Le souci du bonheur est-il étranger à la morale ?

« 426 • La dissertation de philosophie Reste que le bonheur n'est pas dans la seule attente d'un avenir qui pourrait satisfaire nos désirs.

Désirer, espérer le bonheur, c'est d'une certaine manière être assuré de ne jamais l'atteindre.

Le bonheur, c'est ici et maintenant.

Le présent seul nous appartient.

La fuite vers le passé ou vers le futur est refuge dans le néant.

Si nous ne tenons jamais au présent, dit Pascal, c'est « que le présent d'ordinaire nous blesse».

Etre incapable de vivre dans le présent, c'est ne vivre que dans l'anxiété et le regret.

Car le présent est le temps de l'action, du bonheur.

Vivre à l'écart de son propre présent, c'est se priver de ce qui se présente, de ce qui existe, de l'offrande de la vie ..

Ill.

Le souci du bonheur est-il étranger à la morale? Il y a une sorte d'universalité dans la recherche du bonheur (cf.

Pascal, Pensées, 148 : « Tous les hommes recherchent d'être heureux, cela sans exception, quelques différents moyens qu'ils y emploient.

Ils tendent à ce but»).

Le bonheur se définit spontanément comme « satisfaction de toutes nos inclinations ».

Mais, philosophiquement, le bon­ heur est défini comme Souverain Bien.

Il y a identité du bien et du bonheur: le bonheur, c'est d'atteindre le bien.

Mais qu'est-ce que le bien? Une réponse est donnée par l'approche hédoniste: le Souverain Bien, c'est le plaisir.

Telle est la thèse d'Epicure: « Le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse » et constitue le bien suprême (avec la distinction des plaisirs naturels et nécessaires, des plaisirs naturels mais. »