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POLITIQUE

POLITIQUE, adj. n.m. et n.f. (gr. polis «Cité»). La Cité grecque n’était pas une simple ville au sens moderne, c'était une unité territoriale et politique constituée en général par une ville et la campagne environnante. Athènes, au siècle de Périclès (443-429 av. J.-C.) comptait plus de deux mille km2 : «Cité et ville n'étaient pas synonymes chez les Anciens. La Cité était l'association religieuse et politique des familles et des tribus ; la ville était le lieu de la réunion, le domicile, et surtout le sanctuaire de cette association» (Fustel de Coulanges). ♦ 1° Adjectif. Qui concerne la vie collective d'une Cité antique ou d'un Etat moderne. ♦ 2° Substantif masculin (homme politique). Homme d'Etat ou personne qui se consacre aux problèmes politiques. ♦ 3° Substantif féminin. Art ou science des affaires de la Cité ou de l'Etat (gouvernement, législation, gestion). Chez les Anciens (Platon, Aristote), la philosophie était intrinsèquement politique. — Sens péjoratif. Habileté manœuvrière, machiavélisme.

POLITIQUE

♦ Le sens étymologique (du grec polis : la cité) de l’adjectif, qualifiant ce qui concerne la vie collective d’un ensemble de citoyens, est aujourd’hui peu usité - sauf dans quelques expressions comme « économie politique ». Plus généralement, l’adjectif vise ce qui touche au gouvernement et à l’Etat, par opposition aux autres formes de vie sociale (administration, justice, art, etc.). La philosophie politique prend ainsi pour but l’analyse des différentes formes de pouvoir, des rapports entre ce dernier et les citoyens, des systèmes de gouvernement, ou, dans un sens plus restreint, la défense d’une conception particulière de l’histoire et de l'État (cas du marxisme).

♦ Le substantif féminin désigne la science ou l’art de gouverner (si l’on admet qu’une telle science existe), mais aussi l’action politique elle-même, lorsqu’elle vise en particulier la conquête du pouvoir. Le simple fait que, dans ce dernier cas, le mot soit souvent pris avec une nuance péjorative suffit à indiquer l’écart existant entre l’ensemble des citoyens et ses hommes politiques - souvent perçus comme des « spécialistes » simplement avides de pouvoir -, ce qui pose des problèmes (d’information, de participation, etc.) apparemment insolubles, en particulier aux démocraties.

politique (du gr. polis, cité, et technê, science), science du gouvernement des Etats. — Comme science théorique, la politique est la science de l'idéal ou de la doctrine à partir desquels le gouvernement doit régler son action. C'est, en général, l'œuvre des « partis » d'élaborer cette doctrine idéale (qui devrait être formulée non par des « politiciens », qui se règlent sur leurs humeurs et dont le seul but est l'obtention personnelle du pouvoir, mais par des spécialistes du droit, de l'histoire et de l'économie, dirigés par un philosophe). Les discussions devraient être essentiellement théoriques et porter sur les principes concernant : pour l'intérieur, les problèmes de constitution; pour l'extérieur, la définition de la personnalité nationale et du sens de l'histoire. — Comme pratique, la politique consiste uniquement dans l'administration des affaires de la nation, en fonction d'une doctrine définie; cette administration requiert des compétences techniques très précises (finances, économie, pédagogie, etc.). A la rigueur, tout fonctionnaire d'Etat participe au fonctionnement du pays, et, par là même, tous les actes qu'il accomplit définissent une conduite politique. En un mot, la politique, comme science du gouvernement, de ses fins idéales et de son administration, doit être tout autre chose qu'un jeu de combinaisons pour accéder au pouvoir. — La philosophie politique n'est pas du tout une technique de l'action politique (un genre d'école de « machiavélisme »); elle revient à une méditation sur le fait de la diversité des institutions politiques : elle s'est présentée, dans l'Antiquité (chez Platon, par exemple, au livre VIII de la République et dans son dialogue les Lois), et même chez Montesquieu, comme une science du gouvernement le meilleur : un tel gouvernement était, pour Platon, celui de l'« aristocratie » au sens étymologique (du gr. aristos, le meilleur), comme gouvernement des meilleurs, des plus capables. Montesquieu distinguait la monarchie, l'aristocratie, la démocratie, affirmant finalement le primat de la monarchie. C'est lui qui a, pour la première fois, analysé le problème de la « constitution » la meilleure : depuis lors, le problème fondamental que tout pays démocratique doit surmonter est de concilier dans sa constitution ces deux exigences : d'une part établir un gouvernement fort et efficace, d'autre part préserver une vie publique, libre et démocratique. Ce problème, qui fut celui de Montesquieu, est devenu de nos jours un problème de technique juridique, non plus un problème proprement philosophique. — Quelle que soit la forme du gouvernement (monarchique, populaire, etc.), sa qualité générale, l'exigence à laquelle il doit répondre, est d'être un gouvernement légitime. C'est au XVIIIe siècle que Rousseau a substitué à la recherche du gouvernement le meilleur celle des principes du gouvernement légitime, c'est-à-dire institué non par la violence, mais dans l'ordre et la continuité du droit. A vrai dire, toutes les philosophies politiques comportent une observation des faits, une classification des institutions politiques et une réflexion axiologique sur la valeur de ces institutions. A l'heure actuelle, le but de la philosophie politique est de comprendre l'action de l'homme dans l'histoire, c'est-à-dire : 1° de penser tous les problèmes sociaux et humains au niveau de la totalité du pays : au niveau même où doivent se placer les gouvernants qui, dans le feu de leur action souvent spécialisée, n'ont pas toujours l'occasion ni le loisir de penser les problèmes dans le contexte total du pays et de l'histoire du monde; 2° de dégager par là même un certain sens de l'histoire, susceptible d'éclairer les hommes et de définir une certaine forme d'engagement éclairé. Le philosophe de l'histoire se présente éminemment comme un pédagogue pour la nation. Dans ce domaine, le maître à penser doit indiquer le sens de l'action à poursuivre (il n'est pas douteux, par exemple, que le Contrat social de Rousseau [1762] ait préparé dans les esprits la Révolution française). — Méditation désintéressée, recherche d'un « engagement » exemplaire, la philosophie politique est, en un mot, la science de l'intérêt national, dans la perspective de l'intérêt suprême de l'homme (aujourd'hui, en France, seule la Philosophie politique d'Eric Weil [1956] se maintient à la hauteur de sa définition).

Du grec politikos, « qui concerne la cité » (de polis, « cité »).

- Adjectif : qui a rapport aux affaires publiques, à l’État. - Nom féminin : science ou art de conduire les affaires publiques, de gouverner un État. - Nom masculin : personne qui gouverne. • Pour Aristote, l’homme est par nature un « animal politique », c’est-à-dire un animal fait pour vivre avec ses semblables au sein d’une cité organisée, et la politique est la « science souveraine » dont dépendent toutes les autres sciences. • Machiavel distingue on ne peut plus nettement les domaines de la morale et de la politique : qui veut garder le contrôle de l’État doit parfois s'affranchir des lois morales et entrer dans la voie du mal.

POLITIQUE, adj. et n. (du grec politikos, «qui concerne la cité »).

1° (nom féminin) Ensemble de l’organisation de la cité, du gouvernement des affaires publiques, du système législatif qui régit cette organisation et de la répartition des pouvoirs qui font fonctionner cet ordre. La politique est, en ce sens, la chose la plus nécessaire à toute société, qu’elle en organise la vie interne (les relations entre les citoyens) ou qu’elle lui permette d’exister en face des autres collectivités humaines (politique extérieure). À partir de cette définition d’ensemble, les significations du mot «politique» sont nombreuses: réflexion sur l’art d’organiser la nation ; stratégie élaborée pour mener à bien les affaires publiques, façon de gouverner; champ des forces nationales et des hommes qui s’affrontent pour la conquête du pouvoir. Cette diversité de sens est souvent cachée par la réalité, au jour le jour, de la «politique politicienne». Les significations péjoratives de l’emploi du mot politique (qu’il faut absolument dépasser pour en comprendre le sens profond) ont conduit à opposer la et le politique, d’où le succès du mot politique comme nom masculin.

2° (nom masculin) Le politique, au sens propre, c’est ce qui est politique, ce qui a profondément rapport à l’organisation de la cité. Cette définition se confond donc avec la signification d’ensemble de la politique, mais sans les sens dérivés, sans les connotations péjoratives qui lui sont parfois associées. On parlera du politique par opposition au social ou au juridique. On parlera du politique chaque fois qu’on voudra insister sur les enjeux profonds de l’organisation des affaires publiques, par opposition à l’aspect passionnel ou superficiel des débats dits «politiques». Un citoyen conscient doit justement percevoir l’importance du politique sous les péripéties événementielles de la politique. Voir, à ce propos, les deux sens possibles du verbe Dépolitiser.

3° (adjectif) Le mot politique, comme adjectif, peut se rapporter aussi bien à la politique (au sens événementiel) qu’au politique (le domaine politique au sens originel du mot). Pensée politique, ordre politique, passion politique, magouille politique, économie politique, opinion politique, régime politique, etc. Voir le mot Apolitique.

4° Par extension, on peut appeler : — Un politique : un homme qui sait s’occuper de politique, a l’art de mener les hommes. C'est un fin politique. — Une politique : toute stratégie, toute tactique concertée en vue d’objectifs déterminés, dans des domaines autres que celui de la vie politique. Quelle est votre politique commerciale ? — Politique : qui est habile, qui calcule, qui est intéressé. Il agit pour des raisons politiques. C'était une manœuvre très politique. Une invitation purement politique. — Un politologue est un spécialiste des faits politiques (trop souvent centré, il est vrai, sur la «politique politicienne»).

POLITIQUE (étym. : grec polis : cité). A| (adj.) 1. — (Lato, class.) Relatif à la vie d’une société organisée ; ~ civil ; opposé à naturel. Rem. : on rencontre encore ce sens vieilli dans l’expression économie pol. 2. — (Stricto) Qui concerne l’exercice du pouvoir dans une société ou le gouvernement d’un État, ainsi que les problèmes spécifiques à ces fonctions ; opposé à économique, social. 3. —Qualifie les aptitudes et qualités nécessaires à l’exercice du pouvoir ; par ext., qualifie toute personne habile dans la mise en œuvre de tous les moyens nécessaires à ses fins. B I (n. m.) 4. — Homme qui participe de près ou de loin au gouvernement, ou dont la principale activité concerne les moyens d’y parvenir ; Syn. politicien (mais ce terme a un sens péj.). 5. — Homme habile à gouverner autrui ou à concilier les volontés de chacun. 6. — Ellipse pour « la chose pol. » ; opposé à l’économique, le social. C | (n. f.) 7. — Ensemble des événements, des pratiques, des déterminismes qui concernent le gouvernement d’un pays. 8. — Art de gouverner ; ensemble des connaissances spécifiques à cet art. 9. — Connaissance scientifique de la pol. au sens 7. 10. — Plan d’action ou action menés de façon concertée, qu’ils concernent les affaires publiques (par ex., une pol. des revenus) ou, par ext., n’importe quelle activité (adopter une pol. vis-à-vis de quelqu’un). 11. — Philosophie pol. : étude des diverses formes de gouvernement, des différentes façons d’organiser une société dans le but de les comparer et d’établir leurs mérites respectifs ; cette étude concerne class. les fondements du pouvoir pol.




POLITIQUE

1. L’adjectif politique désigne tout ce qui concerne la vie sociale. Synonyme de civil, de social. Sens vieilli qui se rencontre encore, par exemple, dans l’expression «économie politique». 2. L’adjectif politique se dit de ce qui concerne le gouvernement de l’État, c’est-à-dire la conquête ou l’exercice du pouvoir. S’oppose à économique ou à social (les partis politiques). 3. Le politique (nom) : terme fréquent dans la philosophie antique pour désigner l’homme politique, c’est-à-dire celui qui gouverne ou veut gouverner l’État («Le Politique » est le titre d'un dialogue de Platon). 4. La politique (nom) : théorie ou action qui concerne les procédés et les moyens à employer pour conquérir ou exercer le pouvoir dans l’État (faire de la politique). 5. Sens élargi : toute action concertée (une politique des revenus ; suivre une certaine politique envers quelqu'un).

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