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Suède

Publié le 02/12/2021

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1PRÉSENTATION

Suède, en suédois Sverige, pays d’Europe du Nord situé dans la partie orientale de la péninsule scandinave. Sa capitale est Stockholm. La Suède appartient à l’Union européenne.

La Suède est bordée au nord et à l’ouest par la Norvège, au nord-est par la Finlande, à l’est par le golfe de Botnie et la mer Baltique, et au sud-ouest par l’Øresund, le Kattegat et le Skagerrak. Le pays comprend également les îles de Gotland et d’Öland, dans la mer Baltique.

2LE PAYS ET SES RESSOURCES
2.1Relief et hydrographie

La Suède, qui s’étend du nord au sud sur environ 1 600 km et d’est en ouest sur environ 500 km, couvre une superficie de 449 964 km² (ce qui en fait le quatrième plus grand pays d’Europe). Au nord-ouest, le long de la frontière norvégienne, s’étendent les Kjølen qui culminent au mont Kebnekaise (2 111 m). À l’est, un long plateau s’infléchit progressivement vers une plaine côtière, le long du golfe de Botnie. De nombreux fleuves prennent leur source dans les montagnes du nord et de l’ouest, se dirigent vers l’est et se jettent dans le golfe de Botnie : Ångermanälven, Torne Älvä (le long de la frontière finlandaise), Ume Älvä, Dal Älvä, etc., et offrent un important potentiel hydroélectrique. Au sud, on trouve une région de plaines et de lacs, dont les deux plus étendus du pays, les lacs Vänern et Vättern. Enfin le plateau de Småland et la Scanie (Skåne) occupent la pointe sud-est de la péninsule scandinave.

2.2Climat

La Suède jouit d’un climat assez modéré compte tenu de la latitude, car celui-ci est adouci par le Gulf Stream et les vents d’ouest en provenance de l’Atlantique Nord. Ces influences marines sont cependant limitées en hiver par des masses d’air froid venus de l’est et, dans le nord du pays, par des altitudes plus élevées que dans le reste du pays. Les températures moyennes en hiver descendent en dessous de 0 °C dans l’ensemble de la Suède, et varient en été entre 16,7 °C et 18,4 °C. Plus l’on se rapproche des pôles, plus les jours rallongent en été et raccourcissent en hiver. Aussi, dans la partie située au-dessus du cercle polaire Arctique (soit 1/7e du pays), le jour dure près de deux mois en été et la nuit près de deux mois en hiver. La moyenne annuelle des précipitations est d’environ 535 mm, sous forme de pluie mais aussi de neige.

2.3Flore et faune

Plus de la moitié du territoire suédois est recouverte de forêts. La végétation alpine et arctique domine au nord du pays. Les régions montagneuses les plus élevées n’accueillent quant à elles aucune végétation. Plus bas, on trouve des landes couvertes de nombreuses variétés de mousses et de lichens. Puis viennent les forêts de bouleaux et de saules, et enfin la zone inférieure recouverte de forêts de conifères (pins, épicéas). Dans le sud du territoire poussent principalement des arbres à feuilles caduques (chênes).

Le nord de la Suède est peuplé de nombreux rennes. Dans les régions boisées, l’ours, le lynx, la martre, le cerf et le loup constituent la faune sauvage la plus courante. Dans les landes, on trouve un petit rongeur, le lemming. Les oiseaux sont également très nombreux. Le souci de protéger ce riche environnement a toujours guidé la politique gouvernementale. Ainsi, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl (1986) a fortement pesé dans la décision d’abandonner progressivement le recours à l’énergie nucléaire.

3POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1Démographie

En 2008, la population suédoise était estimée à 9,05 millions d'habitants, avec une densité moyenne de 22 habitants au km². À l’instar des pays industrialisés, la Suède connaît un taux de natalité faible (10,20 p. 1 000), tout comme l’indice de fécondité (1,67 enfant par femme) et le taux de mortalité (10,20 p. 1 000). La population suédoise est principalement composée de Scandinaves de descendance germanique. La majeure partie des 15 000 Lapons (Samits) recensés en 1990 occupe la Laponie suédoise, dans le nord du pays. La population immigrée connaît un rapide accroissement et rassemble près de 476 000 étrangers (2003), parmi lesquels des Finlandais, des Yougoslaves, des Iraniens, des Norvégiens, des Danois, des Turcs et des Chiliens. L’espérance de vie, qui est en moyenne, pour les deux sexes confondus, de 80,7 années, est une des plus élevées au monde. La grande majorité de la population se concentre dans le sud du pays. 83 p. 100 de la population vit dans des villes.

3.2Découpage administratif et villes principales

La Suède est divisée en 21 départements (län). Les principales villes du pays sont Stockholm, la capitale (761 721 habitants), suivie de Göteborg (478 055 habitants), Malmö (267 171 habitants) et Uppsala (180 669).

3.3Langue et religion

La langue courante est le suédois. Le luthéranisme, pratiqué par près de 95 p. 100 des Suédois, est la religion d’État et chaque Suédois en devient membre à sa naissance. Depuis 1952, on est autorisé à s’en retirer.

3.4Éducation

En 1842, l’éducation est devenue gratuite et obligatoire pour tous les enfants. Une série de lois, votées en 1950 et en 1962, a allongé la durée de l’instruction obligatoire, qui est passée à dix ans, et a introduit parallèlement un enseignement polyvalent de la même durée.

L’école est désormais obligatoire de 7 à 16 ans. L’école de base (Grundskolan) dure neuf ans ; le lycée (Gymnasieskolan), suivi par plus de 95 p. 100 des élèves, dure trois ans ; l’enseignement supérieur (Universitet et Högskolor), suivi par un tiers des lycéens en moyenne, conduit jusqu’à des diplômes de 3e cycle.

3.5Culture

En raison de leur isolement géographique, les Suédois sont longtemps restés à l’écart des grands mouvements artistiques et culturels du reste de l’Europe. Au xviiie siècle, l’influence de l’esprit des Lumières a profondément modifié cette situation et, depuis le xixe siècle, la Suède contribue largement à l’art, à la peinture, à la littérature, à la musique et au cinéma mondial. Voir littérature suédoise.

Une des contributions les plus célèbres de la Suède dans le domaine scientifique et littéraire revient au chimiste, ingénieur et industriel suédois Alfred Nobel, qui a instauré cinq prix portant son nom, dont quatre sont remis chaque année par des institutions suédoises (prix Nobel de physique, de chimie, de médecine et de littérature, le prix Nobel de la paix étant remis par la Norvège). En 1968, un sixième prix (sciences économiques) a été créé.

La plupart des grandes villes suédoises abritent des musées dont le plus célèbre est le Musée national de Stockholm, qui rassemble la principale collection artistique du pays. L’art suédois remonte, en effet, à l’âge du bronze (1500-500 av. J.-C.), mais n’a connu son plein épanouissement qu’au Moyen Âge. Depuis cette période, il a été à plusieurs reprises profondément influencé par les mouvements européens. Parmi les artistes suédois du xviiie siècle les plus célèbres, citons les peintres Carl Gustav Pilo et Alexander Roslin ainsi que le sculpteur Johan Tobias Sergel. Au xixe siècle, les peintres Carl Fredrik Hill et Ernst Josephson ont été les artistes les plus marquants. Le peintre Anders Zorn et le sculpteur Carl Milles sont, aujourd’hui, les artistes suédois les plus célèbres.

Dans le domaine de l’architecture, il a fallu attendre le xixe siècle pour que la Suède fournisse des artistes de grand renom comme les architectes Ragnar Östberg, Erik Gunnar Asplund et Sven Gottfried Markelius. Quant au cinéma, plusieurs réalisateurs ont fait une carrière internationale à l’instar d’Ingmar Bergman, Arne Edvard Sucksdorff et Arne Mattsson.

La capitale suédoise abrite le Théâtre royal dramatique et l’Opéra royal de Stockholm. Un opéra a été inauguré à Göteborg, la deuxième ville du pays, en 1994. Durant l’année 1998, Stockholm a été la capitale culturelle de l’Europe.

3.6Institutions et vie politique
3.6.1Pouvoir exécutif

La Suède est une monarchie parlementaire. Elle est dirigée depuis 1973 par le roi Charles XVI Gustave qui, selon la Constitution (entrée en vigueur en 1975, elle a remplacé celle de 1809), règne mais ne gouverne pas. La succession au trône a été ouverte aux femmes en 1980 et l’actuelle prétendante est la princesse héritière Victoria (née en 1977).

Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement, dirigé par un Premier ministre, auquel viennent s’ajouter cinquante organismes centraux, dont les dirigeants sont nommés par le gouvernement, mais indépendants de fait, et qui supervisent l’action des ministères.

3.6.2Pouvoir législatif

Le gouvernement est responsable devant le Parlement (Riksdag), qui détient le pouvoir législatif. Réduit à une seule chambre depuis 1971, il est composé de 349 membres élus au suffrage universel pour quatre ans.

3.6.3Pouvoir judiciaire

Le corps judiciaire suédois est entièrement indépendant des autres branches du gouvernement et comprend un système de cours à trois niveaux : la Cour suprême, six cours d’appel, des cours de district et des cours municipales. La Cour suprême est la dernière cour d’appel pour toutes les affaires et elle peut également prendre en compte de nouveaux éléments.

La caractéristique particulière du système judiciaire suédois, imité ces dernières années par d’autres pays, est l’« ombudsman «, personnage officiel dont la tâche est de veiller à l’observation et à l’application des lois par les différentes cours et administrations. L’ombudsman est chargé d’arbitrer les différends existant entre l’administration et les citoyens, et d’apporter, après enquête, les preuves d’erreurs ou de préjudices devant une cour. Au nombre de quatre, les ombudsmans sont nommés par le Riksdag pour des mandats de quatre ans.

3.6.4Partis politiques

La politique suédoise a été traditionnellement dominée par le Parti social-démocrate, qui a pratiquement toujours été au pouvoir depuis les années 1930. Il n’a dû céder la place à l’opposition de droite qu’entre 1976 et 1982, entre 1991 et 1994, et à compter de 2006. L’opposition aux sociaux-démocrates est composée d’une série de partis du centre modéré et de l’aile droite, le Parti du rassemblement modéré (M), le Parti du peuple – Les Libéraux (FpL), le Parti du centre (C) et le Parti chrétien-démocrate (KD). On peut également citer les Verts, le Parti de la gauche (Vp, ex-communiste) et la Nouvelle Démocratie, un parti d’extrême droite.

3.6.5Défense

Un service militaire de quinze mois est obligatoire pour les hommes âgés de 18 à 47 ans. Il existe également un service volontaire mis en place lors de la Seconde Guerre mondiale. En 2004, les forces armées comptaient 13 800 soldats dans l’armée de terre, 7 900 autres dans la marine et 5 900 hommes dans l’armée de l’air.

4ÉCONOMIE
4.1Généralités

La population active suédoise rassemble 4,72 millions de personnes. Le produit intérieur brut (PIB) était en 2006 de 384 milliards de dollars, soit un PIB par habitant de 42 250,90 dollars.

Le développement de l’économie suédoise date de la fin du xixe siècle. Son industrialisation repose alors sur plusieurs atouts : importance de la forêt, abondance des ressources minérales (fer) et vaste potentiel hydroélectrique. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale se met en place le « modèle suédois «, fondé sur une fiscalité forte en contrepartie d’un système de protection sociale performant. L’économie suédoise est régie par les principes du marché, mais le gouvernement, le plus souvent social-démocrate, exerce sur elle un très large contrôle. Toutefois, dans les années 1990, le pays connaît une grave récession qui conduit le gouvernement à mettre en place une politique d’austérité et à remettre en cause certains acquis de l’État providence. La fonction publique subit une réduction de 10 p. 100 de ses effectifs, les programmes de protection sociale sont revus à la baisse et le secteur public est partiellement privatisé. Les plans de rigueur se succèdent afin notamment de réduire le déficit budgétaire. La situation économique s’améliore à compter de 1997 et la Suède, adhérente de l’Union européenne depuis le 1er janvier 1995, remplit les critères exigés par le traité de Maastricht pour le passage à l’euro. Elle décide toutefois de ne pas adopter la monnaie unique. Les indicateurs économiques restent positifs (faibles taux d’inflation et de chômage), malgré un ralentissement en 2002 liée à la dégradation de la situation économique internationale. En septembre 2003, alors que le gouvernement et les milieux économiques souhaitent désormais rejoindre la zone euro, l’adoption de la monnaie unique européenne est rejetée par référendum, notamment par ceux qui craignent une remise en cause du modèle suédois, à un moment où la situation économique de la Suède apparaît en outre plus performante que celles de ses grands voisins européens. En octobre 2005, le ministre des Finances annonce la fin de la crise, et présente pour la première fois depuis le début des années 1990 un budget ne comportant aucune mesure d’économie.

4.2Agriculture, forêts, pêche
4.2.1Agriculture

L’agriculture employait 2 p. 100 de la population active et contribuait à 1,4 p. 100 du PIB en 2006. L’utilisation intense des engrais et la mécanisation permet d’obtenir des cultures de qualité malgré la pauvreté du sol, une courte saison propice à la végétation et le fait que seuls 6,6 p. 100 du territoire soient véritablement mis en valeur. Les basses terres du Sud, notamment en Scanie, sont les grandes régions agricoles suédoises. Les principales productions sont l’élevage (viande, produits laitiers), les céréales — le blé (2 001 400 tonnes en 2006) et l’orge (1 112 400 tonnes) — et la betterave sucrière (2 189 000 tonnes). Le cheptel est composé d’environ 1 590 409 bovins et 1 680 530 porcs.

4.2.2Sylviculture et pêche

La Suède dispose de la plus grande forêt d’Europe occidentale — elle couvre 61 p. 100 de son territoire — et sa production annuelle de bois, l’une des premières du monde, atteint pour l’année 2006 près de 62 millions de m3 de rondins destinés aux scieries et à l’industrie papetière. La pêche représente 262 239 tonnes de prises, principalement des harengs, le reste étant composé de morues et de saumons.

4.3Mines et industrie

L’industrie employait 22 p. 100 de la population active et représentait 29 p. 100 du PIB en 2006. La Suède possède un sous-sol riche en minerais, de fer en particulier, dont elle est le premier producteur européen au milieu des années 2000. La production minière s’élevait, en 2004, à 14,7 millions de t de fer, 33 900 t de plomb. On trouve également du cuivre, du zinc, de l’or, du pétrole brut et de l’uranium (15 p. 100 des réserves mondiales connues). L’industrie suédoise bénéficie de ressources naturelles abondantes et d’une main-d’œuvre hautement qualifiée. Très concentrée, elle est réputée notamment pour ses aciers de haute qualité et les constructions mécaniques (automobiles, machines-outils). Cependant les industries de pointe occupent une part de plus en plus importante (biotechnologie, produits pharmaceutiques), comme en témoigne le développement d’Ericsson, l’un des premiers groupes mondiaux de télécommunications. Outre Stockholm, les principaux centres industriels du pays sont Göteborg, Linköping, Malmö et Trollhättan. En janvier 1999, l’Américain Ford a racheté Volvo Automobiles, « la fierté nationale « des Suédois.

Dépendante pour le pétrole (en automne 2005, le Premier ministre Göran Persson a déclaré que la Suède serait le premier pays au monde à ne plus être dépendant du pétrole à l’horizon 2020), la Suède possède en revanche un important potentiel hydroélectrique qui lui apporte 41 p. 100 de son électricité. 48,59 p. 100 proviennent du nucléaire. En raison de réglementations très strictes sur la protection de l’environnement, la Suède a dû développer des énergies de substitution.

4.4Secteur tertiaire et commerce extérieur

Le secteur des services employait 75,7 p. 100 de la population active et représentait 69,6 p. 100 du PIB en 2006.

L’unité monétaire suédoise de base est la couronne suédoise (krona), divisible en 100 öre. La banque centrale et d’émission, la Banque de Suède (Sveriges Riksbank), est très ancienne : elle fut fondée en 1668.

Le commerce extérieur tient une grande place dans l’économie de la Suède, qui est membre de l’Association européenne de libre-échange (AELE) et de l’Union européenne (UE). La plus grande partie des échanges se font avec des membres de l’UE, en particulier l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les pays nordiques, suivis par les États-Unis. En 2003, les exportations annuelles ont rapporté environ 102 milliards de dollars et les importations ont coûté environ 83,4 milliards de dollars. Les comptes courants de la balance des paiements ainsi que la balance des paiements dans son ensemble ont enregistré un solde positif après une longue période de déficit. Les principaux produits exportés sont : les produits forestiers, les machines-outils, les automobiles, l’acier, le fer et les produits chimiques. Les principales importations sont le pétrole, les biens d’équipement de transport et des produits agroalimentaires.

Le réseau des transports est concentré sur le tiers sud du pays. Le réseau ferroviaire s’étend sur 9 867 km. Les voies navigables intérieures comprennent notamment le Göta Kanal, qui relie les côtes orientale et occidentale de la Suède ; il est utilisé pour le tourisme mais aussi pour le commerce. Stockholm et Göteborg sont les ports maritimes les plus importants. La Scandinavian Airlines System (SAS), gérée conjointement avec le Danemark et la Norvège, dispose de lignes internationales. Les principaux aéroports internationaux sont situés à Arlanda (près de Stockholm), Landvetter (près de Göteborg) et Sturup (près de Malmö). Depuis le 1er juillet 2000, Malmö est relié à Copenhague (Danemark) par un pont qui franchit le détroit d’Øresund.

En 2004, les 93 quotidiens suédois étaient édités à 4 millions d’exemplaires. Parmi les plus influents, citons Expressen, Aftonbladet, Dagens Nyheter et Svenska Dagbladet, tous publiés à Stockholm, ainsi que Göteborgs-Posten. En 1995, le premier quotidien gratuit, Metro, a été lancé en Suède puis dans une quinzaine de pays.

5HISTOIRE
5.1Les origines du peuplement

Au premier siècle de notre ère, la partie est de la péninsule scandinave était occupée par deux peuples germains : les Suiones, ou Syear, au nord et les Göter, ou Goths, au sud. Ces deux tribus entraient fréquemment en guerre l’une contre l’autre. Avant le xe siècle, on ne sait que peu de choses de l’histoire de la Suède. Au viie siècle, les deux peuples se seraient réunis pour donner naissance au royaume des Svears ou Sverige, sorte de fédération de chefs de tribus. À partir de 800 environ, des Vikings suédois établissent des colonies dans d’autres pays, notamment en Russie et en Europe orientale, et ouvrent des routes commerciales. Malgré leur lien avec des régions pratiquant la religion orthodoxe, les Suédois choisissent de se rallier au catholicisme romain, qui leur a été enseigné par des missionnaires francs. Cependant les progrès du christianisme sont très lents jusqu’au règne d’Erik IX. Ce souverain, qui devient plus tard le saint patron de la Suède, conduit une croisade en Finlande et impose le christianisme aux pays conquis. Pendant les deux siècles qui suivent, la Finlande est entièrement sous le joug des Suédois.

5.2L’union de Kalmar

Les xiiie et xive siècles voient l’épanouissement de la féodalité, et une riche aristocratie remplace le pouvoir monarchique déclinant. Un conseil est adjoint au roi, dans lequel siègent des représentants des familles les plus puissantes. La Suède a des relations étroites avec la Hanse, dont l’expansion incite les États scandinaves à se rapprocher. Ainsi, après que les nobles suédois eurent forcé, en 1389, Albert de Mecklembourg à renoncer au trône en faveur de Marguerite Valdemarsdotter, reine de Danemark et de Norvège, celle-ci réalise, en 1397, l’union de Kalmar, qui réunit le Danemark, la Norvège et la Suède sous une même autorité. Cette union, qui reste effective pendant plus d’un siècle, est caractérisée par des luttes incessantes, à caractère national mais aussi social, entre Danois et Suédois. Les Danois ont en effet rallié à l’union l’aristocratie et le clergé suédois, alors que le peuple est déterminé à résister à l’étranger.

En 1520, le roi Christian II de Danemark et de Norvège réussit à envahir la Suède et manque de mettre fin à l’indépendance suédoise. À la suite de son couronnement, des centaines d’opposants sont exécutés. Ces brutalités entraînent une révolte, en 1521, et Christian II est déposé. Cependant, le Danemark conserve le sud de la péninsule. Le chef de cette révolte, Gustave Vasa, est élu roi par le Riksdag et prend le titre de Gustave Ier Vasa en 1523. Il restaure l’ordre, crée une armée permanente et instaure, en 1544, l’hérédité de la couronne. Il s’efforce de limiter les pouvoirs du clergé et de la noblesse. Les biens du clergé sont sécularisés et le luthéranisme devient religion d’État.

C’est Gustave II Adolphe, arrivé au pouvoir en 1611, qui parvient à affranchir son pays de l’emprise de ses voisins. Après une longue période de guerre qui s’étend jusqu’en 1648, la Suède devient la maîtresse de la Baltique. Elle dispose en outre de l’avantage de posséder une armée nationale, alors que la plupart des armées européennes sont obligées de faire appel à des mercenaires. En 1630, se posant en défenseur du protestantisme, Gustave II Adolphe fait entrer la Suède dans la guerre de Trente Ans (1618-1648), et, partant, dans le cercle des grandes nations européennes. Après sa mort en 1632, sa politique est poursuivie et brillamment menée à son terme par son chancelier, le comte Axel Oxenstierna. Celui-ci gouverne pendant la minorité et au début du règne de Christine, fille du monarque défunt. Christine est couronnée en 1644.

Selon les termes du traité de Westphalie de 1648 qui met fin à la guerre de Trente Ans, la Suède acquiert une grande partie du territoire de la Poméranie, l’île de Rügen, Wismar et divers territoires germaniques. Ainsi, le souverain suédois acquiert trois votes à la diète du Saint Empire romain germanique. En 1654, la reine Christine abdique en faveur de son cousin Charles X, qui est le premier représentant de la nouvelle dynastie des Palatinat-Deux-Ponts. Poursuivant la politique d’expansion militaire de Christine, Charles X, qui règne jusqu’en 1660, déclare la guerre à la Pologne (première guerre du Nord, 1655-1660), provoquant la formation d’une vaste coalition hostile qui plonge son pays dans une situation critique. Charles XI, son successeur, réussit à conserver ses possessions grâce à l’intervention de Louis XIV. Cependant, ces guerres incessantes ont considérablement affaibli l’économie et les finances du pays : la Suède a besoin d’une période de paix.

5.3La grande guerre du Nord

Or Charles XII, fils et successeur de Charles XI, est un fougueux stratège militaire. Peu après son accession au trône, à l’âge de 15 ans, il triomphe d’une coalition comprenant la Russie, le Danemark et la Pologne dès le début de la grande guerre du Nord (1700-1721). Cependant, en 1709, l’armée suédoise est mise en déroute par les soldats de Pierre Ier lors de la campagne de Poltava. Cette défaite marque l’effondrement de la Suède et le début de l’hégémonie d’une autre puissance dans la Baltique : la Russie. Après la mort de Charles XII, la Suède doit signer les traités de Stockholm et de Nystad, en 1721, par lesquels elle abandonne les territoires conquis par Gustave Adolphe.

La mort de Charles XII, en 1718, signe la fin de la lignée mâle de la maison de Vasa et la fin de la monarchie absolue. Sa sœur Ulrique-Éléonore lui succède, à la condition qu’elle accepte la formation d’une nouvelle Constitution et qu’elle confie le pouvoir législatif à un Riksdag composé de quatre états (noblesse, clergé, bourgeois, paysans). Le pouvoir exécutif est confié à une « commission secrète « dirigée par les trois premiers états, et l’aristocratie obtient une nouvelle fois le contrôle sur le gouvernement et le conserve pendant plus de cinquante ans. En 1771, Gustave III monte sur le trône et, profitant du mécontentement général à l’égard de la politique autoritaire menée par l’aristocratie, réussit à restaurer l’autorité de la monarchie grâce à une nouvelle constitution. Il se comporte d’abord comme un libéral, s’inspirant du modèle du despote éclairé mais, à partir de 1789, en réaction au modèle de la Révolution française, il mène une politique autoritaire. Il est assassiné en 1792.

5.4Les guerres napoléoniennes

Le fils et successeur de Gustave, Gustave IV Adolphe, est farouchement opposé à Napoléon Ier. Il rejoint donc, en 1805, la troisième coalition formée contre ce dernier, à laquelle participent également la Grande-Bretagne, la Russie et l’Autriche. La Russie préfère, quant à elle, signer en 1807 une alliance avec Napoléon Ier. Elle envahit un an plus tard la Finlande et menace la Suède. Gustave est déposé par une révolte militaire en 1809. Le Riksdag vote alors une nouvelle constitution qui reste en vigueur jusqu’en 1975. En 1809, c’est l’oncle du précédent roi, Charles XIII, qui monte sur le trône. N’ayant pas d’héritier et conduisant une politique pro-napoléonienne, Charles XIII choisit comme prince héritier un officier de Napoléon, le maréchal Charles Jean-Baptiste Bernadotte. Une loi de succession, confiant le trône à la dynastie Bernadotte, est promulguée en 1810. Bernadotte, défendant les intérêts suédois, retire son allégeance à la France, et combat contre l’empereur aux côtés de la coalition en 1813-1814. Il obtient ainsi la cession de la Norvège à la Suède et l’union des deux pays est reconnue en 1815 par le congrès de Vienne.

5.5Les premiers Bernadotte

En 1818, Bernadotte monte sur le trône sous le nom de Charles XIV. Étranger au pays, il souffre d’une grande impopularité et son attachement aux prérogatives royales favorise, tout au long de son règne (1818-1844), des tensions avec le Parlement.

Il n’en est pas moins un administrateur de talent et, sous son règne, les royaumes unis de Norvège et de Suède connaissent un essor considérable sur les plans matériel, politique et culturel. Ses successeurs, Oscar Ier, Charles XV et Oscar II, mieux acceptés, mènent une politique libérale : entre 1864 et 1866, la Constitution est révisée, conférant au Riksdag, devenu bicaméral, une forme proche de celle qu’il a aujourd’hui.

Au cours de cette période, la Suède, qui est encore en 1850 un pays majoritairement rural, connaît un bouleversement économique et social profond. Le malaise paysan et l’accroissement démographique entraînent néanmoins une forte émigration de paysans pauvres vers les États-Unis. Le pays connaît, comme bon nombre de pays européens à la fin du xixe siècle, une industrialisation rapide et un développement de l’urbanisation. En 1905, la Suède doit accepter la décision de la Norvège de se séparer d’elle. Sous le règne d’Oscar II, des progrès notables sont accomplis en matière de législation sociale : règlements dans les usines, assurance contre les accidents, caisses de retraite pour les ouvriers et limitation des heures de travail pour les femmes et les enfants.

5.6La Suède pendant les deux guerres mondiales

Le fils d’Oscar II, Gustave V, accède au trône en 1907. Il s’attache à préserver la neutralité de son pays. Ainsi, en 1914, au début de la Première Guerre mondiale, la Suède déclare sa neutralité et signe un accord avec la Norvège et le Danemark pour la préserver et protéger les intérêts économiques communs des pays scandinaves. Elle sait pendant le conflit faire respecter cette neutralité. Après la guerre, elle rejoint la Société des Nations en 1920. Dirigé par le brillant homme d’État suédois Karl Hjalmar Branting, le parti social-démocrate domine, pendant cette période, la politique suédoise. Les sociaux-démocrates restent au pouvoir jusqu’en 1928, mettant en place des réformes qui font du pays l’un des plus avancés dans le domaine social. Le parti conservateur les remplace ensuite, mais la crise économique mondiale qui démarre en 1929 redonne le pouvoir aux sociaux-démocrates en 1932. Dans les années 1930, alors que la guerre semble imminente en Europe, la préparation à la guerre et la défense nationale deviennent les problèmes primordiaux. La position de neutralité est plus difficile à tenir pendant la Seconde Guerre mondiale. La Suède est en effet obligée, en 1940 et 1941, d’accepter le passage de trains allemands. Parallèlement, elle déploie de nombreux efforts pour accueillir les réfugiés de tous pays.

5.7Questions de neutralité et de défense

En juillet 1945, le gouvernement de coalition qui a exercé le pouvoir pendant la guerre démissionne. Les sociaux-démocrates, dirigés par le Premier ministre Per Albin Hansson, reviennent aux commandes du pays. Tage Erlander remplace celui-ci à sa mort en octobre 1946. Le mois suivant, la Suède devient le 54e membre des Nations unies. Elle maintient une attitude neutre au cours de la guerre froide qui commence. En 1948, elle rejoint le Programme de redressement européen conduit par les États-Unis en même temps que les autres nations de l’Europe occidentale mais refuse d’adhérer à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord formée en 1949. Ne réussissant pas à former un bloc de défense scandinave neutre à l’écart des enjeux Est / Ouest, la Suède remet en cause sa politique traditionnelle de neutralité, de plus en plus contestée, et amorce le renforcement de sa défense. En 1950, Gustave VI Adolphe succède à son père Gustave V.

5.8La Suède sociale-démocrate

Les sociaux-démocrates conservent le pouvoir jusqu’en 1976. À partir de 1969, avec Olof Palme, la social-démocratie se radicalise, tant en politique intérieure (intervention plus grande de l’État dans l’économie), qu’en politique extérieure (prise de distance à l’égard des États-Unis). Une révision constitutionnelle qui entre en vigueur en 1971 réorganise la législature en un corps à une Chambre et met en œuvre un nouveau système électoral. En 1973, Gustave VI Adolphe meurt. Son petit-fils, Charles XVI Gustave, lui succède. Le 1er janvier 1975, une nouvelle Constitution est instaurée, réduisant davantage les pouvoirs du roi. Dans le même temps, le modèle social-démocrate, qui implique la croissance économique, le plein emploi et une politique sociale généreuse, est mis à mal par la crise économique, alors qu’augmentent l’inflation, la dette extérieure et les déficits budgétaires. Le mécontentement se développe et les élections de septembre 1976 voient les sociaux-démocrates, au pouvoir depuis quarante-quatre ans, perdre en faveur d’une coalition formée par le centre, les conservateurs et les partis libéraux.

5.9La fin du « modèle suédois « ?
5.9.1Controverses et agitation sociale

En 1977, le Premier ministre Thorbjörn Fälldin, chef du Parti centriste, introduit des mesures d’austérité destinées à faire baisser l’inflation et à encourager les exportations. Son gouvernement démissionne à la suite d’un désaccord sur la production d’énergie nucléaire, en 1978, mais revient aux affaires l’année suivante, après un gouvernement libéral minoritaire intérimaire. Il décide de soumettre les décisions à propos du programme nucléaire à la population, par le biais d’un vote. 58 p. 100 des Suédois se déclarent favorables à la poursuite du programme. Les années 1980 et 1981 sont marquées par une grande agitation sociale (en mai 1980 une grève générale paralyse pratiquement toute l’activité pendant dix jours et en mai 1981, des milliers de cols blancs cessent également le travail, sur fond de crise gouvernementale). Fälldin forme alors un gouvernement minoritaire du centre libéral.

5.9.2L’assassinat d’Olof Palme

Les sociaux-démocrates reviennent au pouvoir après les élections de 1982 et ce, jusqu’en 1985. Palme reprend son poste de Premier ministre en 1982. Il met en place une politique de dévaluation de la monnaie pour redynamiser les exportations. Elle porte ses fruits puisque, dans les années 1980, l’inflation diminue, les exportations augmentent, la production industrielle s’accroît et le taux de chômage se stabilise. L’assassinat d’Olof Palme, à Stockholm le 28 février 1986, est un véritable choc pour la majorité des Suédois. Le vice-Premier ministre Ingvar Carlsson lui succède et maintient le gouvernement de Palme en promettant de poursuivre la politique de son prédécesseur.

5.9.3La parenthèse conservatrice (1991-1994)

Les sociaux-démocrates conservent leur confortable majorité lors des élections de 1988, mais Carlsson démissionne en 1990, à la suite du rejet par le Riksdag d’une proposition de gel temporaire des salaires, des prix et des loyers. Il forme plus tard un nouveau gouvernement et son programme d’austérité corrigé, permettant certaines hausses de salaire, est adopté. Cependant, lors des élections de septembre 1991, les sociaux-démocrates subissent une défaite considérable, même s’ils représentent encore le parti majoritaire du Riksdag, avec 138 sièges. Ingvar Carlsson démissionne et le responsable du parti modéré, Carl Bildt, forme alors une coalition réunissant les partis modérés, du centre, libéral et démocrate-chrétien.

Le nouveau gouvernement accélère la dérégulation de l’économie. Après la crise financière de septembre 1992, il est amené à prendre des mesures démantelant l’État providence : privatisation de 35 entreprises d’État, réduction importante des dépenses gouvernementales (y compris dans le domaine des prestations sociales), ouverture du pays à l’implantation d’industries étrangères. Cette coalition ne survit que jusqu’aux élections de septembre 1994 qui voient le retour de Carlsson, à la tête d’un gouvernement social-démocrate minoritaire. À la suite de ces élections, le nombre de sièges occupés par des femmes passe de 116 à 143, et celles-ci composent la moitié du nouveau gouvernement.

5.10La Suède et l’Europe
5.10.1L’adhésion à l’Union européenne (1995)

En mai 1994, le Parlement européen recommande l’entrée de la Suède dans l’Union européenne (UE). Un référendum sur son adhésion se tient le 13 novembre 1994. Avec un taux de participation de 83 p. 100, les Suédois votent, par 52,2 p. 100 de « oui « contre 46,9 p. 100 de « non «, pour l’adhésion, l’année suivante, à l’Union européenne. En mai 1998, le Parlement suédois ratifie le traité d’Amsterdam mais refuse d’adopter l’euro au 1er janvier 1999, bien que la Suède respecte les critères de convergence de Maastricht. Les négociations au sujet de l’adhésion de la Suède à la convention de Schengen, commencées en 1995, aboutissent en mars 2001.

5.10.2Le gouvernement Göran Persson (1996-2006)

Menant un vaste plan d’austérité, le gouvernement social-démocrate poursuit le démantèlement du « modèle suédois « de protection sociale que les sociaux-démocrates ont eux-mêmes contribué à mettre en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Surtout, malgré la reprise économique, Göran Persson, qui succède à Ingvar Carlsson en mars 1996, est confronté à deux problèmes importants : l’hostilité d’une majorité de la population à la participation de la Suède à l’Union économique et monétaire et l’arrêt progressif du programme nucléaire. Göran Persson a, en effet, fait adopter, en décembre 1997, le principe de la fermeture de deux des douze réacteurs nucléaires du pays d’ici à 2001, suscitant une vaste opposition qui regroupe la droite, les industriels ainsi que les syndicats pourtant dominés par les sociaux-démocrates. En décembre 1999, conformément à ces dispositions, un premier réacteur nucléaire est fermé.

L’économie suédoise, en légère reprise depuis 1997, subit les contrecoups de la crise financière internationale. En raison du mécontentement suscité par la politique de rigueur, les sociaux-démocrates enregistrent, lors des élections législatives de septembre 1998, leur plus mauvais score depuis 1921, tout en gardant la majorité (36,6 p. 100 des voix) tandis que le Parti de gauche (ex-communiste) remporte 12 p. 100 des voix. Göran Persson forme, avec ce parti et les Verts, un gouvernement de coalition qui ne détient toutefois pas la majorité absolue au Rikstag. Les divergences au sein de la coalition en matière de politique sociale et de politique européenne limitent en outre la marge de manœuvre du Premier ministre. Lors des élections européennes de juin 1999, les sociaux-démocrates obtiennent 26,1 p. 100 des suffrages (soit 6 sièges au Parlement européen), devançant de près de 6 points les conservateurs (5 sièges).

Le 1er janvier 2001, succédant à la France, la Suède prend la présidence de l’Union européenne (UE), pour la première fois depuis son adhésion. Le gouvernement de Göran Persson se fixe trois priorités, dites les « trois E « : « élargissement, emploi et environnement «, mais la présidence suédoise ne comporte pas d’avancée particulière. En juin 2001, le sommet des chefs d’État et de gouvernement européens de Göteborg est marqué par des affrontements entre casseurs et forces de l’ordre, en marge des manifestations contre la mondialisation.

La législation suédoise évolue en juin 2002 avec un vote par le Parlement autorisant l’adoption par les couples homosexuels.

Les élections législatives de septembre 2002 sont remportées avec 39,8 p. 100 des suffrages par les sociaux-démocrates (144 sièges). Tandis que les conservateurs du Parti modéré obtiennent l’un de leurs plus bas scores avec 15,2 p. 100 des suffrages, le Parti libéral triple son score de 1998 et s’impose à la troisième place avec 13,3 p. 100 des suffrages, après avoir mené une campagne consacrée aux questions de l’intégration et de l’immigration. Göran Persson est reconduit comme Premier ministre. Il forme un gouvernement minoritaire qui continue de s’appuyer au Parlement sur le Parti de la gauche (8,3 p. 100 des suffrages et 30 sièges) et sur les Verts (4,6 p. 100 des suffrages et 17 sièges), mais ces deux alliés s’opposent au passage à l’euro, une perspective défendue par le Premier ministre qui entend la soumettre par référendum à la population.

Cette consultation est organisée le 14 septembre 2003. Le « oui « est défendu par le Premier ministre, les principaux partis politiques et les milieux d’affaires, tandis que la plupart des syndicats et les écologistes soutiennent le « non «. Le Parti social-démocrate apparaît divisé, à l’image de son électorat. Nombreux sont en effet ceux qui craignent que l’adoption de l’euro ne mette à mal le modèle suédois, alors même que des pays de la zone euro comme la France et l’Allemagne connaissent des situations économiques bien moins prospères que la Suède. Une immense émotion est provoquée dans tout le pays quatre jours avant le scrutin par l’assassinat de la ministre des Affaires étrangères Anna Lindh, une des principales responsables politiques suédoises, très impliquée dans la promotion du « oui «. Le « non « l’emporte finalement avec 56,1 p. 100 des suffrages, contre 41,8 p. 100 de « oui « et 2,1 p. 100 de bulletins blancs, le taux de participation s’élevant à plus de 81 p. 100. Au sein de l’Union européenne, la déception est de mise au moment où se déroulent les négociations sur la Constitution européenne. À la suite de l’élargissement de l’Union européenne à 25 membres, le 1er mai 2004, l’élection du Parlement européen, où la Suède dispose de 19 sièges, se déroule au mois de juin. C’est l’occasion d’une nouvelle manifestation de l’euroscepticisme suédois. Le scrutin est en effet marqué par le résultat d’une liste souverainiste (Junilistan, la Liste de juin), favorable à la construction européenne, mais opposée à davantage de transferts de compétences à Bruxelles, qui recueille 14,44 p. 100 des suffrages (3 sièges). Le Parti social-démocrate, au pouvoir, est en fort recul par rapport au scrutin législatif de 2002, avec 24,70 p. 100 des suffrages (5 sièges).

5.10.3Le gouvernement Fredik Reinfeldt (2006- )

Après douze ans de gouvernement social-démocrate, les élections législatives de septembre 2006 sont remportées de justesse par le centre-droit, qui bénéficie d’une certaine usure du pouvoir en place et axe sa campagne sur le thème de l’emploi. L’Alliance, formée par le Parti modéré, les libéraux, les centristes et les chrétiens-démocrates obtient 48,1 p. 100 des suffrages (178 sièges) devant le bloc rouge-vert des sociaux-démocrates et des écologistes, qui remporte 46,2 p. 100 des suffrages (171 sièges). Cette alternance est remarquable dans la mesure où la gauche sociale-démocrate suédoise a gouverné 64 des 75 années précédentes. Fredik Reinfeldt, président du Parti modéré, âgé de 41 ans, est élu au poste de Premier ministre au mois d’octobre par le Parlement. Alors que le taux de chômage n’est officiellement que de 5,7 p. 100, la droite considère que plus de 17 p. 100 de la population est hors du marché du travail si l’on prend en compte les personnes en préretraite ou en arrêt maladie ; elle entend ainsi avant tout faire porter ses efforts sur la revalorisation du travail. Carl Bildt, Premier ministre de 1991 à 1994 et européen convaincu, est nommé ministre des Affaires étrangères du nouveau gouvernement. Au mois de mars 2007, Mona Sahlin, âgée de 59 ans et député depuis l’âge de 25 ans, ancienne vice-Premier ministre chargée de l’Égalité, succède à l’ancien Premier ministre Göran Persson à la présidence du Parti social-démocrate. C’est la première fois qu’un grand parti de gauche européen est dirigé par une femme.

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