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Tout devoir est-il une forme de sacrifice ?

Publié le 16/05/2020

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« Introduction : è Bien définir les termes du sujet :- « Devoir » : au sens large, c'est une règle d'action particulière, une obligation définie.

Au sens strict, c'est l'obligation moraleconsidérée en elle-même, et indépendamment de son application particulière.

C'est ce que je dois faire objectivement,indépendamment des circonstances.- « Sacrifice » : Ici i ne s'agit pas du sacrifice au sens religieux, mais du sacrifice considéré comme un renoncements volontaire à sesbiens, à des plaisirs, etc.

par ascèse morale ou religieuse.

Il existe plusieurs manières de faire des sacrifices, et il s'agit de voir siaccomplir son devoir en est un.

è Construction de la problématique : Le terme de sacrifice est assez fort, puisqu'il implique en quelque sorte que je me nie moi-même pour accomplir quelquechose qu'il me coûte de faire.

Le devoir apparaît ainsi comme un acte contraignant, qui nie ce qu'il y a en moi, qui y est contraire, etqui pourrait me nuire en tant qu'individu.

Pourtant, accomplir son devoir apparaît en général comme le comportement à adopter parexcellence.

à Se pose donc la question de savoir ce qui nous coûte dans l'accomplissement du devoir, et à quoi il nous oblige à renoncer.

Plan : I/ Le devoir est une contrainte, et entraîne donc le sacrifice : Si on considère que le devoir se présente comme objectivement nécessaire, c'est-à-dire sans rapport à notre individualité,alors il peut apparaître comme une contrainte.

En effet, comme il ne sert pas notre intérêt particulier - voire même les cas où il ledessert- il peut nous obliger à faire certains sacrifices.

● C'est ce qu'explique Kant dans Les fondements de la métaphysique des mœurs , 2ème section.

Selon lui, si l'homme était parfaitement raisonnable, la raison parviendrait à déterminer parfaitement sa volonté (= autonomie de la volonté).

Mais la volontén'est pas en soi pleinement conforme à la raison, et peut être déterminée par mes penchants – mes désirs sensibles, hétéronomie dela volonté.

Il y a dons une imperfection subjective de la volonté, et les actions qui sont reconnues comme nécessaires objectivementsont subjectivement contingentes : je peux ne pas les accomplir et suivre mes penchants.

● Mais agir selon des lois objectives, pour une volonté qui n'est pas totalement soumise à une raison, apparaît comme unecontrainte.

La volonté peut donc être déterminée par des principes de la raison, mais elle n'est pas soumise, selon sa nature à cesprincipes.

En effet, l'homme étant à la fois un être intelligible – doué de raison, et un être sensible – pouvant être dominé par sesdésirs, il va devoir, pour suivre sa raison, nier ses désirs.

Cette négation de la partie sensible de l'homme, et le devoir commecontrainte de la volonté et de l'action obligent le sacrifice.

En effet, l'individu va devoir sacrifier ses désirs, les nier pour agirconformément au devoir.

II/ Les sacrifices impliqués par le devoir ne sont pas des vrais sacrifices : Le devoir peut m'obliger à des sacrifices seulement si je considère que le devoir, et par extension la morale, nient masensibilité, mon individualité et mes désirs.

Mais si le devoir n'est plus une contrainte mais simplement un guide qui me permetd'effectuer les bons choix, alors peut-être que ce qui m'apparaîtra comme des sacrifices ne sera en fait qu'un moyen de me protégerd'une plus lourde peine.

● C'est ce qu'explique Spinoza dans L'Ethique .

Selon lui, il faut comme le pense Kant, agir selon la loi de la raison, et donc suivre ses principes, que l'on eut considérer comme étant des devoirs.

Mais à l'inverse de Kant, Spinoza ne cherche pas à tuer tous lesdésirs pour suivre la pure objectivité.

Si l'on considère que « la raison ne demande rien contre la Nature »IV, 18, alors, vivre selon lavoie de la raison signifie qu'il faut vivre selon la Nature, selon le conatus – essence même du désir, dynamique pour persévérer dansl'existence, et donc selon le désir.

Agir selon la raison n'implique donc aucun sacrifice, je peux agir selon mes désirs, à la seulecondition que ces derniers soient guidés par la raison, c'est-à-dire par une connaissance adéquate des choses – je dois connaîtrel'objet que je désire.

● Autrement dit, la raison opère un tri pour savoir ce qui est réellement bon pour moi, ce qui augmente ma puissance d'agir,ce qui ne me rendra pas triste et esclave de ma tristesse, et de l'objet que je désire et que je ne peux pas obtenir.

Ainsi, lorsqu'il mesemble que je sacrifie quelque chose, ce sacrifice est en réalité un bien, puisqu'il s'agit de renoncer à un objet qui ne m'apportera quede la tristesse.

Agir par devoir, conformément à la raison, c'est donc agir pour mon bien, mettre la raison au service de mes désirs, etfaire en sorte que celle-ci ne choisisse que ce qui est bon pour moi.

III/ Le devoir implique des sacrifices malsains et calculés : Si l'on considère les choses d'un point de vue purement extérieur, il semble étrange que nous nous soumettions au devoiralors que ce dernier peut nous nuire et nier notre propre nature par le sacrifice.

Comment le vivant peut-il créer un concept ou uneobligation – le devoir- qui l'amoindrisse ? ● C'est la question que se pose Nietzsche dans La Généalogie de la morale , 1ère dissertation.

Il pose en effet le problème de la valeur des valeurs, c'est-à-dire de la qualité des valeurs.

Il cherche à savoir par qui elles ont été crées – raison pour laquelle onparle de généalogie, pour voir à qui elles pouvaient éventuellement profiter, et pour quelles raisons ceux qui ont dictés les lois moralesles ont faites ainsi.

Et Nietzsche s'aperçoit ainsi que si certains hommes sont obligés de faire des sacrifices, c'est parce que d'autres,jaloux de leur puissance, de leur force et de leur vigueur, cherchent insidieusement à les amoindrir – ce sont les prêtres.

● En effet, qui a intérêt à faire du « aimer son prochain comme soi-même » un devoir, si ce n'est celui qui a peur d'êtreréduit en miette par la puissance de son adversaire ? En érigeant ce principe comme une loi et en la faisant insidieusement accepterpar ceux qui sont plus forts que lui, l'homme faible – qu'il soit ou non réellement prêtre, c'est la figure que prend Nietzsche pourexemple, mais la catégorie n'est pas fixe – sauvegarde sa vie, et rend inoffensifs ceux qui pouvaient le menacer.

Les sacrifices quedoit ainsi endurer l'homme fort le rendent plus faible, et permettent à ceux qui ont imposé les lois de devenir les maîtres.

Ceci sanscompter que les sacrifices fait par les prêtres eux-mêmes, comme les jeûnes, les flagellations, loin de prouver leur bonne foi et lapureté de leur âme, ne font que dévoiler leur haine de la vie, et leur volonté de s'en venger en la niant.. »

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