Databac

La morale nous enseigne, non pas comment nous devons nous rendre heureux, mais comment nous devons nous rendre dignes du bonheur ?

Publié le 15/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : La morale nous enseigne, non pas comment nous devons nous rendre heureux, mais comment nous devons nous rendre dignes du bonheur ? Ce document contient 1596 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.

« Commentez et appréciez ce texte de Kant : La morale n'est pas à proprement parler la doctrine quinous enseigne comment nous devons nous rendre heureux, mais comment nous devons nous rendredignes du bonheur. INTRODUCTION. — A peu d'exceptions près, les philosophes n'admettent pas la valeur morale du plaisir; ce mot, en effet, désigne presque exclusivement les satisfactions d'ordre sensible, dont ne saurait se contenterun être doué de raison.

Leur jugement est tout autre quand il s'agit du bonheur, du moins si l'on entend par làun contentement de l'homme en tant que tel, c'est-à-dire en tant qu'être capable de connaître et de vouloir lebien.Telle ne semble pas cependant être la pensée de KANT, qui écrit dans la Critique de la raison pratique (trad.Picavet, nouv.

édit., p.

439) : « La morale n'est pas à proprement parler la doctrine qui nous enseignecomment nous devons nous rendre heureux, mais comment nous devons nous rendre digne du bonheur.

»Tâchons de bien comprendre la pensée de KANT; nous nous demanderons ensuite si nous devons l'admettresans restriction. I.

— COMMENTAIRE. A.

La morale kantienne est une morale du devoir et non une morale du bonheur.

Néanmoins, la considération dubonheur y joue un rôle capital.Pour KANT, le bonheur constitue une fin naturelle et même nécessaire de l'homme; nous le lisons en termesexplicites dans les Fondements de la métaphysique des moeurs (Edit.

Delagrave, p.

127) : il est « une fin quel'on peut supposer réelle chez tous les êtres raisonnables, un but qui n'est pas pour eux une simple possibilité,mais dont on peut admettre que tous se le proposent effectivement en vertu d'une nécessité naturelle, et cebut est le bonheur ».Ce bonheur, nous pouvons chercher à l'obtenir, à la condition de rester fidèles à nos devoirs, et KANT s'insurgecontre ceux qui lui font dire « que l'observation de la loi morale, sans aucun égard au bonheur, est pouxl'homme l'unique but final, et qu'elle doit être regardée comme la seule fin de la créature ».Non seulement nous tendons spontanément et pouvons tendre au bonheur, mais le bonheur est un élémentindispensable du souverain bien dans la recherche duquel consiste la moralité.

KANT, en effet, combat l'opiniondes Stoïciens, d'après lesquels seule la vertu doit compter.

Avec la vertu, il faut le bonheur, c'est-à-dire «l'état dans le monde d'un être raisonnable, à qui, dans le cours de son existence, tout arrive suivant sonsouhait et sa volonté ».

Et c'est précisément parce que la nature ne réalise pas cette nécessaire conjonctionde la vertu et du bonheur que l'auteur de la critique conclut à l'existence, au-dessus de la nature, (l'un êtrequi assurera cette conjonction indispensable pour assurer la cohérence rationnelle de la morale; l'existence deDieu est un postulat de la raison pratique, et elle est exigée pour garantir le bonheur aux vertueux.

On ne peutdonc pas reprocher à KANT de faire fi du bonheur.Bien plus, il admet une certaine obligation de chercher à être heureux sur cette terre : « Assurer son proprebonheur, dit-il (Fondements, p.

97-98), est un devoir (au moins indirect); car le fait de ne pas être content deson état, de vivre pressé par de nombreux soucis et au milieu de besoins non satisfaits pourrait deveniraisément une grande tentation d'enfreindre ses devoirs.

» Mais, on le voit, dans ce cas, ce n'est pas pour lui-même que le bonheur est cherché, mais seulement comme condition nécessaire à l'accomplissement du devoir :« Le bonheur n'est pas le but, dit-il ailleurs, c'est le moyen nécessaire pour écarter les obstacles quis'opposent à la moralité du sujet.

» B.

Dans- le système moral de KANT, le bonheur ne joue donc qu'un rôle secondaire.

« Le bien suprême estconstitué par la moralité; le bonheur, au contraire, forme sans doute le second élément du bien suprême, maiscependant de manière qu'il ne soit que la conséquence, conditionnée moralement et pourtant nécessaire, de lamoralité.

» (Critique de la raison pratique, p.

128.)KANT rejette comme « absolument fausse » la maxime épicurienne d'après laquelle « la recherche du bonheurproduit un principe d'intention vertueuse » (Ibid., p.

123).

Sans doute, c'est naturellement que nous tendonsau bonheur, mais cette tendance reste étrangère à la moralité; nous pouvons considérer le bonheur commeune fin, mais non comme une fin morale.

Seule présente une valeur morale une action, non seulement conformeau devoir, mais accomplie par devoir.

Lorsque la crainte ou l'espérance déterminent la conduite, « ellesdétruisent toute la valeur morale des actions » (Ibid., p.

139).Ainsi, la morale ne nous enseigne pas « comment nous devons nous rendre heureux ».

D'abord, elle ne nous faitpas un devoir absolu d'être heureux (prescription bien inutile, d'ailleurs, puisque naturellement et.nécessairement nous tendons au bonheur) : elle nous impose seulement d'observer le pur respect pour la loi; ledevoir, dont on parle parfois, de chercher un certain bonheur est subordonné à celui, seul absolu, de resterfidèle à la loi.

Ensuite, elle ne peut pas être considérée comme la science des moyens de parvenir au bonheur :elle est essentiellement la science du devoir et des devoirs.Sans doute, la fidélité au devoir nous vaudra d'être heureux, et ainsi la morale, en nous mettant sur le chemindu devoir, nous met du même coup sur le chemin du bonheur; mais c'est l'accomplissement du devoir qu'ellevise et non la conquête du bonheur : elle nous enseigne « comment nous devons nous rendre dignes dubonheur ». II.

— APPRÉCIATION.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles