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Refuser de travailler a-t-il un sens ?

Publié le 30/05/2022

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travail

« Refuser de travailler a-t-il un sens ? L’homme n'est pas fait pour travailler ; la preuve, c'est que cela le fatigue " Cette boutade de Voltaire montre bien toute l’ambiguïté qui accompagne la notion de travail.

L'homme doit travailler pour satisfaire ses besoins, mais cela le rebute et le fait souffrir.

Le travail, activité pénible par essence, tend à transformer le réel. Il suppose nécessairement une dimension de souffrance, si bien qu'il est possible d'envisager un refus de travailler corrélatif à la peine que cela engendre.

Refuser le travail apparait en effet comme la possibilité de choisir entre souffrir et ne pas souffrit. Mais ne pas travailler n'offre-t-il pas l'éventualité fort dangereuse de ne plus pouvoir subvenir à ses besoins ? Ce choix est-il raisonnable, ou bien au contraire dépourvu de signification, de légitimité ? Comment le refus du travail peut-il trouver une justification, surtout dans une société industrielle forgée et structurée entièrement en fonction de la valeur du travail ? En premier lieu, le refus du travail n'offre aujourd'hui aucune signification, dans la mesure où il est devenu, dans la société moderne forgée sur le modèle de l'industrie, une nécessité économique incontournable pour tous. a) Tout d'abord, dans la pensée marxiste, alors que l’animal et la machine travaillent dans un rapport extérieur avec l'objet, le travail humain est conscient, intérieur, et surtout produit un choc en retour, l’humanisation de ses facultés. Littéralement, l'homme produit sa propre existence par son travail.

Alors qu'une machine n'est pas concernée par cette question d'identité, c'est à l'homme qu'il revient d'avoir à devenir lui-même par son activité de transformation du monde.

En ce sens, le travail libère l'homme en le révélant à lui mème.

On peut aussi comprendre cette autoproduction dans une perspective hégélienne la conscience s'objective, s'extériorise, prend corps dans l'activité laborieuse de transformation, si bien qu'une fois le produit achevé l’objet parle à la conscience et la réalise.

De ce point de vue, si nous travaillons, c'est pour devenir nousmêmes, et l'absence de travail signifie littéralement l'absence d'humanité, une non-reconnaissance de soi par soi-même.

On comprend alors que dans cette perspective, le devoir de travailler soit la condition essentielle d'une humanité qui se produit elle-même, ce qui n'est au fond possible que dans le contexte d'une société industrielle.

Refuser ce travail revient à renoncer à être humain, ce qui est insensé. b) Ensuite, cette reconnaissance de soi par le travail s'accompagne aussi d'une reconnaissance d'autrui, et est, au fond, sociale.

On désire travailler pour se réaliser, mais aussi parce que les autres travaillent et que je désire faire comme eux pour m'intégrer dans une communauté humaine.

Le drame induit par le chômage tenace des sociétés industrielles s'explique par ce motif c'est bien une reconnaissance sociale qui se joue dans la revendication du droit au travail, car le statut social qu'il permet est la condition sine qua non de la réalisation de soi pour soi et pour L’autre.

Sans travail, je me marginalise et n'ai plus de part à la production de l'humanité.

C'est pour ce motif qu'est née la. »

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