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Lecture analytique du chapitre 6 de Candide de Voltaire : Le bel auto-da-fé

Publié le 17/05/2020

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« Lecture analytique du chapitre 6 de Candide de Voltaire : Le bel auto-da-fé I.

Une nouvelle péripétie a) Le récit comme maillon du conte b) Les marques du récit II.

Les procédés comiques a) L’absurde - Les différents motifs de condamnation et les châtiments infligés : le Biscayen est « convaincu d’avoir épousé sa commère ».

Le mariage entre parrain et marrained’un même enfant étant interdit, il s’agit d’un crime ; mais l’emploi du participe « convaincu » jette un doute sur la réalité des faits, la construction passive laisseentendre que l’aveu du crime serait davantage le résultat d’un interrogatoire qu’un acte sincère.Les deux Portugais sont soupçonnés d’avoir manifesté leur appartenance à la religion juive.Pangloss est accusé d’avoir parlé, mais le contenu du discours n’étant pas précisé, la condamnation parait absurde.Quant à Candide, l’Inquisition lui reproche d’avoir « écouté avec un air d’approbation ».

Son attitude est passive (il ne parle pas comme Pangloss) et son approbationn’a pas été manifeste : elle est plutôt le fait d’un point de vue subjectif, comme le laisse supposer le modalisateur « d’un air ».

Ainsi tout concourt à réduire laculpabilité des accusés : ils sont jugés pour des délits d’opinion et surtout sur leur apparence.

En revanche, les châtiments sont extrêmement sévères,disproportionnés.

Après 8 jours passés en prison, le Biscayen et les deux Portugais sont brûlés ; Pangloss est pendu ; Candide est « fessé en cadence » Le décalage entre les crimes et les châtiments rend la cérémonie absurde et fait rire le lecteur tout en l’amenant à faire sienne la critique de Voltaire ; Ce décalageest souligné à la fin du 2ème paragraphe : « le Biscayen et les deux hommes qui n’avaient point voulu manger de lard furent brûlés » - Les événements encadrant la cérémonie de l’autodafé : La cérémonie est précédée et suivie d’un tremblement de terre, la dernière phrase du deuxième paragraphe rappelle la première phrase du chapitre.

Elle n’est pasreliée à l’ensemble du récit de la cérémonie par un quelconque connecteur logique ; Le lien affiché est exclusivement temporel : « Le même jour ».

Mais, si aucunrapprochement n’est explicitement effectué, le lecteur, mis sur la voie par le parallélisme syntaxique, se rappelle la phrase qui clôt le premier paragraphe.

« la terretrembla de nouveau avec un fracas épouvantable » est à lire en écho de « un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler » : l’emploi du verbe trembler et lechoix d’un adjectif hyperbolique crée le lien et souligne l’absurdité de la décision des « sages du pays ». b) L’humour - Le sens de la cérémonie et sa dimension sacrée n’apparaissent pas du tout dans le récit de Voltaire.

Il ne présente au contraire que les détails matériels : procession,musique, costumes.

La dimension artificielle est renforcée par les indications concernant les tenues des personnages : « mitre de papier », « peints de flammes ».

Lesens de la cérémonie n’est pas donné et les acteurs s’effacent derrière un « on » collectif et de nombreuses tournures passives.

On a l’impression que seul subsistesous la plume de Voltaire des gestes, des mouvements, des sons, des images, un rituel, dépourvues de signification. - Plusieurs procédés de style confèrent au récit sa tonalité humoristique : L’horreur est présentée de manière légère.

Le vocabulaire employé est mélioratif (« belmusique », « chantait », « cadence »…) et ne se rapporte pas au champ lexical de la torture et de l’exécution capitale.

Ainsi le bûcher est évoqué avec des termes decuisine : « brulées à petit feu ».

Ce décalage crée de l’humour.Pour éviter de désigner crûment la réalité de l’emprisonnement, Voltaire a recours à la périphrase « des appartements d’une extrême fraicheur, dans lesquels onn’était jamais incommodé du soleil ».

Cette périphrase est également un euphémisme.Si le sermon est « très pathétique », on ne peut que remarquer l’absence de tout appel à l’émotion et de tout jugement de valeur explicite dans le texte.

Cette froideurneutre, en décalage avec la dimension tragique de l’événement, relève également de l’humour et contribue à susciter l’indignation du lecteur. c) L’ironie - Dans le deuxième paragraphe, le vocabulaire concernant la « grande cérémonie » est nettement mélioratif (« orna », « en procession », « bel musique en fauxbourdon », « en cadence, pendant qu’on chantait »), alors que l’on comprend que Voltaire veut au contraire nous faire partager son indignation face à ce genre depratique. - Plusieurs procédés relèvent de l’ironie : le principal procédé qui relève de l’ironie est ici l’antiphrase, ainsi le « bel autodafé » est à prendre à l’envers, tout comme «les sages du pays ».

L’ironie est accentuée par le rapprochement de termes contradictoires : « ruine totale » / « bel autodafé » (oxymore) ; « petit feu » / « grandcérémonie » ; « un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler » / « le même jour la terre trembla de nouveau dans un fracas épouvantable ».Les procédés de décalage (absurde) ou d’atténuation (humour) qui concourent à renverser l’éloge de l’autodafé en jouant sur l’implicite relèvent également del’écriture ironique au sens large. L’absurde, l’humour et l’ironie amusent le lecteur, et captent ainsi son attention plus aisément qu’un discours théorique (cf.

le rôle de l’apologue et son efficacitédans « le pouvoir des fables » de La Fontaine).

De plus ses formes difficilement dissociables dans le texte fonctionnent sur le mode implicite et participent du registreironique.

Si le lecteur sourit, c’est qu’il a compris qu’il fallait dépasser la stricte littéralité.

Le sens est sous entendu, et le lecteur est amené à bâtir lui-même sa proprecritique de l’obscurantisme et du fanatisme. III.

La critique sous le masque de la comédie a) La critique de l’optimisme - Voltaire utilise plusieurs procédés pour accumuler les malheurs dans ce chapitre et ainsi remettre en cause la théorie de l’optimisme.

Le chapitre est centré surl’épisode de l’autodafé qui en lui-même est déjà une sérieuse atteinte à la théorie de l’optimisme car les victimes innocentes y sont nombreuses.

En effet Voltaire nese contente pas de Candide et de Pangloss, il présente trois autres condamnés : le Biscayen et les deux portugais.

Mais à ses quatre morts (si l’on considère quePangloss est mort), s’ajoutent les victimes des deux tremblements de terre.

Le début du chapitre nous rappelle ce qui s’est passé dans le chapitre 5 et la cérémonie estsuivie d’une nouvelle secousse « épouvantable ».A la fin du passage, le discours intérieur de Candide rappelle au lecteur d’autres morts tout aussi abominables : la noyade de Jacques et la mort supposée deCunégonde.

Le lecteur est d’autant plus choqué que ces 2 personnages sont présentés de manière positive : « le meilleur des hommes », « la perle des filles ». Ainsi, par le biais du retour en arrière et du discours récapitulatif, Voltaire multiplie le nombre de malheurs et rejette de cette manière la théorie de l’optimisme. b) La critique de l’obscurantisme. »

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