LA NÉCESSITÉ.

« Quant à l'être, est dit nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être, ce dont l'essence implique l'existence.

Ainsi est-ilde l'idée de Dieu, selon la preuve ontologique.

Dans certaines philosophies, la nécessité désigne le simple fait quetout ce qui existe doit exister, indépendamment de toute fin et de tout ordre.

La nécessité est l'affirmation de laréalité, liée au refus philosophique de justifier philosophiquement l'existence.Quant à la connaissance, est dite nécessaire toute proposition dont il est impossible de concevoir le contraire, euégard au fondement logique du discours tenu.

La forme logique de la nécessité est le principe de non-contradiction.Dans le domaine scientifique, la nécessité qu'exprime une loi tient, formellement, à sa déductibilité, et,matériellement, à son pouvoir de rendre compte de l'éventualité.

Déduite des principes et induite de l'expérience, la nécessité que prononce la science est une fonction du systèmede ses concepts, non des faits,Dans le domaine de la spéculation, la nécessité est dite «apodictique» lorsqu'il y a impossibilité logique à affirmer lecontraire.

Le critère de l'apodicticité est l'évidence et réfère à l'autorité d'un sujet constituant.

Est dite«hypothétique» la nécessité d'une proposition qui déduit la réalité d'un événement de la synthèse d'un ensemble deconditions, dont la coexistence est réellement possible, ou la vérité d'une proposition de la vraisemblance depropositions logiquement antérieures.En histoire, on oppose au nécessaire (les «lois» de l'histoire) l'événementiel, qui est la part du hasard et de l'homme— et, quant au discours de l'historien, le résidu de l'explication.

Y a-t-il une nécessité du devenir ? Peut-on prévoircomment se transformera la société, eu égard à ce que son histoire nous apprend? L'événement est-il l'illusion d'unentendement limité? Ce sont ces problèmes spéculatifs, aujourd'hui vieillis, que suscite un marxisme mal saisi.Aujourd'hui, l'analyse structurale tend à réduire l'opposition entre nécessité et contingence, en considérant qu'unobjet donné n'est connu que par référence à l'ensemble qui le situe, une explication n'étant réelle que si elle expliquetous les aspects.

L'opposition prend alors la forme d'une différence entre le signifiant et l'insignifiant.

Il n'est denécessité que des règles, et les règles sont l'institué.. »