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L'avenir doit-il être objet de crainte ?

Publié le 15/05/2020

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« A.

L'avenir doit nécessairement être objet de crainte.– L'avenir comme privation d'être.– La seule certitude de la mort.B.

En étant lié aux projets et aux possibles, l'avenir ne doit pas être objet de crainte.– Le dynamisme de la vie.– L'expérience de la liberté dans le projet.C.

Angoisse et liberté étant inséparables, l'avenir est davantage objet d'angoisse que de crainte.– L'angoisse comme expérience de la liberté.– La responsabilité. Problématique : L'avenir n'étant pas donné, il est difficile d'en faire un objet réel ; or c'est justement parce qu'il ne renvoie pas à de la réalité qu'il peut susciter la crainte.

L'avenir se définit comme la dimension future du temps,privée d'existence.

Il met en jeu un principe de dégradation et de mort inquiétant.

Mais n'est-il pas aussi un aspectde la liberté et du pouvoir que l'homme peut avoir sur sa propre existence ? PISTES POUR LA DISSERTATION • L'avenir doit, nécessairement et obligatoirement, être objet de crainte : L'homme se projette vers l'avenir, objetnécessairement d'une appréhension.

L'attitude de notre conscience vis-à-vis de l'avenir est celle de l'attente,marquée par l'instabilité et les incertitudes inquiétantes.

Nous voyons se succéder les images les plus diverses.

Orces images ne correspondent à rien de donné.

Le mouvement de pensée vers l'avenir ne correspond pas à un objetau sens strict du terme.

C'est un fait que notre avenir, loin d'être donné, est incertain et ne forme pas un objet entant que tel.

Nous nous projetons vers une absence, nous tendons nécessairement notre esprit vers les dangerspossibles liés aux incertitudes et à la temporalité.

Aussi devons-nous nécessairement, dans cette optique, saisirl'avenir comme objet de crainte et d'appréhension.

Car l'avenir est privation d'être : il se présente à moi non pointcomme une plénitude, mais comme un non-être dangereux, ayant une existence imparfaite ou obscure.

Je doiscraindre le temps comme avenir car il me révèle mes impuissances et mes limites : je bute contre un obstacleétrange, insaisissable, un vide fait, pétri, d'impuissance et d'étrangeté.

L'avenir ne me signale-t-il pas monimpuissance ? Tout en lui est déséquilibre, attente vide, effort arc-bouté dans la vacuité.

Je dois nécessairementcraindre cet avenir marqué par le non-être.

C'est ce que note justement Ferdinand Alquié : « Le corps ne se tendalors que vers l'absence, l'esprit doit se nourrir d'images imprécises, et non de souvenirs ou de sensations [...] Sanscesse freinée et mise en réserve, notre énergie frémit et s'impatiente, esquisse des mouvements et, par là, nousdéséquilibre.

» (F.

Alquié, Le Désir d'éternité, PUF, p.

36). Alquié a brillamment illustré la thèse psychanalytique en son « Désir d'éternité ».

Le « désir d'éternité », le « refus du temps » dont parle Alquié à propos des passions, c'est la fixation du passionné à des circonstances de son passé dont il est d'autant plus l'esclave qu'il n'en prend pas une conscience claire.

Les passionnés, « prisonniers d'un souvenir ancien qu'ils ne parviennent pas à évoquer à leur conscience claire sont contraints par ce souvenir àmille gestes qu'ils recommencent toujours, en sorte que toutes leurs aventures semblent une même histoireperpétuellement reprise.

Don Juan est si certain de n'être pas aimé que toujours il séduit et toujours refuse de croireà l'amour qu'on lui porte, le présent ne pouvant lui fournir la preuve qu'il cherche en vain pour guérir sa blessureancienne.

De même, l'avarice a souvent pour cause quelque crainte infantile de mourir de faim, l'ambition prendsouvent sa source dans le désir de compenser une ancienne humiliation… Mais ces souvenirs n'étant pas conscientset tirés au clair, il faut sans cesse recommencer les actes qui les pourraient apaiser. » La conception de Alquié a été discutée par Pradines .

Ce dernier, tout en reconnaissant que nos premières émotions sont parfois susceptibles d'orienter définitivement nos tendances, se refuse à voir en toutepassion l'emprise inconsciente du passé.

Le plus souvent, la passion se présente « plutôt comme l'appétit de sensations inconnues que comme le désir de renouveler d'anciennes expériences ».

La passion charnelle n'est-elle pas « révolte contre l'habitude » ? Sans doute, en sa conscience claire, la passionné aspire à éprouver dessensations nouvelles.

Dans le « coup de foudre », la passion éclate brusquement, s ‘éprouve comme une découverte que rien ne laissait présager.

Mais le témoignage de la conscience du passionné ne nous semble nullement décisif.Les « découvertes », les « révélations » de la passion sont la réponse à une angoisse qui leur préexiste et qui ne trouve sa signification claire que dans les événements de notre passé.

Le « coup de foudre » ne nous introduit pas dans un monde réellement nouveau, mais réveille une ancienne nostalgie.

Si ce visage, inconnu encore de nous il y aseulement quelques instants, nous trouble si fort, n'est-ce pas, comme le dit Alquié , que « nouveau en lui-même, il devient pour nous l'image et le symbole d'une réalité que notre passé a connue » ? Dans le « Phèdre », Platon a parlé de l'émotion amoureuse de l'âme qui tombe en extase devant la beauté.

Mais cette extase soudaine n'est quele retour d'un souvenir.

Réveillée par la présence du Beau, l'âme se souvient moins obscurément de son passélumineux, avant l'incarnation, au paradis des Idées.

Il est permis de reconnaître en ce mythique paradis,magiquement ressuscité par une belle apparition, le symbole métaphysique du « vert paradis » de nos « amours enfantines » dont nos passions adultes ne sont obscurément que la résurrection nostalgique. De la théorie psychanalytique, nous retiendrons essentiellement le caractère inconscient des processus passionnels.L'objet de la passion résulte d'un transfert ou d'une compensation, ou d'une sublimation.

Les vraies causes de lapassion sont en nous-mêmes et non réellement dans les objets qui paraissent les solliciter. « Orientée vers le passé, remplie par son image, la conscience du passionné devient incapable de percevoir leprésent : elle ne peut le saisir qu'en le confondant avec le passé auquel elle retourne, elle n'en retient que ce qui lui. »

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