La Culture met elle l'Homme à part des autres êtres ?

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Introduction : En tant que vivant, l’homme entretient un rapport avec le monde qui le différencie radicalement des simples choses. Tandis que ces dernières se tiennent dans une indifférence absolue vis-à-vis du monde qui les entoure et sont maintenues dans leur identité par les lois physiques auxquelles elles sont passivement soumises, les hommes s’intéressent au monde qui se tient devant eux, agissent et échangent avec lui. Mais cette différence entre l’homme et les choses n’est que la différence entre la vie et l’inerte. A ce titre, tous les vivants déploient des relations d’échanges avec leur milieu extérieur et de ce point de vue ne différent pas des hommes. Au sein même de la vie, n’y a-t-il donc aucune différence entre les hommes et les autres vivants ? L’homme ne déploie-t-il pas un style de vie qui paraît le mettre à l’écart ? Or, il est manifeste que les êtres humains développent des types d’activités et des systèmes d’organisation qui ne semblent pas se retrouver ailleurs. Dès lors, qu’est-ce qui peut expliquer cette différence ? Qu’est-ce qui met les hommes à part des autres êtres vivants ? On constate qu’ils ont produit des techniques, des arts, des connaissances, des croyances, des rapports sociaux - bref une culture - qui les placent dans une situation où ils s'opposent à la nature. Si donc ils échangent avec leur milieu extérieur, ces échanges n'ont pour finalité que de les détacher de la logique de la nature, qui ne reconnaît comme modus vivendi que la violence. A ce titre, le mode d’existence des hommes apparat bien à part du mode d’existence des autres êtres vivants. Toute la question est de savoir si c’est bel et bien la culture qui est au principe de cette mise à l’écart de l’homme : met-elle bien l’homme à part des autres êtres, et en fait à part de la nature ? Tout l’enjeu de la question est ni plus ni moins que de déterminer la place et le statut de l’homme au sein de la nature. Se rend-il à ce point différent par la culture que cette mise à l’écart équivaut à être hors de la nature ? Mais être hors de la nature, n’est-ce pas tout simplement aboutir à la perte même de l’homme, car, si différence il y a, elle ne peut se comprendre qu’en opposition avec la nature.