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Pour vous aider à réviser un éventuel oral de philosophie

Publié le 25/05/2025

Extrait du document

« 1 Pour vous aider à réviser un éventuel oral de philosophie Deux conseils : - Révisez l’œuvre étudiée dans l’année pour l’écrit, et pas seulement pour un hypothétique oral. - Si vous n’êtes pas sûr(e) d’avoir au moins 10/20 au bac, je vous conseille de réviser l’oral de rattrapage dès la fin des épreuves écrites.

N’attendez pas le jour des résultats pour vous y mettre : vous n’aurez plus qu’un ou deux jours… Comment se passe l’oral ? Vous présentez à l’examinateur votre convocation et la feuille où se trouve indiquée l’œuvre étudiée pendant l’année.

N’oubliez pas d’avoir l’œuvre (ou les textes) en deux exemplaires, de manière à en prêter un à l’examinateur.

Ce dernier vous donnera un extrait à expliquer.

Vous aurez 20 minutes de préparation, et 20 minutes pour expliquer.

Dans la pratique, la plupart des candidats ne parviennent pas à parler pendant tout ce temps.

Si vous apprenez bien le commentaire que je vous ai donné (et que vous le comprenez, bien sûr), il me semble que vous pourrez tout de même tenir un bon quart d’heure.

Si vous vous arrêtez avant, l’examinateur vous posera des questions sur le texte et, éventuellement, sur des notions du programme.

Le but n’est pas de vous piéger, mais au contraire de vous aider à donner le meilleur de vous-même. Que faut-il dire dans l’explication ? 1.

Resituez l’extrait dans son contexte, en indiquant quel est l’objectif d’Épicure dans la Lettre à Ménécée et en rappelant ce qui précède l’extrait à étudier. 2.

Résumez l’idée principale de l’extrait (la thèse centrale) et annoncez brièvement les différentes étapes de la pensée de l’auteur. 3.

Lisez le texte à voix haute (si l’examinateur ne vous a pas demandé de le faire dès le départ). 4.

Expliquez le texte en détail.

Vous n’êtes pas obligé de faire une objection à l’auteur, de manière à ouvrir un débat argumenté.

Contentez-vous de rendre le texte plus compréhensible, à moins que l’examinateur vous propose d’en faire la critique.

En revanche, il est recommandé de parler brièvement de ce qui suit l’extrait à étudier. ____________________ Commentaire de la Lettre à Ménécée (paragraphes 1 à 13) Notions du programme abordées dans la Lettre à Ménécée et dans ce commentaire : le bonheur, la nature, la religion, la morale, la justice…. Introduction Épicure (vers 342 – 270 avant J.-C.) était un philosophe athénien.

Quand il est encore enfant, Philippe de Macédoine (père d’Alexandre le Grand) conquiert la Grèce.

Athènes cesse d’être la puissante cité démocratique et indépendante qu’elle était à l’époque de Socrate et Platon.

Ce contexte historique n’est pas à négliger.

Dans une cité dominée par un pouvoir monarchique, la vie politique a beaucoup moins d’importance.

C’est pourquoi, comme nous le verrons, Épicure ne s’intéressait guère aux questions politiques (contrairement à Platon).

La sagesse et le bonheur constituaient pour lui une affaire purement privée. La plus grosse partie des œuvres d’Épicure a été perdue ou détruite.

Il nous reste heureusement trois lettres qui constituent un résumé de sa philosophie.

La Lettre à Ménécée présente la partie consacrée à la morale.

Une morale est un ensemble de principes censés guider l’action des individus, en leur expliquant la différence entre le bien et le mal, entre les bonnes actions et les mauvaises.

Épicure va donc rappeler à son disciple quelles règles il faut suivre pour bien vivre.

Mais qu’on ne s’y trompe pas : il ne va pas lui « faire la morale », c’est-à-dire lui rappeler ses devoirs.

Contrairement à Kant (philosophe allemand du 18ème siècle), Épicure ne met pas en avant le devoir moral.

Ce qu’il veut, c’est expliquer comment accéder au bonheur.

Car bien vivre, pour l’épicurisme, cela consiste à être heureux.

Voyons cela plus précisément. [Paragraphes 1-3 : justification de la philosophie, présentée comme médecine de l’âme] Épicure commence par justifier l’étude de la philosophie (c’est-à-dire de sa philosophie).

La thèse qu’il soutient, c’est qu’il n’y a pas d’âge pour philosopher.

Il tente donc ainsi de réfuter deux thèses implicites : les jeunes ne peuvent pas faire de la philosophie (parce qu’ils n’ont pas assez de maturité.) ; les vieilles personnes n’ont plus à faire de la philosophie (leur vie est derrière eux). L’argumentation d’Épicure se fait en trois temps : 2 Premier temps : s’il faut faire de la philosophie, c’est que la santé de l’âme concerne tout le monde. Tous les hommes aspirent à guérir leur âme de ce qui les trouble : peurs, frustrations, etc.

On notera qu’Épicure définit ici implicitement comme une médecine de l’âme.

Le but de la philosophie c’est la sagesse ou le savoir (« sophia » en grec).

Mais ce savoir, pour Épicure, est principalement orienté vers la pratique, c’est-à-dire l’action.

L’important, pour un philosophe, n’est pas d’accumuler des connaissances sur soimême ou sur le monde : c’est de savoir comment vivre, de manière à être heureux.

Et pour atteindre ce savoir, la philosophie est indispensable, car elle est un effort pour penser sans aucun préjugé (cf. l’introduction à la philosophie).

Or, la santé de l’âme (qui est une part essentielle du bonheur) nécessite l’abandon de certains préjugés (sur les dieux ou sur la mort, par exemple).

Nous verrons cela un peu plus tard. 2ème temps de l’argumentation : Épicure tente de réfuter l’idée qu’il peut être trop tard ou trop tôt pour devenir sage.

Il n’est jamais trop tard, car même si le vieillard vit moins intensément que le jeune, sa vie n’est pas terminée.

Au moins peut-il se remémorer les moments agréables du passé, et jouir ainsi de sa vie, même si c’est d’une manière plus contemplative que le jeune.

Quant à ce dernier, il peut aussi devenir sage. Comme on le verra, la philosophie d’Épicure ne nécessite pas une grande expérience ou une grande maturité intellectuelle.

Elle consiste en quelques principes très simples, qui pourraient permettre même aux jeunes de se délivrer de leurs soucis de l’avenir et d’être tranquilles comme les vieillards.

Autrement dit, ils peuvent aussi devenir heureux – puisque le bonheur, comme on le verra, est pour Épicure synonyme de tranquillité. 3ème temps de l’argumentation : Épicure conclut en expliquant que l’étude de la philosophie est nécessaire pour atteindre le bonheur, parce qu’elle nous permet de connaître avec lucidité quelles sont les causes de celui-ci.

Encore une fois, la philosophie n’a pas forcément un intérêt en elle-même : elle est surtout un moyen, une médecine servant à purifier l’âme.

Et pour étoffer son argumentation, pour montrer que la philosophie devrait concerner tout le monde, Épicure donne une sorte de définition du bonheur : il est le but unique de toute notre vie.

Tout le reste n’est qu’un moyen pour atteindre cet objectif.

Tant que nous ne l’avons pas atteint, nous mettons toute notre énergie et tous nos moyens en œuvre pour devenir heureux. Quand nous sommes heureux, au contraire, nous n’avons plus rien à désirer, nous ne sommes plus poussés à agir : « nous avons tout ».

Donc, le bonheur est le bien essentiel de l’homme, et la philosophie est une des conditions nécessaires pour atteindre ce bien.

La morale d’Épicure est une philosophie du bonheur, un eudémonisme.

Elle ne consiste pas à dire : « Voici quel est ton devoir » mais : « Voici les principes que je te conseille d’appliquer si tu veux atteindre le bonheur ».

On peut ici faire une comparaison avec Kant, pour qui le bien consiste à agir par pur respect pour la loi morale, celle que nous nous donnons à nous-mêmes du fait que nous avons une raison.

Il est certes permis de rechercher le bonheur si cela est compatible avec la loi morale, mais s’il faut choisir entre faire son devoir et se soucier de son bien-être, alors le devoir est prioritaire.

Nous ne devons pas d’abord chercher à être heureux mais à nous rendre dignes du bonheur.

Nous avons un concept clair de ce qu’est notre devoir, grâce à notre raison, mais nous n’avons pas de concept du bonheur : juste une notion plus ou moins subjective, basée sur notre expérience personnelle et sur notre imagination.

Kant différencie le bonheur, qui n’est qu’un idéal de l’imagination, du devoir moral, qui consiste à privilégier sa raison et à agir selon une règle qui pourrait devenir universelle.

Mais revenons maintenant à la Lettre à Ménécée. Avant d’exposer précisément ces principes, Épicure recommande à son disciple de les mettre en pratique et de les méditer.

Sa philosophie, comme nous l’avons vu plus haut, est avant tout un moyen pour bien agir.

La connaissance est subordonnée à la pratique.

Il ne suffit pas de comprendre ce qui rend les hommes heureux pour être sage : il faut mettre cette connaissance en pratique, intérioriser les principes philosophiques en acquérant de bonnes habitudes.

D’où l’idée de répétition : « Attache-toi donc aux enseignements que je n’ai cessé de te donner et que je vais te répéter ».

D’où également l’idée de méditation : il faut penser et repenser quotidiennement aux enseignements du maître de manière à s’en imprégner et.... »

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