Databac

Ockham (1285-1349): UNE PHILOSOPHIE DE LA SINGULARITÉ

Publié le 19/06/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Ockham (1285-1349): UNE PHILOSOPHIE DE LA SINGULARITÉ. Ce document contient 2523 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.

« ? La pensée d'Ockham s'inscrit dans la grande discussion médiévale sur le statut des concepts. Voici le problème : le mot « chien », par exemple, ne signifie pas un chien particulier, mais me sert à nommer tous les chiens possibles. Il renvoie à mon idée universelle de chien, dont je fais usage pour reconnaître un animal particulier comme étant un chien. Est-ce à dire qu'il existe, comme corrélat du mot chien, une entité abstraite, universelle, qui serait la « caninité » ? Les espèces (comme la caninité) ou les genres (comme l'animalité) existent-ils ? ? Comme Aristote, Ockham répond par la négative : seuls existent réellement les individus singuliers - « tel » ou « tel » chien. Le chien en soi, universel, n'existe pas, sinon dans notre esprit. Il est inutile de redoubler le monde réel, qui est fait d'êtres singuliers, d'une sorte de monde intelligible, peuplé d'idées en soi des choses, qui d'ailleurs devraient bien être elles aussi des choses singulières ! Ockham applique son principe : « Il ne faut pas multiplier les entités sans nécessité. » ? Mais il va plus loin. Non seulement il n'existe pas de chien en soi, en dehors des êtres particuliers, mais il n'existe pas non plus de nature commune du chien, qui serait à chaque fois présente dans les chiens particuliers. Tandis qu'Aristote admettait la présence d'une même nature ou essence dans tous les êtres singuliers d'une même espèce (essence qui ne saurait exister en dehors de sa réalisation dans une matière particulière), Ockham nie toute communauté réelle entre les êtres qui se ressemblent. Il n'y a d'essence que singulière. Chaque être est seul de son espèce. ? Ockham continue : s'il est vrai que l'idée existe dans l'esprit, ce n'est pas sous la forme d'une entité réellement universelle, immatérielle. L'« universel » n'est pas un objet, mais un « signe » : il n'y a pas d'entité universelle ; c'est seulement l'esprit qui, par un acte, confère une valeur d'universel à un signe particulier, sur la base d'une perception particulière. Par exemple : ayant vu un certain animal, je garde en ...»

« Ockham (1285-1349) · UNE PHILOSOPHIE DE LA SINGULARITÉ F ranciscain anglais, Guillaume d'Ockham fut une sorte de « rebelle ».

Il rompit violemment avec la tradition philoso­ phique de son ordre en développant des thèses très antiplatoniciennes, directement dirigées contre celles du grand philosophe franciscain Jean Duns Scot.

Il fronda également contre l'autorité du pape, en contestant son pouvoir temporel.

On trouve dans son œuvre tous les linéaments de l'empirisme anglais : limitation de la connaissance à l'expérience sen­ sible, destruction des abstractions logiques, individualisme et pragma­ tisme en politique.

Son influence fut grande aussi sur Luther.

1.

Les mots et les choses ■ La pensée d'Ockham s'inscrit dans la grande discussion médiévale sur le statut des concepts.

Voici le problème : le mot« chien », par exemple, ne signifie pas un chien particulier, mais me sert à nommer tous les chiens possibles.

Il renvoie à mon idée universelle de chien, dont je fais usage pour reconnaître un animal particulier comme étant un chien.

Est­ ce à dire qu'il existe, comme corrélat du mot chien, une entité abstraite, universelle, qui serait la« caninité »? Les espèces (comme la caninité) ou les genres (comme l'animalité) existent-ils ? ■ Comme Aristote, Ockham répond par la négative : seuls existent réel­ lement les individus singuliers -« tel » ou « tel » chien.

Le chien en soi, universel, n'existe pas, sinon dans notre esprit.

Il est inutile de redoubler le monde réel, qui est fait d'êtres singuliers, d'une sorte de monde intel­ ligible, peuplé d'idées en soi des choses, qui d'ailleurs devraient bien être elles aussi des choses singulières ! Ockham applique son principe : « Il ne faut pas multiplier les entités sans nécessité.

» ■ Mais il va plus loin.

Non seulement il n'existe pas de chien en soi, en dehors des êtres particuliers, mais il n'existe pas non plus de nature com­ mune du chien, qui serait à chaque fois présente dans les chiens parti­ culiers.

Tandis qu'Aristote admettait la présence d'une même nature ou essence dans tous les êtres singuliers d'une même espèce (essence qui ne saurait exister en dehors de sa réalisation dans une matière particulière), Ockham nie toute communauté réelle entre les êtres qui se ressemblent. Il n'y a d'essence que singulière.

Chaque être est seul de son espèce. ■ Ockham continue: s'il est vrai que l'idée existe dans l'esprit, ce n'est pas sous la forme d'une entité réellement universelle, immatérielle. L' « universel » n'est pas un objet, mais un « signe » : il n'y a pas d'entité universelle; c'est seulement l'esprit qui, par un acte, confère une valeur d'universel à un signe particulier, sur la base d'une perception particulière.

Par exemple : ayant vu un certain animal, je garde en. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles