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Dissertation Baudelaire Première « Je suis comme un peintre qu'un Dieu moqueur / Condamne à peindre, hélas ! sur les ténèbres »

Publié le 28/09/2022

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« Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal : dissertation, sujet 2021 Corrigé Introduction Dans son poème « Les ténèbres », issu des Fleurs du mal, Baudelaire se décrit ainsi : « Je suis comme un peintre qu'un Dieu moqueur / Condamne à peindre, hélas ! sur les ténèbres ».

Il compare sa poésie à de la peinture, laquelle aurait pour support « les ténèbres », soit la tristesse, le désespoir, la mort, le néant, la laideur, la violence… Or, on lui a reproché de « tout peindre, de tout mettre à nu » dans son recueil.

Le pronom indéfini « tout » englobe chaque élément du monde sans distinction.

La poésie traditionnelle n'autorisait en effet que certains thèmes et certains traitements de ces thèmes.

Il a déplu que Baudelaire prenne pour sujets un cadavre, une prostituée, un caveau, voire les allégories de la débauche, de la destruction ou de l'ennui.

Mais ces sujets, les dépeint-il ? N'est-il pas plus juste d'affirmer qu'il les transforme, les déforme, et les dénature ? « Mettre à nu », c'est présenter les choses sans artifice, dans leur plus authentique réalité.

Mais la forme poétique permet-elle une telle fidélité à la réalité ? Baudelaire méprise toute forme de réalisme et la « triviale image ». Se contente-t-il donc vraiment de tout peindre et de tout mettre à nu ? Certes, la totalité du monde figure d'une certaine façon dans Les Fleurs du mal, mais ce monde est transfiguré plutôt que dépeint, par le biais, finalement, d'une opération d'extraction plus que de mise à nu. La totalité du monde dans Les Fleurs du mal Le monde sensible et matériel Baudelaire peint « tout » dans le sens où chaque objet du monde, sentiment ou événement y trouverait sa place sans discrimination.

Il y est tout autant question d'une « charogne infâme » (« Une charogne »), de « vomissement » (« Le vin des chiffonniers ») ou d'« impurs crachats » (« Bénédiction »), que de « beauté » (« Hymne à la beauté »), d'« extase » (« La chevelure ») ou encore d'« or, acier, lumière et diamants » (« Avec ses vêtements ondoyants et nacrés… »).

Les motifs sont extrêmement variés, et prennent en compte l'ensemble de l'environnement du poète.

[Quelques-uns des exemples précédents doivent être précisément développés pour compléter la dissertation.] L'âme Au-delà des choses du monde, tous les états d'âme figurent dans Les Fleurs du mal Dans le droit fil d'une tradition lyrique, Baudelaire partage avec son lecteur ses tourments, ses petites joies, ses incertitudes.

Son usage de l'oxymore, qui apparaît déjà dans le titre, met à l'honneur ce qui d'ordinaire était doté de connotations péjoratives.

« La fontaine de sang », « L'amour du mensonge », « Danse macabre » ou encore « Le mort joyeux » sont autant de poèmes qui révèlent l'âme du poète.

Il se dépeint totalement, et une telle mise à nu a été jugée malséante, si ce n'est choquante.

[Quelques-uns des exemples précédents doivent être précisément développés pour compléter la dissertation.] Un monde transfiguré, plutôt que dépeint Un travail sur le monde sensible et l'âme Ce « tout » dépeint dans Les Fleurs du mal ne se cantonne pas à une simple retranscription.

Par un processus d'alchimie, il embellit le monde sensible et atténue la violence des.... »

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