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Lecture analytique du Chapitre 19 de Candide, Voltaire de « en approchant de la ville » jusqu'à « il entra dans Surinam »

Publié le 17/05/2020

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« Lecture analytique du Chapitre 19 de Candide, Voltaire de « en approchant de la ville » jusqu’à « il entra dans Surinam » En quoi ce texte est-il un réquisitoire contre l’esclavage ? Introduction :Chassé du paradis terrestre, le château de Thunder-ten-tronckh, Candide en découvre un deuxième, l’Eldorado.

Mais il décide de le quitter car deux éléments luimanquent : l’amour et la reconnaissance.

Après le passage à l’Eldorado, monde parfait et utopique, il fait la rencontre d’un esclave à Surinam et retrouve la dureréalité. I.

Une mise en scène de la dénonciationa.

Une construction particulière• Le récit est beaucoup moins présent que le dialogue : il encadre et met en scène le discours: La première phrase décrit les conditions de vie de l’esclave : la description est progressive, du moins grave au plus grave :- On décrit d’abord sa position, il est « étendu par terre » (l.20-21), ce qui n’est pas une position normale : il est très affaibli- Puis son habit : « n’ayant plus que la moitié de son habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue » (l.21-22) : on comprend alors qu’il s’agit d’un esclave- Et enfin son état physique : « il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite » (l.22-23)Cette mise en scène, dès le début du passage, constitue une sorte d’introduction qui situe le lieu, les personnages La dernière phrase sert à « refermer la parenthèse » : Candide est compatissant, ému : la redondance des termes « des larmes » et « en pleurant » montre sa grandeémotion. • Le discours du noir est mis en évidence : Candide commence à lui poser la question «Eh, mon Dieu !(…) que fais-tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te vois ?», puis l’esclave répond, et enfin Candide et Cacambo dialoguent à la suite de ce discours. b.

Le discours de l’esclave• Son discours est neutre : l’esclave ne cherche pas à le rendre pathétique, le seul terme qui peut l’être est « Hélas ! » (l.38).

Il semble détaché de sa condition : selonlui, la façon dont on le traite, « c’est l’usage » (l.28) ; de plus, le parallélisme « Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nouscoupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas.

» (l.29-33) donne une logique au traitement desesclaves.

Pour lui, c’est normal, c’est légal (cf.

Le Code noir).

L’esclave ne se plaint pas, il explique sa condition de façon très objective : il semble l’accepter car ilen est de même pour tous les esclaves (il utilise le pronom personnel « nous »). • Son discours est aussi argumentatif : il utilise des connecteurs logiques comme « quand », « cependant », « or » ; il est aussi construit : D’abord, il explique les conditions de vie des esclaves Ensuite, il retranscrit les paroles de sa mère et ajoute que les animaux sont « mille fois moins malheureux » qu’eux Puis il retranscrit indirectement le discours des prêcheursL’esclave est passif, mais son discours a un impact de par sa construction logique. II.

Un discours en réalité très ironiquea.

L’ironieVoltaire joue sur les décalages et les figures de style : Le discours de la mère est totalement opposé à la réalité : elle dit que c’est un « honneur » (l.37) de travailler pour leurs « seigneurs les blancs » (l.37), qu’il sera «heureux » (l.36), et qu’il fera leur « fortune » (l.38) De même, le discours des prêcheurs est opposé à la réalité : ils disent aux esclaves qu’ils sont « tous enfants d’Adam, blancs et noirs » (l.43), or les esclaves nesont pas traités de la même manière que les blancs ! « C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe » (l.33) montre l’opposition entre le traitement intolérable des esclaves, leur malheur, et le confort desEuropéens.

« à ce prix » est une litote : elle renferme la condition atroce des esclaves.

Ils sont exploités pour la culture du sucre, les Européens le consomment entoute tranquillité.

« Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous.» (l.40-41) Cette phrase montre que les esclaves sont placés au-dessous desanimaux, on leur enlève toute dignité. b.

La critique de l’esclavage Le premier acteur de l’esclavage du nègre est Vanderdendur : « On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l’année.

Quand nous travaillonsaux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe ».

Le parallélisme montre que,qu’il s’agisse d’un accident de travail ou d’un délit, l'esclave subit toujours la même sanction : l’amputation.

C’est Vanderdendur qui impose ces conditions brutaleset cruelles : Lorsque la meule leur attrape le doigt, il préfère couper la main de l’esclave plutôt que d’arrêter la machine et, par conséquent, de perdre un peu derendement.

Les parents sont également responsables, en vendant leur enfant : la mère de l’esclave l’a vendu « dix écus patagons sur la côte de Guinée » et se rassurait en sedisant qu’il serait heureux et qu’il ferait leur fortune.

Les Européens sont également responsables de l’esclavage dans la mesure où ce ont eux les consommateurs.

Le nègre précise bien que « c’est à ce prix » que lesEuropéens « mangent du sucre », autrement dit, au prix de vies humaines.

Voltaire cherche à faire culpabiliser le lecteur. c.

La critique de la religionL'Église accepte et justifie esclavage.

De plus, elle oblige les esclaves à se convertir au christianisme : « les fétiches hollandais (des pasteurs protestants) qui m’ontconverti » (l.41-42).

La religion enseigne aux Nègres des vérités non appliquées : les hommes sont censés être égaux mais ce n’est pas le cas : « si ces prêcheursdisent vrai, nous sommes tous cousins issus de germains.

Or vous m’avouerez qu’on ne peut pas en user avec ses parents d’une manière plus horrible.

» (l.44-46)Voltaire dénonce le rôle d'endoctrinement de la religion : elle incite les Nègres à ne pas se révolter car « nous sommes tous enfants d'Adam, blancs et noirs » : lareligion est complice et entretient le système esclavagiste. d.

La critique de l’optimisme La mère de l’esclave est valorise l’esclavage et accepte la soumission : elle pense que son fils sera « heureux », ce qui est en opposition avec ses conditions de vie,et que c’est un « honneur » d’être l’esclave des blancs.

Les parents encouragent les enfants à servir les blancs car ils ne sont pas au courant de ce qu'il va leur arriver,de la barbarie du système.

Ils ont sans doute été convaincus d'un avenir heureux pour les suivre.

Candide remet en cause (pour la première fois dans le conte !) l’optimisme : on ne peut plus y croire après avoir découvert une « abomination » pareille. Conclusion :Ce passage, mettant en scène un esclave mutilé et dans un piteux état, est un réquisitoire contre l’esclavage.

Pour la première fois depuis le début du conte, Candideremet en cause l’Optimisme de Pangloss.

Il s’intéresse à l’esclave, vient vers lui et engage la conversation, contrairement au chapitre 3, quand, sur un champ debataille, il reste indifférent à ce qu’il se passe.Ce passage constitue un apologue à lui seul, et des textes comme celui-ci ont contribué à l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises, en 1848.. »

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