ( « Comment as-tu pensé que je fusse assez crédule pour m’imaginer que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices ? » ) L’usage du terme « adorer » fait référence à l’adoration de Dieu et souligne la vanité d’Uzbek, pour lequel les hommes sont. »

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