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Dissertation : Avons-nous le devoir d’être heureux ?

Publié le 11/12/2022

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« Dissertation : Avons-nous le devoir d’être heureux ? Chaque homme sur Terre aspire un jour à être heureux dans sa vie.

Cet état se définit par la jouissance du bonheur, mais le concept et la définition de celui-ci est propre à chaque individu.

Le degré de bonheur atteint, le contentement de cet état n'est pas le même selon les personnes.

La question posée nous interroge, en tant que sujets (« nous »), sur un aspect primordial de notre vie : le bonheur.

Le verbe « être » pose le problème de savoir si le bonheur est un état, une nature, si l’on peut l’atteindre, etc.

Il y a tout d'abord une contradiction apparente entre l'idée du devoir moral (qui vise à établir les règles, dit ce qui doit être, le comportement à adopter...) d’atteindre le bonheur, et celle d'être heureux.

Le bonheur est un état de plénitude à atteindre, il est même parfois présenté comme l'objectif premier d'une vie.

Ainsi, doit-on être heureux ? Nous verrons dans un premier temps l'aspect du devoir moral, en montrant que le fait d'être heureux ne relève pas d'un devoir .

Ensuite, nous aborderons la question de la possibilité d'être heureux .

Ces deux parties nous mèneront donc à une réflexion sur le besoin d'être heureux, notamment dans notre société, et d'un point de vue universel. Le bonheur n'est pas un devoir moral d'un point de vue personnel.

Le bonheur est une envie spontanée de l'homme et n'est donc pas à mettre en lien avec la morale. Chacun aspire au bonheur, et cela fait partie de nos désirs.

Nous sommes libres de désirer car cela est dans la nature même de l'homme.

Le caractère de l'obligation morale, qui nous impose d'être heureux, se heurte donc à celui de nos envies dont celle du bonheur qui est profondément ancrée à l'intérieur de nous-mêmes.

Il peut s'avérer être un objectif à atteindre dans la vie et même en être le but ultime.

L'idée de devoir amène une obligation qui fait tout de suite entrer en compte l'aspect contraignant, l'effort.

Ce statut de devoir repose sur une obligation définie par le système que l'on accepte, par la loi, la société, les circonstances.

La morale sous-entend un respect du code de conduite que chacun se doit d'adopter.

On nous soumet à l'idée de quelque chose d'imposé, qui relève de notre bon-vouloir mais qui, normalement, devrait relever de notre choix personnel.

Le choix suppose qu'il y ait une liberté d'action et de décision.

Or, cette liberté n'est pas en accord avec l'idée du devoir, de l'obligation. Si le fait d'être heureux est un devoir, alors nous ne pouvons plus faire ce que nous désirons.

Les actions menées respecteraient cette obligation morale, mais pourraient à l'inverse bafouer nos propres codes moraux et notre quête du bonheur.

Notre conduite personnelle, dictée par nos désirs et envies, peut se trouver en désaccord avec ce que nous dit de faire la morale.

Le devoir moral ne peut donc pas s'associer avec l'idée du bonheur . De plus, l'homme cherche naturellement des solutions à cette énigme : quels moyens sont bons pour atteindre le bonheur ? Le bonheur est, comme nous l'avons dit, une quête ultime dans la vie, et cela en fait un objectif encore plus difficile à atteindre.

Platon exprime clairement ce but : « Atteindre le bonheur sera le principal but ».

Le fait de penser que l’on se doit d’être heureux, ne pourrait-il pas entraîner le contraire ? Sont extrêmement rares ceux qui peuvent se détacher de leurs désirs, les désirs ne sont donc pas ou très peu contrôlables.

Pourtant ce sont ces mêmes désirs qui contribuent à l’atteinte du bonheur, car lorsque nous parvenons à assouvir nos désirs, tout de suite se crée un sentiment d'accomplissement qui mène à la joie.

Cependant, nous sommes conditionnés par la société de consommation, par exemple, à toujours vouloir concrétiser nos envies mais aussi à en créer en permanence de nouvelles.

Notre égo, notre corps ne se différencie pas toujours de notre esprit pour savoir quels désirs sont essentiels, ou non.

Cela nous amène au problème suivant : si nous voulons à tout prix être heureux et que nous ne pouvons pas nous détacher des pulsions qui commandent notre comportement, alors arriver à réaliser tous nos désirs devient impossible et le bonheur inatteignable.

Savoir que le bonheur peut ne pas être atteint pourrait conduire dans le cas contraire au malheur.

La morale ne peut donc pas nous ordonner de nous élever à un état de plénitude. Ainsi, le bonheur ne peut pas être un devoir moral, la liberté de vouloir être heureux s'oppose déjà à la morale qui impose cet état.

De plus, il demeurerait une incohérence dans le fait que le bonheur doive être atteint, mais pourrait aussi ne pas l'être selon les capacités de chacun à trouver et suivre le bon chemin pour l’atteindre.

Mais ce sujet implique déjà que nous puissions être heureux. Le devoir d'obtenir le bonheur suggère d'abord qu'il y ait une possibilité d'être heureux.

Plusieurs philosophes se sont penchés sur cette énigme et différentes analyses sur les façons de parvenir au bonheur ont ainsi été émises.

D'un point de vue personnel, l’approche est complexe et les critères de bonheur différents.

Le bonheur peut être lié à la sagesse, étant au départ un critère pour les grecs, qui signifiait que l'on était calme, serein, tranquille, quelles qu’en soient les circonstances.

Or, cette notion s'est étendue parmi les philosophes et chacun a développé sa propre définition.

Pour Socrate la sagesse coïncide avec la recherche de la vertu (tendre au bien, suivre les règles, la loi morale), qui peut être assimilée à la recherche du bonheur.

Il disait ainsi : « Une vie sans examen ne vaut pas d'être vécue ».

L'homme pour être vertueux, et ainsi accéder au bonheur, doit donc sans cesse se remettre en question.

La recherche de la vertu est donc nécessaire car en se posant des questions et en se plaçant sans cesse en situation « d'examen de soi-même », on atteindrait le bonheur.

Être heureux serait donc une forme de moralité. Pour Plotin, le bonheur doit se conformer à une vie de l'intelligence, qui ne se résume pas à un profit du monde matériel auquel le corps est rattaché.

Il différencie bien le corps et l'âme car, selon lui, les plaisirs du corps ne sont qu'éphémères et n'assurent pas le bonheur absolu.

Il ne se préoccupe donc pas des plaisirs du corps, bien qu'il faille l'entretenir.

Pour lui, la vie sur terre n'est qu'une étape avant l'élévation de notre âme vers le bien.

Sa conception du bonheur est ainsi en accord avec celle de Platon qui affirme que celle-ci n'est pas possible sur Terre, car le corps est dissociable de l'esprit, et seul l'esprit est capable de se tourner vers le bonheur.

Ils résolvent l'énigme du bonheur, en se détachant de tout ce qui est matériel n’ayant que peu d’importance. Certains seraient donc à la recherche du bonheur, et d'autres s'estimeraient déjà l'avoir trouvé (dans l’au-delà).

Toutefois, beaucoup d'entre nous n’ont pas réellement d'idée de ce qu'est le bonheur.

Celui-ci peut être bien souvent traduit par des plaisirs instantanés, des émotions.

Les émotions peuvent être ressenties et transmises à ceux qui nous entourent. Aussi, d'un point de vue personnel, nos actions nous reviennent.

En théorie, nous cherchons à satisfaire nos désirs, et assimilons ces plaisirs du corps à une certaine conception du bonheur.

Il s'agirait donc, pour être heureux, d'être libre de tout désir, mais nous n'en sommes pas.... »

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