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L'inconscient déresponsabilise-t-il réellement l'homme ?

Publié le 15/05/2020

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« L'inconscient déresponsabilise-t-il réellement l'homme ? Le sujet sous-entend que l'inconscient n'est qu'une hypothèse, qu'il n'est pas un fait scientifique avéré, qu'il est sujet à discussion.

A quel propos ? Ausujet justement de la responsabilité de l'homme, qui quant à lui se sent responsable de ses actes dans la vie quotidienne, qu'il ressent une unité de sapersonne et de sa conscience dont il a besoin pour rendre des comptes de ses faits et gestes.

De ce point de vue, l'inconscient ne rentrant pas dans nosrapports interhumains, il reste une hypothèse de travail, une possibilité d'explication des faits humains mais en aucun cas un prétexte pour enlever touteresponsabilité à l'homme. 1) L'inconscient comme hypothèse. C'est d'abord à travers la pratique de l'hypnose (1887) que se révèle à Freud l'impossibilité d'identifier psychique et conscient.

Lorsque des ordres sontdonnés à un sujet hypnotisé et qu'il s'y soumet après son réveil, c'est bien la preuve que la parole du médecin a mis en branle un certain nombre demécanismes sans que le malade en sache rien.

Quelque chose qui échappe totalement à la conscience entre donc ici en jeu et produit des effets.

Bien plus,lorsqu'un malade, une hystérique par exemple, est interrogé sous hypnose sur les causes de son mal, il peut évoquer certains événements traumatiques,origine des symptômes, et se trouver par là guéri, bien qu'il ne se souvienne plus d'avoir parlé lorsqu'il se réveille.

On est donc ici en présence deprocessus psychiques inconscients dont la réalité est rendue suffisamment manifeste par leur efficacité.

Le fait qu'ils soient liés à la parole conduit Freud,à partir d'expériences que lui communique Josef Breuer (1893), à abandonner l'hypnose dont les résultats se révèlent souvent peu durables et à mettre aupoint une nouvelle méthode, celle de l'association libre.

On demande au malade de dire tout ce qui lui vient à l'esprit sans choisir, sans rien cacher, sansfaire intervenir son jugement critique ; bientôt apparaissent des événements totalement oubliés et dont il était incapable de se souvenir lorsque saconscience était vigilante.

Par la parole ainsi libérée, autant qu'il est possible, du contrôle conscient, les faits traumatiques, source de la maladie, viennentau jour et les symptômes se dissolvent.

À l'oreille de l'homme dit normal, les propos tenus, lorsqu'il est laissé libre cours au jeu des associations,paraissent incohérents et sans signification.

C e sont eux pourtant, jugés inutiles ou ridicules par le patient lui-même, qui permettent de défaire les nœuds etentremêlements névrotiques.

Pour Freud c'était donc la preuve que quelque chose est à l'œuvre dans le psychisme, indépendant de la conscience et quiproduit des effets pathologiques, dont le patient peut être délivré, si on réussit à faire parler ce quelque chose en tournant les résistances et les défenses dela conscience.

Mais par l'abandon de l'hypnose (où les symptômes sont mis au jour sans être véritablement défaits) et son remplacement par la pratique del'association libre, Freud montrait également que la cure, pour être durablement efficace, devait se faire avec la collaboration du patient et non dans un étatde passivité totale.

Il fallait que la conscience acceptât d'entendre cet inconscient que, dans les circonstances normales, elle fait taire systématiquement 2) Le problème moral posé par l'inconscient. L'acceptation de la réalité de l'inconscient rencontre donc une difficulté propre.

L'admettre, c'est en effet déjà renoncer pour soi-même à la prétenduemaîtrise de ses actes, à la toute-puissance de la lucidité et du vouloir.

« J'ai acquis l'impression, écrit Freud, de ce que la théorie de l'inconscient seheurtait principalement à des résistances d'ordre affectif qui s'expliquent par ce fait que personne ne veut connaître son inconscient, et partant trouve plusexpédient d'en nier tout simplement la possibilité » ( Le Mot d'esprit et ses rapports avec l'inconscient ).

Ce n'est d'ailleurs pas parce que la psychanalyse a été vulgarisée que le problème a perdu de son acuité.

Nombreux sont aujourd'hui les psychiatres ou les philosophes qui, tout en acceptant verbalementl'existence de l'inconscient, en nient pratiquement par leurs explications le caractère insolite et scandaleux ; c'est-à-dire qu'ils le rejettent, car il faut bientoujours à leurs yeux que la conscience reprenne ses droits sous peine de voir s'écrouler leur propre univers de pensée.

Ce qui signifie que la découverte del'inconscient a mis au jour le fait que l'homme n'est peut être plus le maître de ses actions, qu'une instance supérieure décide à sa place, qu'il n'est que lejouet de pulsions et d'instincts.

Mais ça serait aussi diminuer la part de la conscience dans l'élaboration de l'action, ça serait réduire l'homme à soninconscient et laisser peu de place à la raison et à la conscience.

Dans ce cas, il serait question de diminuer la part de responsabilité de l'homme.

Aussi,l'inconscient peut expliquer des comportements et non les déresponsabiliser.

L'homme a encore le pouvoir d'agir et de contrevenir à ses pulsions. 3) le problème de la responsabilité. Aussi, d'un point de vue pénal, la suppression de la responsabilité a lieu quand l'infraction n'est pas imputable à l'agent lorsque certains états peuventaltérer la volonté de commettre l'acte : la minorité, la démence, la contrainte constituent ainsi des causes subjectives de non-culpabilité.

Des causesobjectives de non-culpabilité, faits justificatifs et circonstances extérieures à l'agent, excluent également la responsabilité.

Aussi, un individu agissant deson plein gré, avec des motifs inconscients devra rendre raison de ses actes.

L'inconscient peut être le motif d'une action, une excuse mais cela n'enlèvepas la responsabilité de l'agent.

Aussi, l'homme doit rendre des comptes de ses actes et ne pas démentir la conséquence de ses actes.

On comprend qued'énoncer l'inconscient comme raison de ses actes, c'est fuir sa place d'homme responsable dans la société.

On doit postuler l'unité du moi pour que l'onpuisse fonder la responsabilité de l'individu.

On n'est pas une personne différente lorsqu'on agit sous le coup d'une pulsion inconsciente ou consciemment.C'est cette unité morale et juridique qui est fondamentale qui recouvre une réalité des actes humains bien plus vaste que les actes traités par lapsychanalyse (acte manqué, rêve, lapsus).

Il ne faut par confondre histoire personnelle et inconscient, démence et névrose, dédoublement de lapersonnalité et inconscient.

L'inconscient est un élément parmi d'autres et voué à interprétation sur le sens des actions humaines. Conclusion. Si on s'en tient au fait que l'inconscient est une hypothèse, il ne peut être un facteur pour déresponsabiliser l'homme.

Mais l'inconscient est une réalité del'âme humaine, réalité qui ne saurait retirer à l'homme sa part de responsabilité.

L'inconscient peut être une excuse derrière laquelle peut se cacherl'homme mais en aucun cas l'occasion d'enlever à l'homme sa responsabilité devant autrui et les institutions.

L'inconscient n'est pas la démence, laminorité, l'handicap mental mais un mécanisme d'explication des actes humains.. »

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