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CHAPITRE 28 de CANDIDE DE VOLTAIRE (lecture analytique)

Publié le 15/05/2020

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« CHAPITRE 28 de CANDIDE DE VOLTAIRE (lecture analytique) COMPRÉHENSION 1.

Pangloss.

On retrouve ses caractéristiques au travers de son histoire : coureur de jupons et sensuel (la " jeunedévote ") ; obtus (" je suis toujours dans mon premier sentiment ") ; convaincu que les faits ne gênent en rien saphilosophie.

Il se justifie par l'inauthentique et par son système clos (" car enfin je suis philosophe ").

On notera quela référence à Leibniz est la seule de tout le conte.Le comique du personnage se fonde d'abord sur cet effet de répétition : obstiné, têtu, disputant sans cesse, saphilosophie tourne à l'idée fixe, à la manie, sans lien avec les données objectives de son existence.

En étant attentifaux événements qu'il raconte, on constate qu'ils viennent tous contrarier sa philosophie : on voit un être guidé parses sens (et non par l'esprit) ; qui sombre dans la gaudriole et la polissonnerie (et non dans la spéculation) ; quiaccumule les malheurs (et qui est optimiste) ; qui ne raconte que des détails minutieux et stupides (par exemple : lebouquet de fleurs du § 3 au lieu d'avoir une vue synthétique des faits ; dont la vie est rocambolesque malgré sondiscours sur la logique des choses du monde (" l'harmonie préétablie .) ; qui se contente de l'intuition et d'articles defoi Leibnitz) au lieu de montrer du raisonnement, de l'introspection ou de l'autocritique.Mais la technique du récit accentue ces effets comiques.

Dans la première partie, il semble se dédoubler et raconterson histoire comme s'il en était le spectateur (" on " : il expose les mobiles de l'exécuteur comme de l'extérieur ; ilparle de son propre cadavre (" mon corps ") et insiste sur les opérations (" disséqua ", " incision ", " recousit ").Ensuite, on sombre dans le Grand Guignol (le chirurgien et sa femme, l'évocation de l'exorciste, chutes, cabrioles,fuite dans l'escalier, etc.

) Enfin, Pangloss retrouve sa lucidité de narrateur mais c'est pour évoquer sa sensualitéirrépressible et un curieux exemple des effets (l'imam en colère, la bastonnade et la galère) et des causes (unbouquet remis " très respectueusement " mais " longtemps ").2.

Candide, si l'on s'en tient aux respects formels de son attitude, semble inchangé : il s'excuse (premières lignes),cherche la conciliation, reste dans l'attitude du questionneur (début du paragraphe 2 et dernier 5).

Mais,fondamentalement, on sent qu'il n'est plus vraiment le même : il reste en retrait (signe de doute, de sourire, derefus de s'engager - ce qui sera sa leçon finale) et semble même ironiser, à la fin (" quand vous avez été pendu...").

Il ne part plus de la théorie pour justifier les faits, il demande si les faits peuvent aider à produire un sens dumonde.De toutes manières, Candide est dans une situation contraire à celle de ses débuts : c'est lui le chevalier servant etsecourable (le " noble "), au milieu de cette galère ; c'est lui qui a affrété le vaisseau sur lequel les autres discutent; c'est lui qui pose la dernière question où la référence à Leibniz tourne à l'absurde et au grotesque, après tout cequ'on a entendu.

Il mène, plus ou moins consciemment, le jeu.3.

Le baron est confirmé dans ses tares.

On perçoit à nouveau son arrivisme, son entregent et, surtout, sonhomosexualité.

Comme dans le chapitre XV, on voit son ascension se faire par le jeu des protections et desintrigues, non du mérite.

Le sens profond de son histoire est le retournement d'une situation : l'intolérant victime del'intolérance ; l'aristocrate métamorphosé en " bastonné " (Voltaire règle t-il ses comptes avec l'affaire Rohan ?) eten galérien ; le noble religieux victime de son " péché " mignon ; l'orgueilleux dont la soeur est à " la cuisine ", etc.L'histoire du baron est à relire au travers de celle de Pangloss (qui la suit et la répète exactement) : tout ce qui aété vu ci-dessus sur Pangloss (faux, ridicule, humilié, etc.) semble, du coup, concerner le baron aussi.

On a un effetde miroir, les mêmes causes produisant les mêmes effets.4.

La satire est très voyante.Sur l'amour : au moment où le héros vole vers sa dulcinée, il n'entend que des histoires scabreuses qui mettent àmal l'idéalisation de l'amour.

Pervers et égoïstes, les deux narrateurs sont guidés par la " fantaisie " de leur désir,d'où leur audace et leurs empressements coupables.

Plus subtilement, on notera que l'image du corps est, parailleurs, dégradée : le baron transpercé, Pangloss disséqué et cousu, les bastonnades, les coups de " nerf de boeuf", etc.

- tandis que, en arrière-plan, on a l'image de Cunégonde, laide et souillon.

Les couples enfin (le baron " percé" et le jeune " icoglan "/Pangloss et la jeune dévote) sont mal assortis et ridicules.Sur la philosophie optimiste : les effets de l'amour sont étendus à une sorte d'universalité (2e partie du § 3 : " il yavait dans cette galère...

") et l'on ne voit ici que des violences (être mutilés, battus, enchaînés aux galères).

Mais,plus profondément, l'optimisme est tourné en dérision car ce sont des êtres injustes (Pangloss et le baron) qui sontà leur tour victimes d'une injustice et d'un renversement de condition épouvantable.

À leur tour, ils sont broyés parla machine du mal, l'amour servant de déclencheur à la fatalité.

L'obstination finale de Pangloss confirme enfinl'aberration optimiste, aveugle, forcément discréditée.

Quelques rappels des épisodes précédents achèvent de créerun climat (plus romanesque que didactique, apparemment) désespéré, malgré la bouffonnerie du chapitre : leParaguay et la séparation de Candide et Cunégonde (§ 1) ; l'Inquisition (§ 2) ; les exemples terribles déjà vus sur lesmers (§ 3).

Le bateau de la vie (thème évoqué à propos du chapitre V) est devenu " galère. »

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