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CHAPITRE 24 de CANDIDE DE VOLTAIRE (lecture analytique)

Publié le 15/05/2020

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« CHAPITRE 24 de CANDIDE DE VOLTAIRE (lecture analytique) COMPRÉHENSION1.

Paquette et Giroflée ont tous deux été entraînés dans une existence qu'ils n'ont pas choisie et qui les a conduits à subir les assauts du malheur.

Dans lesdeux exposés, on retrouve les mêmes formules et les mêmes visions du monde, qui disculpent les héros-victimes : Paquette Giroflée destinée/innocente parents me forcèrent/quinze ans séduisit/suites affreuses détestable robe/couvent rage/battue/furie jalousie/discorde/rage procès prêché fuite désir de fuite prison monastère son " métier abominable " entretenir des filles insulte/avaniesvolée/rançonnée le prieur m'a volé malheureuse créature me casser la tête contre les murs On a donc les mêmes causes et les mêmes effets, dans deux applications pourtant bien différentes : la prostitution et le couvent.

La fusion rappelle ici LaReligieuse de Diderot qui utilise les mêmes exemples pour montrer le destin de l'innocence brisée.

On notera que les deux témoignages cherchent à finir surune portée générale (" les créatures "/" tous mes confrères ") et que les apparences ne révèlent pas d'emblée le malheur des hommes .

quand Candideaperçoit Paquette et Giroflée (§ 3), il est trompé par ce qu'il croit voir.

Il fait un pari avec Martin, lui propose une gageure.

La réalité va le décevoirterriblement.2.

La crédibilité est entretenue par plusieurs sources :— réalisme sociologique (prostitution ; obligation pour les cadets d'embrasser la vie ecclésiastique ; droit d'aînesse ; amours ancillaires ; vie descouvents...) ;— mise en cause de tares morales habituelles (conflits épouse/maîtresse ; corruption de la médecine et des officiers de justice ; moeurs des " moines ", "abbés " et autres " thétins " ; les sermons qu'on achète...) ;— analyse réaliste de la prostitution : responsabilité des puissants qui abusent de la faiblesse (confesseur, médecin, juge) ; complicité de la société entière(" métier abominable...

si plaisant à vous autres hommes ") ; rôle des proxénètes et souteneurs ; corruption de la police ; fin épouvantable des prostituées(" hôpital ", " fumier ") ;— recours au style direct, qui donne au récit un ton de témoignage en direct, et à des formules expressives (par exemple, les adjectifs : " épouvantables ", "affreuses ", le plus/le plus, " acariâtre ", etc.).3.

Venise est attendue par C andide, qui compte y retrouver Cunégonde.

Les chapitres précédents ont souligné cette quête d'une terre promise, désirée avecimpatience.

Voltaire a ainsi mis en valeur l'importance de l'épisode qui va s'y dérouler, pour l'évolution de Candide (cf.

ci-dessous).D'emblée, Venise se présente comme un pays de divertissements et de plaisirs (début du § 1) où prédominent l'opéra, les fêtes de Carnaval (§ 2), la viegalante et légère (§ 3).

Rousseau (Confessions, VII) donne la même impression : musique, masques, courtisanes.

Mais on notera que ce climat est fondésur des apparences : les héros regardent sans participer et Candide sombre dans la " mélancolie " (§ 2).

Qu'est-ce qu'un paradis où l'on tombe aussitôtdans le désespoir ? La suite du chapitre confirme le faux-semblant de Venise (" tout n'est qu'illusion et calamité " dit Martin d'emblée) : le repas luxueux (§4) est l'amorce d'une " partie fine " douteuse ; les joyeux visages de Paquette et Giroflée voilent un désespoir affreux, consécutif à une vie d'humiliation ;l'argent ne sert qu'à corrompre un peu plus (§ 10 : " vous les rendrez beaucoup plus malheureux encore " ; les gondoliers chantent mais, comme " le doge ",ils cachent leur " chagrin " (avant-dernier §).On retrouve ici les mêmes tares qu'à Paris (chapitre XXII) mais en abrégé, en superficiel.

Voltaire n'a pas voulu se répéter et, surtout, cette manière rapideet ce regard tout extérieur illustrent parfaitement l'objet du chapitre : montrer un monde tape-à-l'oeil, de poudre aux yeux, où l'on a tort de " parier " sur lebonheur, comme fait Candide sottement.4.

Les personnages sont apparemment heureux, car Voltaire veut Insister sur l'illusion des apparences, sur le jeu trompeur du " paraître " et de " l'être Lapreuve en est que Candide ne " voit " pas comme le lucide Martin (qui fait le bilan, finalement, sans complaisance : " c'est que j'ai vécu ", " tout n'estqu'illusion ").L'élargissement voulu par Voltaire doit être interprété dans deux directions :— on ne voit que ce que l'on veut voir, en fonction de ses idées et de ses espérances ; Candide a besoin de croire, donc il cherche à forcer le destin ets'oblige à percevoir le monde comme gai ; de même, à la fin, il croit qu'en donnant de l'argent à Paquette et Giroflée, il va modifier leur existence ; enfin, il ade la joie à les avoir trouvés, car cela le conforte dans l'idée que Cunégonde sera un jour elle-même retrouvée (" une chose me console, je vois qu'onretrouve...

" § 10) ; chacun s'auto-illusionne ;— chacun porte en soi une part du malheur ontologique de l'humanité, du " doge " au " gondolier " ; malgré des circonstances particulières qui donnent despassages de joie ou des apparences de bonheur, l'homme, rendu à lui-même, est misérable.

Ces curieux accents pascaliens seront confirmés parPococurante qui, ayant tout pour être heureux, est blasé et neurasthénique.

La jeune fille innocente cache la prostituée ; le couvent enserre dans ses murs "jalousie, rage, discorde " ; la chanson du gondolier masque le " chagrin ".5.

Martin regarde Candide faire son expérience et passer les étapes de la méthode expérimentale.

Lui a déjà " vécu ", comme il dit.

Ayant une vraieconnaissance des choses, il n'a que faire des idées, des paris, des gageures, des préjugés fondés sur les apparences, des espérances de modifier lesdestins, du besoin de courir le monde, etc.

Pour Martin, tout cela n'est qu'une idée, donc fiction et duperie.

Il ne croit pas au bonheur et conteste qu'aucunecirconstance puisse modifier cette donnée originelle, d'où son fatalisme et son pessimisme face à l'objet-espérance de Candide, Cunégonde (§ 2 et fin du §10).6.

Candide arrive à conserver une forme d'optimisme par son geste final : il prétend ainsi modifier le cours de l'existence de Paquette et Giroflée.

Avec del'argent, les circonstances seront ou (" auraient été ") différentes.

Il cherche à anéantir les deux témoignages en supposant que la modification d'unecondition changerait tout.

C 'est croire qu'on peut agir sur le destin, donner un sens positif à la vie, faire le bien, concilier générosité et espérance, etc.. »

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