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histoire mémoire justice

Publié le 20/06/2022

Extrait du document

histoire
Du point de vue russe qui fait la guerre avec l’Allemagne lors de l’opération Barbarossa en juin 1941, la
guerre contre le japon est retardée de 3 mois après la défaite allemande, le 8 mai 1945 ; le 8 août, l’URSS
entre en guerre contre les japonais qui a subi le bombe atomique d’Hiroshima le 6 août 1945.
Après la mort de Gaulle, le résistancialisme est remis en cause par la fiction et ouvrage historien = nouvelle
mise en récit.
- 1971, film de Max Ophüls, « La chagrin et la pitié », interdit à la TV mais succès en salle ; montre une
France lâche, attentiste et pétainiste.
- 1973, ouvrage de l’historien américain Robert Paxton, « La France de Vichy » à partir des archives
allemandes, montre le rôle français dans la collaboration et la déportation des juifs.
L’oublie peut être prémédité au nom de l’intérêt général (recherche de l’unité nationale, apaisement des
conflits mémoriels) ;
L’oubli-manipulation est une démarche volontaire active des pouvoirs publics de proposer une propagande
pour une mémoire publique officielle.
L’oubli-commandement est une démarche assumée d’organiser à nécessité de l’oubli, exemple d’Henri IV
avec l’édit de Nantes (l’édit de tolérance vis-à-vis des protestants) : il met un terme aux guerres de religions
entre les catholiques et protestants en leur laissant des territoires (1588) qui ordonne expressément une
mémoire collective. Déni de la réalité passé// amnistie judiciaire, qui elle aussi efface les peines, exemples
du « pacte d’oubli » (=surnom de la loi d’amnistie de 1977 après la mort de Franco qui empêche les
demandes de réparations des victimes de la dictature…). L’Espagne entre dans l’Union Européenne qu’en
1946 puisqu’il avait fait un pacte avec les nazis, 10 ans après la mort de Franco.
Chacun à des crimes à envoyer à l’autre, ou oublie Franco et on passe au futur = amnistie/ l’oublicommencement.
I.2/ La mémoire collective et ses enjeux
Sociologue français Maurice Halbwachs (1877-1945) invente le concept de « mémoire collective » : pour lui
toute mémoire a un caractère collectif ; la mémoire individuelle est façonnée par la collectivité, mais
participe aussi à la formation de la mémoire collective. Ni les mots ni les idées, indispensables à la mémoire,
ne sont créés par l’individu.
 La mémoire collective : Ensemble de représentation partagée du passé basées sur une identité commune
aux membres d’un groupe. Mais ces représentations sont hétérogènes selon les groupes particuliers qui la
portent, la mémoire collective est donc conflictuelle.
Distinguer mémoire officielle (produite et promulguée, destinée à être hégémonique (=absolue, totale et
bénéficie des pouvoirs comme l’éducation= propagande d’état) s’actualise dans les productions collectives –
monument, commémoration, manuels scolaires etc.) et mémoire « vivante » (transmises par les témoins).
Quand il y a plus de témoins, c’est l’histoire.
La mémoire officielle se complète avec la temporalité et des jours de commémoration avec des jours
officiels de mémoire (l’armistice = le 11 novembre).
Mémoire collective = trois fonctions : dire qui nous sommes (l’identité du groupe par des récits), fonction
aussi de légitimation identitaire (les pratiques passées justifient/ légitimisent les actes du présent)= solution
de continuité = utiliser la mémoire du passé pour justifier le présent, fonction enfin de mobilisation utilisée
par le pouvoir politique pour conforter l’identité nationale.
I.3/ Les cadres de la mémoire collective
La mémoire collective s’élabore dans des cadres sociaux selon Halbwachs (Les cadres sociaux de la
mémoire, 1925) et symboliques selon Pierre Nora :
- Le groupe auquel on appartient selon Halbwachs une influence sur la charge émotionnelle de
l’évènement : ainsi des pratiques religieuses, culturelles, politiques : un hymne, une prière est perçue
différemment selon l’appartenance ou non à une religion…
- Pierre Nora (Les lieux de mémoire, 1984 : matériels, symboliques, fonctionnels) veut identifier les lieux
de fixation et transmission de la mémoire collective de la France, de la République : identité partagée,
repères communs, inscription dans le présent des monuments et célébrations des moments du passée
(ex : La Marseillaise et le Tour de France d’ailleurs une production médiatique de « L’équipe » au départ
en 1903, les journées du patrimoine = une sorte de pèlerinage mémoriel). Ces lieux de mémoire sont
devenus des lieux de tourisme (musée mémorial de l’holocauste des EU à Washington, musée Anne
Frank à Amsterdam…). Internet devient le lieu de mémoire virtuel.
La construction de la mémoire collective est une construction sélective est évolutive :
- Sélective car troquée par l’état : ainsi de la 1ère guerre mondiale qui occulte les fusillés pour
l’exemple… Paul Ricœur : « les mêmes évènements se trouvent ainsi signifier pour les uns gloire, pour
les autres humiliations ».
- Évolutive, ainsi des « mémoires faibles » (historien Denis Peschanski) sont réanimées selon l’actualité :
avec la chute de l’URSS, la 1ere GM est redevenue la clé de notre identité d’Européens.
Au fur et à mesure que la composition sociale d’un pays change, le contenu de la mémoire évolue
(ex de la guerre d’Algérie= au fur et à mesures des immigrés, la mémoire des colonisés s’ajoutent
aux mémoires des gaulois réfractaires, des militaires…).
La mémoire de l’Exode de 1940 a laissé peu de traces mais a concerné des millions de personnes…
(cf. le film « En mai fais ce qu’il te plaît » de 2015).
Quelles entraves mémorielles à la construction identitaire ?
- Par des clivages issus du passé et des conditions dans lesquelles s’est forgée la mémoire : différences
régionales (ex : flamands et wallons, alsaciens et français de l’intérieur, etc.), différences sociales (ex
mémoire des colons ou des colonisés, harkis ou FLN) ; mémoire d’échelles diverses (le clan, l’ethnie, la
commune, la famille etc.), parfois divergentes de celle du groupe majoritaire.
- Construction de la mémoire collective// construction de l’État-nation avec mythification de l’Histoire.
- Conflits de mémoire à l’échelle supranationale : ex de l’Europe, d’où des gestes symboliques
(Mitterrand/Kohl à Verdun en 1984). (2p170)
Quelle résolution des conflits de mémoire ?
Position victimaire valorisée, donc concurrence possible des mémoires.
D’où réconciliation par l’oubli (ex de la transition démocratique espagnole avec amnistie de 1976), par le
compromis de paix (ex Colombie, paix en 2016 après 50 ans de guerre civile 260 000 morts, 6 millions de
déplacés ; Irlande du Nord accord du Vendredi saint de 1998, fin de 30 ans de guerre civile/troubles, 3500
morts), par la justice transitionnelle (commissions « vérité et réconciliation »).
I.4/ L’Histoire et ses interactions avec la mémoire
L’histoire prétend être une science humaine dont l’objectif est la mise en ordre des événements du passé
pour expliquer le présent (étude et écriture des faits du passé). Elle travaille à partir de sources diverses
faisant l’objet d’un travail critique (méthode historique : critique et confrontation des sources : archéologie,
archives, témoignages etc.) pour viser à l’objectivité (recherche de la vérité, prétention à une forme de
neutralité). Elle se méfie donc de l’imaginaire, des récits, des reconstitutions, des fictions historisantes… Les
témoins transmettent leur mémoire, leur interprétation personnelle de l’évènement : pour l’historien, quelle
crédibilité du témoignage et quelle généralisation opérer ?
Par ailleurs l’historiographie (la façon dont on écrit l’histoire) engendre des débats (historiens de gauche ou
de droite, etc.) et conduit à faire évoluer l’analyse historique du passé en fonctions des questions
renouvelées que pose le présent.
L’histoire est produite par des spécialistes qui se placent sur le terrain de la connaissance et non sur celui de
la morale ou de la justice.
Quelles interactions avec la mémoire ?
L’histoire permet la mise à distance de l’affectif (« l’historien est un trouble mémoire », dit l’historien Pierre
Laborie), conforte ou infirme les revendications mémorielles (ex de la 2GM).
Les mémoires des témoins constituent des sources pour l’historien.
Ainsi la mémoire peut être en conflit ou complémentaire du travail de l’historien. Une histoire des mémoires
montre l’évolution des représentations qu’on groupe se fait de son passé.
Les historiens font évoluer les mémoires : exemple de la 2GM :
Jusqu’aux années 1970, les mémoires de la Seconde Guerre mondiale ont été étouffée par une mémoire
officielle, reconnue par l’État et mise en scène (dans l’art, par des cérémonies, par la construction de
mémoriaux comme le Mémorial de la France combattante au Mont Valérien, etc.). Cette mémoire officielle
valorisait la France résistante, et minorait la collaboration.
⌈Le combat héroïque des Glières (mars 1943 – mai 1944) n’est qu’un mythe décrypté par la thèse
« évènements de Haute-Savoie » que vient de soutenir Claude Barbier.
= une reconnaissance offensive au cours de laquelle des Allemands tombent sur un avant-poste du maquis.
Ils tuent deux maquisards et en blesse un troisième. C’est complètement différent d’un combat acharné.
=Propagande et contre-propagande. ⌉
Les mémoires étouffées (comme celle des Juifs déportés, de la collaboration, mais aussi des prisonniers de
guerre, etc.) se sont réveillés à partir des années 1970 :
- En partie grâce aux travaux d’historiens comme Robert Paxton qui a démontré en 1972, dans La France
de Vichy, la participation du gouvernement français à la déportation des Juifs.
- Mais aussi grâce à des procès, où le rôle d’expert de l’historien se confronte au rôle des témoins.
Mémoires refoulées :
- celle de la collaboration se retrouve dans la thèse de l’historien Robert Aron (Histoire de Vichy, 1954) qui
présente Pétain comme un bouclier (contraint à la collaboration par les nazis), tandis que De Gaulle aurait
été l’épée. Cette vision s’appuie sur les arguments de la défense de Pétain lors de son procès.
- celle des prisonniers de guerre, symboles de la défaite, est occulté
- celle des rescapés de la Shoah est victime du « grand silence » (A. Wievorka) : 75000 déportés, 2500
survivants. En 1949, une cérémonie est organisée à la mémoire des déportés à Auschwitz : la plaque ne
mentionne pas qu’il s’agissait de juifs. Aucune politique raciale…
- celle des Malgré-nous, soupçonnés de traîtrise.
- celle des 600 000 déportés du STO (=service de travail obligatoire), suspects de collaboration.
- Le procès Eichmann (1961, Jérusalem) libère la parole des victimes (« l’ère du témoin).
- Eichmann, haut fonctionnaire SS, dirigeait le bureau des affaires juives l’Office central de sécurité du
Reich qui se réfugie en Argentine d’où il est enlevé par les service secret israélien. Accusé d’avoir
participé à ce mouvement de coopération nazie et d’avoir organisé les déportations vers Auschwitz. Il est
condamné à mort en 1962.
L’évènement, surtout lorsqu’il est traumatique, crée des tensions fortes au sein d’une société ou entre
États, et les mémoires de l’évènement entrent alors en conflit.
Exemples :
- A partir des années 1970-1980, en France, des thèses négationnistes ont heurté (et nié) la mémoire des
génocides juifs et tziganes. Ce conflit a contribué à faire apparaître, dans les années 1980, la notion de
« devoir de mémoire » qui désigne l’obligation morale de se souvenir d’un évènement tragique du passé
pour qu’il ne se reproduise pas.
- Japon : ses tensions entre États, les Corées et la Chine.
- Le négationniste Robert Faurisson
- Serge et Beate Klarsfeld fondent en 1979 l’association « Fils et filles de déportés juifs de France »
- Mémoire de la Seconde Guerre Mondiale tel que les massacres à Nankin (=1937) qui dévoile du
racisme, sadisme = premier contentieux
Effets géopolitiques du déni de la mémoire : le Japon, marginalisé en Asie
Contentieux historique : la Sphère de coprospérité de la Grande Asie ayant laissé de douloureux souvenirs,
ma région n’est pas réceptive à ce que le Japon joue un rôle d’ailleurs lui-même ne souhaite pas assumer.
Depuis 1992, le Japon est autorisé à faire participer son armée aux opérations de maintien de la paix de
l’ONU (APRONUC au Cambodge, 1993).
Le passé, vecteur de résurgence du nationalisme nippon
Deux questions irritent épisodiquement la Corée du Sud et la Chine :
- Les manuels scolaires japonais
- Les visites d’hommes de premiers ministres japonais au sanctuaire Yasukuni en particuliers lorsqu’elles
ont lieu un 15 août, anniversaire de la fin de la Seconde Guerre.
Le gouvernement japonais réitère des excuses pour le passé lié à la WW2 mais elles sont régulièrement
contredites par les déclarations d’hommes politiques qui savent flatter une fraction de leur électorat
(associations victimes de guerre, extrême droite).
Ainsi, les relations nippo-chinoises se sont beaucoup dégradées durant mandat de Koizumi (2001-2006, parti
PLD) qui a ru pouvoir faire admettre ses voisins que le Japon, comme n’importe quelle nation, pouvait
rendre hommage à ses « morts pour la patrie » (temple de Yasukuni) sans pour autant faire acte de
révisionnisme.
Nationalisme de Shinzo Abe (petit-fils du Ministre des Munitions, criminel de guerre) (fin de la « diplomatie
des excuses ») :
« Cessons de déprécier notre identité japonaise, arborons-la avec fierté, Notre tueur défrichera l’avenir »,
écrit-il en conclusion de son ouvrage programmatique des élections de 2006, Vers un beau pays.
Sa première grande réforme touche la loi sur l’éducation nationale de 1947 : la nouvelle loi, adoptée en
novembre 2006, stipule que l’école doit enseigner « le respect de la tradition et de la culture » aux jeunes
générations.
Shinzo Abe réévalue l’article 9 de la constitution sur la régulation de Forces d’autodéfenses, pour
un « pacifisme actifs ». Livre blanc de la défense en 2014.
Mais poursuite des tensions : juin 2019 : Des tribunaux, les coréens exigent des entreprises japonaises
qu’elles dédommagent les Sud-Coréens qui avaient forcés de travailler dans les usines durant l’occupation
japonaise jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Aout 2019 : Tokyo a riposté en rayant le Corée du Sud d’une liste d’États bénéficiant d’un traitement de
faveur, mesure perçue comme une sanction par Séoul qui a répliqué aussitôt avec une radiation similaire.
Puis suspension de la coopération du renseignement militaire.
L’historien est parfois sommé de se positionner dans les débats publics face aux demandes de
reconnaissance de groupes identitaires (tsigane, malgré-nous, homosexuel, etc.) qui se concurrencent entre
eux suivant une logique victimaire (=ces groupes s’estiment victimes (de génocide etc.) et demande une
reconnaissance voire des dédommagements symboliques, sociaux ou monétaires en réparation du préjudice
subi par leurs ascendants). Le franchissement de seuil mémoriel désigne le moment ou ces mémoires
sortent, de l’oubli pour s’affirmer dans le champ public.
Le discours historique est aussi concurrencé par des productions fiction (film, romans) sur la scène
médiatique (=des relais de transmissions mémorielle).
Face au déni de mémoire et souvent en réponse à l’activisme des groupes mémoriels, des lois mémorielles
ont été promulguées par l’État au nom du devoir de mémoire ».
La première en France fut la loi Gayssot de 1990, qui condamne le négationnisme de la Shoah et permet
ainsi d’éviter toute manipulation de l’histoire par des groupes de mémoire.
 D’autres lois mémorielles ont été rédigées pour répondre à une demande de reconnaissance de la part
d’association de victimes ou de leurs descendant (donc pour reconnaitre une mémoire), comme la loi
Taubira de 2001 faisant de la traite et de l’esclavage un crime contre l’humanité).
Ainsi la loi ou la justice peuvent être mobilisées pour définir une vision du passé (ex : loi Gayssot qui
condamne la négation des crimes contre l’humanité, 1990). L’historien peut alors être convoqué comme
expert ou témoin (ex : procès Papon, 1997). Ces « lois mémorielles » peuvent entraver la liberté de
recherche historique et sont dénoncées par des historiens notamment Pierre Nora avec la tribune « Liberté
pour l’histoire » publié en décembre 2005.
Les rapports entre l’histoire et la mémoire s’atténue en fonction du temps.
Schéma sur Moodle
 II/ Judiciarisation du passé : génocide et crime contre l’humanité
II.1/ Mémoire, repentance, excuses
La repentance et le pardon impliquent la reconnaissance d’un passé.
La repentance = acte par lequel un homme politique reconnait pas un discours, une commémoration ou un
acte symbolique, les exactions à l’égard d’un peuple ou d’une communauté.
« La France n’a pas à donner d’excuses (E. Mitterrand, 1994 à propos du Vel d’Hiv) …
Évolution : avec l’atténuation de la raison d’État, l’exigence de justice s’exprime plus fortement. L’État perd
de son immunité et doit s’engager dans des excuses.
Philippe Moreau-Desfarges : la « repentance spectaculaire » (ex : génocide juif puisqu’elle est totalement
refoulée pendant des années et ensuite elle est révélée au grand jour = contraste), la « repentance refusée » =
le déni, (ex : du génocide arménien ou du Japon), la « repentance improbable » (ex des EUA pour l’arme
atomique, l’esclavage, etc.).
La repentance spectaculaire allemande : Le 7 décembre 1970, le chancelier allemand Willy Brandt, se
mettait à genoux devant le mémorial des morts du ghetto de Varsovie, en Pologne.
Dénazification par les occupations tel que les EUA, les anglais et aussi une dénazification par la justice
allemande.
Question récurrente = gérer les rapports postcoloniaux
Le candidat aux présidentiels Macron à Algérie en 2017, « qualifie la colonisation de crime contre
l’humanité ».
II.2/ La justice pénale internationale traduit des valeurs universelles par une catégorisation des crimes et la
mise en place d’instances de jugement
- « Un véritable ordre juridique mondial pluraliste devient pensable »
- se mettre d’accord sur des valeurs universels, les catégories des crimes = coopération internationale
- se mettre en place des tribunaux internationaux
- DDHM = 26/08/1789 qui inspire René Cassin pour écrire les DUDH (= déclaration universelle des droits
de l’Homme) en 1948, un ordre morale universel (=pas de valeur juridique) mais facultatif, on peut faire
partie de l’ONU crée en 1945 sans signer cette déclaration. = naissance des droits de l’individu alors que
dans d’autres endroits du monde on privilégie le collectif
- Les objectifs de l’ONU = la paix et la prospérité
- Aristote et le bonheur social par la justice : permet une vie meilleure par l’usage de la raison
- Amartya Sen et l’idée de justice : « si les autres ne parviennent pas à considérer un jugement comme
juste, ce n’est pas seulement son exécution qui en souffrira, c’est aussi son bien-fondé qui sera
gravement compromis. »
Origine de la justice pénale internationale
- Juger les violations du droit international humanitaire codifié par la convention de Genève de 1864 (La
Croix Rouge = première ONG, Henri Dunant inspirée de la bataille de Solférino).
- Progressivement, on élabore une codification de la guerre = une forme d’humanité = humaniser la guerre
le plus possible
- S’occuper des victimes de la guerre notamment des victimes civiles
- Idée avancée par le juriste suisse Gustave Moynier en 1872, après la guerre de 1870 (incendie de
Strasbourg alors assiégé par les Prussiens considérés comme des barbares lors des bombardements de la
cathédrale de Strasbourg en août 1870…) = fondateurs des relations franco-prussiennes
- Juger les crimes commis en temps de guerre (conférence de La Haye de 1899 et 1907 = les droits dans
les formes et les armes de la guerre = jus un bello).
- Le droit de Genève = un droit humanitaire pour les civiles et les non-combattants.
- Les deux capitales juridiques internationales sont Genève et la Haye.
En 1919, projet d’un tribunal international pour juger Guillaume II, le responsable de 14-18 et des crimes de
guerre (viols des civiles belges etc.).
Les tribunaux de Nuremberg et de Tokyo créées en 1945 et 1946 pour juger les crimes de l’Axe, définissent
un nouveau type de crime dirigé contre l’humanité.
- Jacques Semelin : purifier et détruire « l’État ne s’y contente plus de « surveiller et punir ». Il franchit
une nouvelle étape au XX° siècle : celle de purifier et de chasser les populations jugées indésirables ou
dangereuses. »
- Raphael Lemkin : magistrat spécialiste du droit pénal invente le concept de génocide autour du génocide
arménien. = ex de catégorisation des crimes
- Hench Lauterpecht : juriste britannique invente le concept de crime contre l’humanité à propose de
Nuremberg. = ex de catégorisation des crimes
Texte 1 (Poly A)
Rôle de la justice internationale
Un rôle normatif : définir les crimes internationaux = dire la norme
Crime contre la paix = crime d’agression
Crime de guerre (torture, enrôlement forcé, destructions des biens, civiles et culturels, emploi d’armes
prohibées…).
Crime contre l’humanité = imprescriptible ; actes commis dans le cadre d’une attaque généralisée lancée
contre toute population civile (meurtres, déportations, stérilisations forcées, viols, tortures, apartheid…).
Crime de génocide = « intention de détruite en tout ou partie, un groupe national, ethnique, racial ou
religieux (convention de 1948) : crime de masse. Trois critères essentiels distinguent le génocide des autres
crimes contre l’humanité : l’objectif d’anéantissement, les motifs raciaux, religieux ou ethniques) à l’origine
de cette volonté et enfin la programmation organisée de cet anéantissement. Le génocide désigne la
destruction méthodique d’un groupe humain.
 Autres rôles : rendre justice et promouvoir la paix :
- se substituer à des États en conflits pour sanctionner leurs criminels ;
- réprimer les usages illégitimes de la force ;
- Favoriser la réconciliation en évitant le cycle de la vengeance ;
- assurer le réglement pacifique des différends ;
L’emploi du terme génocide : On passe de massacre à génocide. = l’appropriation du mot « génocide » d’un
point de vue rétroactif = responsabilité pénale, fonction juridique = requière des droits
- Génocide grecs = opposition religieuse
- La France a accueilli des rapatriés, réfugiés arméniens.
 Développement d’un négationnisme suite à des contre-vérités, des propagandes massives de part du
gouvernement turc, les massacres sont admis or le terme de « génocide » n’est pas attribué. =opposition
ethnique
- Le génocide cambodgien du régime Khmers rouges (=dictature communiste) = des Khmers qui massacre
d’autres Khmers entre 25 et 30% de la population avec des femmes, enfants tout compris = opposants
aux communistes = opposition politique.
 En 2010 seulement, à l’extinction des derniers survivants de Khmers rouges vont commencer à être
jugés dans un tribunal cambodgien. = cambodgien qui juge les cambodgien = gestion interne = ils ne veulent
pas de gestion internationale. Les cambodgiens nient le génocide pour rétablir le cycle de la paix car pour
créer l’état du Cambodge, on peut accepter que les cambodgiens se sont entretuer, c’est plus simple de le
qualifier de « génocide contre les vietnamiens ».
- Génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 : 800 000 morts tutsis en 100 jours, tués par les extrémistes
hutus, puis 1 millions de réfugiés (hutus fuyant l’arrivée au pouvoir des rebelles tutsis). = mise en place
d’un génocide, plan, des armes
- Tribunal International pour le Rwanda a été mise en place (= un gisement majeur de la colombo
coltalite… où l’on trouve les terres rares).
- L’Allemagne reconnait le génocide des Hereros et des Nama en Namibie en 2015 = génocide moderne
des colonisateurs allemands = rappel des méthodes d’extermination de la suite dans un cadre colonial
Schéma bilan sur Moodle
 Axe I : Histoire et mémoires des conflits
 Problématique : Comment les conflits et leurs histoires s’inscrivent-ils dans les mémoires des populations ?
 Jalon 1 : Un débat historique et ses implications politiques : les causes de la Première Guerre
mondiale.
 Type d’introduction de disserte :
ACCROCHE - Le 11 novembre 2020, un siècle après l’inhumation du soldat inconnu sous l’Arc de
Triomphe à Paris, l’écrivain et poilu Maurice Genevoix (1890-1980) est entré au Panthéon. A travers cet
homme, qui fut un grand témoin du conflit (qu’il a raconté dans de nombreux textes, dont Ceux de 14), ce
sont les millions de soldats français de 14-18 qui ont été honorés. Cet exemple témoigne :
- De l’importance que la mémoire française accorde toujours à la Grande Guerre (commémorée très
régulièrement : le Centenaire du conflit ayant été un point d’orgue).
- De l’impact que les travaux historiques ont sur les mémoires : les écrits de Maurice Genevoix avaient
en effet été en partie censurés dans les années 1920, car ils montraient la réalité des combats et, plus
encore, relatait des scènes de paniques, que la mémoire officielle a longtemps cherché à étouffer, avant
que l’histoire n’étudie le vécu des soldats à partir des années 1950.
Lien avec le sujet et définitions des termes du sujet – Les CONFLITS et leur HISTOIRE sont
durablement inscrits dans la mémoire collective des sociétés et dans les mémoires individuelles : s’agissant
de période sombres et douloureuses, elles marquent durablement les groupes qui y ont pris part. Elles
donnent souvent naissance à une mémoire officielle de la part des gouvernements, qui entendent étouffer
tout ce qui pourrait diviser les populations. Elles génèrent aussi des refoulements (mémoires occultées), des
tensions entre les groupes mémoriels (anciens combattants, dirigeants, civils, etc…) mais aussi, parfois, des
tensions internationales (comme entre la Turquie et de nombreux pays occidentaux à propos du génocide
arménien). Le travail de l’historien est donc essentiel : il doit produire le récit objectif de ces conflits pour
contribuer à dépassionner les mémoires (mémoires qu’il étudie, mais qu’il doit mettre à distance). La
Première Guerre mondiale (1914-1918) qui a alimenté de vifs débats (géo) politiques et mémoriels, a ainsi
fait l’objet de nombreux travaux historiques.
Comment les mémoires de la PGM se sont-elles progressivement construites ?
Comment les historiens ont-ils contribué à les faire évoluer ?
 I/ Les causes de la Première Guerre mondiale : un débat aux enjeux complexes
I.1/ Une controverse très précoce
DES CAUSES MULTIPLES – Carte 1 p 178
Rappel rapide : Les causes du conflit sont multiples. L’attentat de Sarajevo commis contre l’héritier de
l’Empire d’Autriche-Hongrie a excité des tensions plus profondes : rivalités coloniales et territoriales,
tensions nationalistes, courses aux armements (service mil de trois ans en France (1913), construction navale
allemande avec la « Weltpolitik » de Guillaume II = concurrent des anglais, etc.). L’engrenage des
alliances nouées dès le début du XXème siècle entre les membres de la Triple Entente (France, Russie,
Grande-Bretagne) et ceux de la Triple Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie), la diplomatie secrète
avec clauses d’intervention, la superposition d’alliances bilatérales (Russie + Serbie) et multinationales ont
entraîné l’Europe dans un conflit dont l’ampleur n’avait été imaginée, désirée par les gouvernements
(BILAN : 10 millions de morts/ 70 millions mobilisés).
Pape Benoit XV, 1er novembre 1914 : « cette guerre est le suicide de l’Europe ».
Fachoda = crise coloniale majeure entre les anglais et les français = on cède le Soudan = concession
« l’Entente cordiale » en 1904 = amitié entre France et Grande-Bretagne = raison pour laquelle ils
combattent ensemble contre les allemands.
AUCUN RESPONSABLE ?
La question des responsabilités dans le déclenchement du conflit se pose dès le début, d’autant qu’aucun
État n’’a revendiqué la responsabilité de la guerre. Celle-ci s’éternisant, chaque pays belligérant tente de
justifier les sacrifices imposés en rejetant la faute sur l’ennemi et se présente comme l’agressé menant
une guerre défensive ou une « guerre du droit ». Ainsi les opinions publiques des différents pays sont
durablement marquées par cette idée de leur « non-responsabilité ».
 Affiche p.180 : Relevez les éléments montrant que l’entrée en guerre est considérée comme une agression
allemande.
- L’affiche de 1917 proclame « Attaqués, nous ne faisons que nous défendre et multiplie les arguments
d’une responsabilité allemande (« La guerre est l’Industrie nationale de la PRUSSE » est une allusion à
la guerre de 1870 et les soldats avec le casque à pointe à droite montrent la croissance continue de ses
forces durant des siècles. L’Allemagne, le « Peuple de maîtres » est présentée comme une pieuvre
militariste voulant contrôler la Mitteleuropa, la France, le Royaume-Uni = « les peuples inférieurs de
l’Europe »
- Le rapprochement de l’invasion de l’Alsace-Lorraine et de celles des départements envahis depuis 1914
montre le tropisme agressif allemand).
 = discours raciste
UN ENJEU DE LA PAIX EN 1919
Quand l’armistice est signé le 11 novembre 1918, il faut construire la paix. L’Allemagne, défaite mais non
écrasée, n’est pas invitée aux négociations à Paris. Elle est obligée d’accepter le Traité de Versailles (1919)
et particulièrement son article 231 qui déclare l’Allemagne et ses alliées coupables des pertes et dommages
subis par les alliés, justifiant ainsi de très lourdes réparation (le texte initial prévoyait que l’Allemagne paye
l’équivalent de 3 fois son PNB de 1913). Cette responsabilisation de l’Allemagne est dénoncée vivement :
le traité apparait comme le DIKTAT), tant par les diplomates, les dirigeants que par l’opinion publique
allemande). Une intransigeance française.
 Traité de Versailles, articles 231 : « Les Gouvernement alliés et associés déclarent et l’Allemagne reconnait
que l’Allemagne et ses alliées sont responsables, pour les avoir causés, de toutes les pertes et de tous les
dommages subis par les Gouvernements alliés et associés et leur nationaux en conséquence de la guerre qui
leur a été imposée par l’agression de l’Allemagne et de ses alliés. ».
 L’innocence allemande : 2p 180
« La nation allemande est collectivement coupable » = Winston Churchill
- 10 millions de morts au total (en France, 1 enfant sur 12 n’a plus de père ; 25% des Français de 18-25
ans sont morts) : enjeu des réparations (ministre des finances français Louis Klotz : « l’Allemagne
paiera ».
En France, l’unanimité à propos d’une « responsabilité unique de l’Allemagne » se fissure très tôt. Ainsi des
pacifistes comme Mathias Morhardt, secrétaire de la Ligue des droits de l’homme cherchent, à montrer
que Raymond Poincaré (Président de la République de 1913 à 1920) a toujours mené une politique de
haine contre l’Allemagne, avant 1914 et après 1918. Mais ce courant porté aux par les communistes, est
minoritaire.
 I.2/L’apport de l’HISTORIOGRAPHIE au débat
Au départ, la mémoire du déclenchement de la Grande Guerre dans les différents pays belligérants est
relativement simpliste : l’Allemagne est responsable.
Cette mémoire, autant officielle que populaire (ce discours a été largement relayé par les propagandes
militaires), évolue tout au long du XXème siècle, grâce aux travaux des historiens.
Ceux-ci s’en emparent car cette question est devenue, suite au Traité de Versailles (lui-même facteur de
tensions), une question très politique.
EN FRANCE : Dans les années 1920, le récit élaboré par les dirigeants politiques et militaires mais aussi
par des anciens combattant défend la thèse de la culpabilité allemande. La mémoire de l’histoire se
rejoignent donc durant cette première phase.
Dans les années 1930, quelques évolutions sont toutefois permises par les historiens qui, alors, étudient la
guerre d’un point de vue politique et diplomatique (on étudie alors la guerre « vue d’en haut » : l’histoire se
focalise sur le jeu des responsables politiques et militaires). Ainsi des intellectuelles pacifistes et marxistes,
minoritaires, analysent la marche à la guerre comme le choix inévitable des impérialismes européens : selon
eux il n’y a pas d’État responsable, mais une idéologie coupable, l’impérialisme (volonté de dominer
d’autres populations et/ou territoires).
Les historiens travaillent difficilement : ils doivent composer avec le manque de sources (archives secret
défense) et avec la surabondance des mémoires. Certains historiens parviennent malgré tout à émettre des
hypothèses, qui ne correspondent pas forcément aux attentes du pouvoir et de la population. Par exemple
l’historien JULES ISAAC écrit en 1933 → Un débat historique : Le problème des origines de la guerre.
- Lénine produit une réflexion = L’impérialisme, stade suprême du capitalisme pour illustrer cette
idéologie du marxiste de la guerre qui est conscientielle au capitalisme
- Renouvin, professeur à la Sorbonne = en 1925, les origines immédiates de la guerre, insiste sur les temps
courts, l’engrenage fatal ….
 4p81 : En quoi ce texte révèle-t-il une évolution de la perception de la responsabilité allemande dans le
 déclenchement de la PGM ?
- Une responsabilité unilatérale = Pour les autrichien c’est les serbes, pour les français c’est les allemands,
tout le monde voulaient la guerre = partage inégale des responsabilités
- Positionnement de l’historien : Complexité, l’équité = partage des responsabilités, la neutralité, une
forme d’humilité
Dès les années 1930, à partir de travaux sur les sources, des chercheurs abandonnent l’idée d’une
responsabilité unique au profit de responsabilités partagées. Jules Isaac n’évoque plus l’Allemagne seule
mais les « Empires centrant », soulignant donc le rôle de l’Autriche-Hongrie.
Mais, dans cette lecture, les Allemands ont toujours le rôle majeur « dans ce partage (inégal) des
responsabilités ».
Ce texte rend compte, de plus, d’un changement de perception de la part des dirigeants et de l’opinion
publique (il s’inscrit dans contexte rapprochement franco-allemand des années 1924-1930).
APRES LA 2GM, DES DÉBATS EN ALLEMAGNE :
Après la Seconde Guerre mondiale, la mémoire du déclenchement de la Grande Guerre évolue en
Allemagne, dans un double contexte : celui de la culpabilité nationale suite aux horreurs perpétrées par le
pouvoir nazi, et celui de la construction européenne.
Avant 1939, en Allemagne, les historiens et le pouvoir nazi dénonçaient « le mensonge de la culpabilité
allemande » (Kriegsschuldfrage) et insistaient sur la responsabilité franco-russe (ce qui permettait de
dénoncer le traité de Versailles).
En 1961, la thèse de l’historien de la R.F.A FRITZ FISHER, développée dans Les buts de guerre de
l’Allemagne impériale 1914-1918 marque une rupture.
Ce livre suscite une controverse en Allemagne. Certains historiens publient des articles dans lesquels ils
estiment, au contraire, que le chancelier allemand, aux responsabilités en 1914 était un fervent défenseur de
la paix ayant, au final, échoué.
 Texte 1 p 182 : Pourquoi l’ouvrage de Fritz Fisher a-t-il suscité des débats lors de la publication ?
- L’idée dominante = ils ont été attaqués = guerre pour se défendre = ils sont victimes pourtant la guerre a
été déclaré par l’Allemagne
- Fisher reprend des thèses que les français des années 1920 auraient aimés présentaient avec tant de clarté
= ils montrent que les allemands sont complètement coupables = la culture de la réflexion personnelle et
de la culpabilité
- Il nous dit que c’est l’impérialisme allemand
- Son texte ressemble à celui d’Isaac : Tout le monde est responsable ; partage inégal des responsabilités ;
l’Allemagne porte une part décisive de la guerre (=elle a créé des situations de crises = début de
l’engrenage vers la guerre)
- L’Allemagne est confiante par rapport à sa supériorité militaire = elle a gagné l’Alsace à ce moment-là =
l’Allemagne savait qu’elle allait gagner la guerre
- Le chancelier Von Bülow écrit, en 1905 à Guillaume II : il envisage l’hypothèse que l’Angleterre déclare
la guerre à l’Allemagne ou attaque l’Allemagne et il écrit à l’empereur : L’Allemagne « prévient » qu’ils
passeront par la Belgique quel que soit leur réponse (neutralité ou pas) = le viol de la Belgique
ET AU XXIème SIECLE ? Depuis la fin du XXème siècle, la communauté historienne ne débat plus de
culpabilité ni de responsabilité, car la question a perdu son caractère politique, surtout depuis la réalisation
de la réconciliation franco-allemande depuis les années 1960. Grâce aux sources désormais en libre accès,
les historiens s’accordent à voir un enchevêtrement d’origines dans le choc de l’été 1914. Ils ont aussi
montré de quelle manière les peuples avaient soutenu leurs gouvernements dans la marche à la guerre.
Ces conclusions scientifiques ont impacté les mémoires : d’après un sondage mené en 2014, 59% des
Allemands sont convaincus de l’absence de responsable principal dans le déclenchement de la Grande
Guerre. C’est ainsi qu’en 2013, le livre Les Somnambules écrit par l’historien australien Christopher Clark
connait un grand succès en Allemagne : il affirme une responsabilité collective et minimise la responsabilité
allemande (il insiste sur le rôle de la Serbie et surtout de tous les dirigeants européens qui se sont dirigés
vers la guerre comme « des somnambules »).
ENJEUX POLITIQUES ? Ce recul de la « culpabilité allemande » sert d’ailleurs aujourd’hui d’argument
politique majeur en faveur d’un réajustement de la place de l’Allemagne dans le monde (pays privé de siège
permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU, etc.).
- Une responsabilité allemande ? Le débat continue (thèse de l’historien allemand, Gerd Krumeich,
2015) : roman franco-allemand (=partage inégal des responsabilités) : Guerre 1914-1918. Vu de Berlin :
le poids incontestable de la faute allemande.
 II/ Histoire et mémoire de la Grande Guerre : autres débats, autres enjeux
 II.1/ La mémoire du conflit : facteur de paix, facteur de divisions
→ La mémoire des souffrances endurées durant les temps de guerre peut permettre de dépasser les tensions
interétatiques. C’est surtout vrai après 1945 : les groupes de mémoire (cf. 3 p 182) et les gouvernements
utilisent les symboles des destructions pour rétablir des relations apaisées entre les peuples.
Ainsi la France et l’Allemagne s’appuient sur le souvenir de la Grande Guerre pour sceller leur
rapprochement (De Gaulle rencontre Adenauer devant, la cathédrale de Reims, détruite par les Allemands
pendant la AGM / Helmut Kohl et François Mitterrand en 1984, se prenant la main devant l’ossuaire de
Douaumont, dans la région de Verdun).
→ Les mémoires des conflits peuvent aussi conduire à des rapprochements institutionnels. En Europe de
l’Ouest, les massacres de la Seconde Guerre mondiale et le souvenir de la Grande Guerre conduisent à
prendre conscience de la nécessité d’une unité. La création en 1950 de la Communauté européenne du
charbon et de l’acier (CECA) poursuit cet objectif en organisant le libre-échange.
- La mémoire des souffrances autour des orphelins, veufs… = une hécatombe démographique
- La structuration des groupes mémoriels (des formes de lobbys, associations avec des témoignages)
- L’instauration de lieux symboliques (cathédrale de Reims = anciens combattants de divers pays posent
devant pour militer pour la paix).
→ A l’inverse, la mémoire de la guerre peut être instrumentalisée pour convaincre les opinions de la
nécessité d’un nouveau conflit. Le parti nazi, dans l’opposition durant les années 1920, se présente
comme l’héritier des combattants de la Grande Guerre qui auraient été trahis par l’armistice de 1918
acceptée par la nouvelle République de Weimar (dans un contexte de fin de l’Empire et de tentatives de
soulèvements communistes à Berlin). Les dénonciations du DIKTAT de Versailles et du « mensonge de la
culpabilité allemande » sont largement encouragées sous le nazisme : elles flattent l’opinion publique
allemande tout en justifiant en réarmement.
→ La mémoire de la Première Guerre mondiale pèse encore aujourd’hui sur la géopolitique mondiale. Le
refus par la Turquie de reconnaitre le génocide des Arméniens (1915-1916) perpétré par l’Empire
Ottoman pendant la Grande Guerre isole diplomatiquement la Turquie (ce génocide est reconnu par la
France depuis la loi mémorielle de 2001 : il l’est désormais par une trentaine d’États, dont les États-Unis
depuis 2019, grâce aux travaux des historiens et à la mobilisation des groupes de mémoire des descendants
des victimes arméniennes.
- Article unique de la loi mémorielle de 2001 :
« La France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915. »
II.2/ Le travail des historiens sur la Grande Guerre
→ NOUVEAUX OBJETS DE RECHERCHE – Longtemps, l’histoire du conflit a été dominée par es
questions diplomatiques, militaires ou économiques (avec, donc, l’étude de la question des responsabilités
dans le déclenchement). A partir des années 1950, l’histoire du conflit devient sociale et s’intéresse
davantage au vécu collectif des combattants (d’autant que des archives deviennes accessibles et que les
vétérans du conflit arrivent, à l’âge de la retraite et sont soucieux de transmettre leurs témoignages au soir de
leur vie : ces « mémoires individuelles » servent de sources précieuses aux historiens pour construire leur
étude du vécu collectif du conflit).
A partir des années 1980, les historiens étudient les violences de guerre, les conditions de vie des soldats
mais aussi de l’arrière, et s’intéressent davantage à l’individu (histoire culturelle : « culture de guerre »
(historiens Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker)).
Plus récemment, de nouveaux champs de la recherche ont été ouverts, comme l’histoire du genre (étude
des relations entre hommes et femmes lors des conflits, du viol comme pratique de guerre, de l’histoire des
enfants et des adolescents, etc.).
→ CONTROVERSES ENTRE HISTORIENS – L’étude de la Première Guerre mondiale génère des
débats nombreux. Par exemple, pour l’historien américains George L. Mosse en 1990, en banalisant la
destruction de masse, la guerre aurait généré une « BRUTALISATION » des sociétés européennes, en les
accoutumant aux violences physiques et psychologiques de la guerre. Cette notion permettrait de
comprendre le maintien d’une violence importante durant l’entre-deux-guerres (putsch, assassinats,
milices combats de rue), voire l’arrivée au pouvoir des régimes autoritaires en Europe. Cette analyse a été
contestée par d’autres historiens car dans plusieurs autres pays (aux régimes démocratiques plus anciens),
les années 1920 voient plutôt le pacifisme et se développer.
Les débats sont aussi d’ordre méthodologiques. Certains historiens ont vu dans les récits des évènements
de l’été 1914 la preuve d’une pleine adhésion des soldats à la guerre dès son déclenchement (récits de
soldats rejoignant leurs régiments en chantant la Marseillaise) : thèse du « consentement » à la guerre
(Frédéric Rousseau). Pour d’autres, l’historien ne peut pas avoir accès aux consciences de l’individu sur la
seule base de ses actions : celles-ci ne disent rien de la conviction profonde du soldat, qui chante peut-être
par imitation et par soumission à l’ordre.
 La Guerre, fortement probable pour la théorie géopolitique :
Graham Allison, Destined for War, 2017 décrit le piège de Thucydide : au Vème siècle avant J-C.,
l’historien athénien expliquait les guerres de Péloponnèse par la crainte qu’Athènes, puissante montante,
inspirait de Sparte, la puissance établie.
G. Allison y voit une loi quasi physique des relations internationales : sans l’avoir toujours cherché du fait
de l’escalade d’un différend local et du jeu des alliances, la puissance établie finit souvent par entrer en
guerre avec la puissance montante.
Le premier conflit mondial est en germe quand l’Allemagne commence à concurrencer la suprématie
britannique.
Sur 16 cas recensés par G. Allisson, trois passages de témoins pacifiques seulement, entre puissance
montante et déclinante : NL (Netherlands)/GB, Portugal/Espagne, GB/US.
Le passage EU/Chine est l’échéance la plus délicate des années à venir.
 II.3/ La commémoration : enjeux
- La tombe du Soldat inconnu, sépulture installée à Paris sous l’arc de Triomphe de l’Étoile, depuis le 11
novembre 1920, dont la flamme est rallumée périodiquement. = représente tous les soldats
La loi du 25 octobre 1919 accorde aux municipalités une subvention d’État. 35 000 monuments aux morts
sont érigés entre 1920 et 1925. Achetés sous catalogue et fabriqués en série ou commandés à un artiste, on
en trouve une très grande variété. Les monuments donnent les noms des disparus selon un principe d’égalité
républicaine : l’ordre d’inscription de noms est en général alphabétique, sans indication du grade.
- En 1998, le Premier Ministre Lionel Jospin réhabilite les soldats mutinés en 1917 : « Que ces soldats,
« fusillés pour l’exemple » , au nom d’une discipline dont la rigueur n’avait d’égale que la dureté des
combats, réintègrent aujourd’hui, pleinement notre mémoire collective nationale » (discours à Craonne,
novembre 1998).
- Le pendant Chirac condamne : « Au moment où la nation commémore le sacrifice de plus d’un million
de soldats français qui ont donné leur vie entre 1914 et 1918 pour défendre la patrie envahie, l’Élysée
trouve inopportune une déclaration publique pouvant être interprétée comme la réhabilitation des
mutins ».
- Dès 2012 est lancée en France la Mission du Centenaire 14-18. Rassemblent de nombreux historiens,
elle initie des projets scientifiques, artistiques, commémoratifs et pédagogiques nombreux, à toutes les
échelles (nationale, internationale). La mémoire du conflit est réactivée. Son histoire aussi. Ainsi une
« grande collecte » est organisée avec succès pour inciter les gens à venir déposer leurs archives
privées : ces documents privés sont autant de sources nouvelles pour les historiens.
Le centenaire permet aussi de faire émerger une mémoire internationale du conflit. Longtemps, la guerre
était restée une affaire surtout européenne à l’occasion du centenaire, de l’Inde à l’Australie, en passant par
la Nouvelle-Zélande, Canada et même l’Amérique latine, le souvenir de la Grande Guerre est commémoré
partout.
- L’Impérial War Graves Commission (devenue Commonwealth War Graves Commission en 1960) a été
créée par le Roi d’Angleterre en 1917. Elle est chargée de commémorer 1.700.000 hommes et femmes
des armées du Commonwealth qui sont morts durant les guerres mondiales. Elle entretient les cimetières
militaires (= anglo-saxon, américains, indiens…).
 Jalon 2 : Mémoires et histoire d’un conflit : la guerre d’Algérie
 À partir de 1838 (début de la colonisation officielle) jusqu’en 1864 (suppression du système de
concession gratuites), nombreux départs d’Alsacien vers l’Algérie. Une 2ème vague avec l’annexion de
l’Alsace (l’armée française accorde son aide jusqu’en 1873). Pour éviter le service militaire prussien, de
nombreux jeunes Alsaciens s’engagent dans la Légion étrangère (Algérie) à partir de 1871.
I/ Une décolonisation sanglante
I.1/ Une colonie française depuis 1830
L’Algérie est française avant la Savoie, avant Nice. 3 départements français (Oran, Alger…) avec des
populations qui n’ont pas au départ la citoyenneté française. Insistance sur des différences, est-ce que les
algériens sont des français comme nous, ce sont des sujets de la République Française. Soit il faut leur
donner l’indépendance soit la citoyenneté française.
Plus de 40 ans de conquête pour l’Algérie. L’appel aux cultivateurs volontaires pour la colonisation de 1903.
Dès l’origine, on a une gestion militaire de l’Algérie. Est-ce qu’on peut faire confiance aux algériens ?
- Colonisation de peuplement = peupler le territoire de français et colonisation d’exploitation = m’empare
d’un territoire pour l’exploiter = l’esclavage pour les plantations ou pour les mines tel qu’en Indochine
- L’Algérie est la seule colonisation de peuplement française
L’Algérie à un statut particulier, c’est une colonie de peuplement, constitué de trois départements et faisant
ainsi parti intégrante de la Métropole. Pour être admis à la nationalité française pleine et entière, le
musulman doit renoncer à la loi coranique et s’engage à suivre la loi de la République.
Le Code de l’indigénat introduit un statut d’infériorité à l’égard des « colonisés », en Algérie d’abord en
1881, puis dans toutes les colonies françaises à partir de 1887 (sauf protectorats).
Les indigènes sont alors privés de l’essentiel de leurs libertés : droits civiques et liberté de circulations
limités et code pénal spécial (internement, travaux forcés), mise sous séquestre des biens, réquisitions sur les
réserves, mais aussi mesure de surveillance rapproché, règles vestimentaires, signes d’allégeance aux agents
du pouvoir…
En Algérie ce « code de l’indigénat » perdura quasiment jusqu’à l’indépendance.
Remise en cause progressive de l’impérialisme par des politiques comme Clémenceau critiquant l’inégalité
des races, des économistes soulignant le coût de la colonisation.
- Développement de mouvements nationalistes partout pour détruire le système colonial = Algériens
forme une nation
- Messali Hadj revendique l’indépendance en 1926 = nationalisme algérien
- Fera Tabas = les promesses de la République ne marche pas, les algériens souffrent
- L’objectif de l’indépendance est le même mais le projet qu’on veut mener derrière est différent =
plusieurs partis
En 1946, la France abolit le Code de l’indigénat qui encadrait le statut des indigènes en les privant des droits
politiques. L’Union française créée en 1946 rassemble la France et les TOM (=colonies), et octroie la
citoyenneté aux Indigènes qui envoient donc des députés à l’Assemblée nationale : ceux-ci (comme
Senghor) s’intègrent aux partis métropolitains ou exercent un lobbying pour l’autonomie africaine auprès
des ministres français.
Mais la France refuse l’évolution vers une fédération d’États indépendants, et réprime les révoltes dans le
sang : Sétif, 1945, Madagascar 1947, Cameroun, 1953… avant que la loi-cadre Defferre (1956) organise
l’accession à l’indépendances des colonies françaises d’Afrique.
Parallèlement = massacres si manifestations
I.2/ Le traumatisme du conflit algérien
Dès 1954, le FLN (Front de Libération National) engage la lutte armée.
Envoi du contingent en 1956 (900 000 soldats en 1957, service de 30 mois), intervention à Suez 1956,
bataille d’Alger 1957, refus de la négociation par le FLN réfugié à Tunis ou au Caire (GPRA, 1958). = les
français de France défendent l’indépendance tout comme les algériens d’Algérie = force de la démocratie
- L’Égypte de Nasser soutient, finance le FLN
- Si on veut éradiquer le FLN en Algérie, il faut attaquer la Suez
- Demande l’aide des israéliens (=Nasser veut éradiquer l’Israël), les anglais (=Nasser leur a volé le Canal
de Suez) → opération militaire conjointe = victoire
- Problème de géopolitique mondiale = les Russes menacent la France de la bombe atomique à l’OTAN
- Les Américains disent qu’ils ne protègent pas pour les problèmes coloniaux donc les français évacuent
Suez
- Les français qui constatent qu’il faut la bombe atomique, « l’OTAN ne sert à rien » = les essais sont faits
en Algérie dans le désert
13 mai 1958 l’armée et les pieds noirs réclament De Gaulle, chute de la IVème République, désengagement
progressifs, attentats de l’OAS, accords d’Evian mars 1962. Défaite politique sur la scène internationale et
morale. Exode des pieds noirs et des harkis (=soldats algériens qui sert dans l’armée française = supplétif).
La Guerre d’Algérie :
 ↳ Une guerre civile entre les algériens contre le FLN et le FLN
 ↳ Une guerre coloniale entre le colonial français et le colonisé algérien
 ↳ Une guerre civile française entre les pieds noirs extrémistes et les républicains français
Ils n’ont pas tous fait la même guerre = problème de mémoire
Chacun va s’enfermer dans son mythe
- Novembre 1954 « Toussaint Rouge »
- 1999 = Reconnaissance du terme de guerre
- Des évènements et non une guerre
De Gaulle déclare la Vème république.
Échec du putsch des généraux contre De Gaulle en avril 1961.
Guerre qui touche métropole (contrôle au faciès).
Des intellectuels refusent la guerre d’Algérie (= Gisèle Hamini, François Mauriac…).
Harkis => soldat algérien qui choisir de servir la France dans son armée , >désigne, au sens strict, un
individu servant en Algérie française dans une formation paramilitaire. Harki désigne par extension une
partie des supplétifs engagés dans l'armée française durant la guerre d'Algérie sans avoir le statut de
militaires.
Feuille harki à demander au prof
I.3/ Les blessures mémorielles
L’amnésie : le silence comme remède oubli officiel l’amnistie pour les militaires 4 lois de 64 à 82
Pas de commémoration
Dès la fin du conflit, le bilan humain devient un enjeu mémoriel et politique, car le décompte des victimes
algériennes est complexe (le FLN étant une organisation clandestine). Chaque groupe de mémoire à intérêt à
gonfler ou à sous-estimer le bilan. Les historiens croisent les sources pour tâcher de proposer des chiffres
vraisemblables. Mais la question suscite des débats encore aujourd’hui.
>300 000 morts environ
Malgré la paix de nombreuse blessure -s restent ouvertes, donnant naissance à diffèrent groupe de mémoire,
qui ont chacun leur lecture de la guerre d’Algérie :
- Près d’1 M de Pied noirs répartis en France ont du tout quitter : ils vivent leur départ comme une
expatriation forcée.
- 42 000 HARKIS (ex-supplétifs) quitter aussi l’Algérie, ou leur vie est menacée : ils sont relégué dans
des camps de transit dans une grande pauvreté.
Toute première génération de SOLDAT FRANÇAIS CONSCRITS sont revenus traumatisés, en particulier
par des violences qu’on leur a demandé d’exercer : ils enfouissent leurs souvenirs de la guerre. D’autant
qu’a partir de 1962, l’amnistie des crimes commis pendant le conflit permet aux pouvoir publics d’occulter
les débats autour de la torture.
- Les anciens combattants de l’OAS nourrissent une rancune tenace à l’égard du pouvoir gaulliste : ils
acceptent tardivement de le soutenir en échange de lois amnistie.
- Les combattants du FLN s’engagent des 1962 dans le processus de création d’un nouvel État : les
nouveaux dirigeants du pays développent une mémoire officielle, qui légitimes leur pouvoir.
Au moins 200 000 harkis ont servi la France pendant la guerre d’Algérie, selon l’office national des anciens
combattants (ONACVG)
Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, seule une minorité des Harkis ont été autoriser à s’installer en
France, mais une plusieurs dizaines de milliers d’entre eux sont parvenus à s’y rendre de manière
clandestine. Près de 42 000 harkis sont passés par des caps de transit dans le sud de la France dans les
années ayant suivi la fin du confit, selon l’ONAVCG.
Considérés comme des traîtres par les indépendantismes algériens, les harkis restés en Algérie ont été la
cible d’exaction et d’exécutions. Autour de 60 000 et 80 000 harkis ont été annexés, torturés et massacrés,
selon une estimation.
En 1988, 5% des habitant de Roubaix sont des harkis de premières ou deuxièmes générations => flux
migratoire traditionnel
II/ De l’oubli collectif a la reconnaissance officielle
II.1/ Une amnésie mise à mal par des historiens et des cinéastes
A partir de 1962, on entre dans une période d’amnésie, que les autorités encouragent (par les lois d’amnistie
des crimes commis par la censure, …). Il s’agit d’oublier le conflit, d’en parler le moins possible.
Les raisons du silence sont nombreuses : oublier une série de défaites (1940, 1954…), évacuer le
traumatisme des 2 millions de jeunes soldats appelés au total sur la période (et des violences commises),
postures ouvertement anti-impérialiste et anti coloniales de De Gaulle dans les années 1960 …, il s’agit
aussi d’organiser l’oubli pour masquer les divisions internes pendant les conflits et pour donner l’illusion
d’une unité nationale.
La pratique de la torture par l’armée française sort un peu de l’oubli grâce aux travaux des historiens, qui
agissent bien souvent aussi par militantisme.
Comme Pierre Vidal Naquet (militant anti torture pendant le conflit) qui publie 10 ans ries la fin du conflits
un essai d’histoire et de politique contemporaines : La torture dans la République (1971). Cet ouvrage
précoce montre qu’il n’y a pas de volonté de la part de l’État de mettre en place une « mémoire officielle » :
même s’il n’y a pas au XXème siècle de reconnaissance étatique de ces crimes de guerre, les documents ne
sont pas censurés et les historiens peuvent y accéder.
Pour Vidal-Naquet, il y a pratique systématique de la torture (par ingestion forcée d’eau ou décharges
électrique). Son livre a provoqué les dénégations de plusieurs officiers, dont le général Massu : d’autre
historiens, en s’appuyant sur des témoignages ont montré les contradictions des discours de plusieurs
officiers. En 2001, Raphaël Branche livre dans sa thèse « La torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie
une interprétation globale de la torture en expliquant qu’il ne s’agit pas d’acte isolés. Pour elle, la torture
apparait comme autorisé par les dirigeants, Pour Garder l’Algérie français alors que la FLN progresse.
- La culture a aussi joué un rôle important
Dès 1966 sorts « la Bataille d’Alger », qui témoigne des difficultés à aborder sereinement la question des
violences de guerre. Le film prend le point de vue du FLN et qui met en scène le colonel Matthieu, soldat
fictif digne qui a une mission difficile, et qui doit utiliser des moyens exceptionnels, comme la torture. Le
film est d’abord censuré, deux cinémas projetant le film sont la cible d’attentat.
Quelques années plus tard, en 1972, le film de René Vautier, « Avoir 20 ans dans les Aurès », témoigne déjà
d’une évolution. Antimilitarismes et basé sur des témoignages d’anciens appelés, le film dénonce les
méthodes de l’armée française…
II. 2 Le réveil des mémoires amène la progressive reconnaissance officielle
Dans les années 1980-1990 : un réveil des mémoires porté par des groupe de mémoire :
- Les harkis : à partir de années 70, les enfants des harkis se révoltent autant pour souligner la dureté de
leurs conditions de vie (grande pauvreté) que pour obtenir une reconnaissance nationale de l’histoire de
leurs pères
- Les associations pieds noirs cultivent la « nostalgie », illustrée par divers films produit dans les années
1980 (le coup de sirocco d’Alexandre Arcady en 1979, …).
A partir des années 1990, la parole des anciens jeune soldats appelés se libère. Cela perso la multiplication
des travaux d’historiens, la réalisation de documentaire (comme Guerre d’Algérie, la déchirure, sorti en
2012 et coréalisé par l’historien benjamin Stora) etc.
L’historien, benjamin Stora joue un rôle majeur dans la mémoire avec la notamment la publication du livre,
La gangrène et l’oubli (1991) qui montre comment cette guerre ne finit pas 30 ans après car pas
suffisamment assumé.
Construction d’une mémoire de la revanche, en lien avec le FN
histoire

« Histoire Géographique Géopolitiques et Sciences Politiques T3 : Histoire et mémoire, histoire et justice Chapitre introductif : I/ Distinguer histoire et mémoire I.1/ Souvenir et mémoire individuelle Le souvenir est d’une certaine façon un choix = le résultat d’un tri conscient ou inconscient qui renvoie à une émotion positive ou négative = imprimer le psychisme conscient ou inconscient.

L’oubli, la réminiscence, les souvenirs oubliés qui resurgissent avec un temps= lié à la nostalgie, mélancolie = comme s’il y aurait un temps pour se souvenir = organisation du temps = un temps dédié à la mémoire - Un aspect irréversible qui se confond avec une mise en valeur de soi « Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle ». - Un souvenir qui peut être à échelle individuelle et collectif (=l’armistice qui est institutionnel), des mémoires plurielles (=2GM, guerre d’Algérie) portées par des associations, des médias, des lobbies =des « groupes mémoriels » tels que les anciens combattants, mémoires officielles, une histoire d’État, La mémoire est subjective et relève d’un rapport affectif au passé (charge émotionnelle : madeleine de Proust) qui procède par sélection des souvenirs et des évènements : elle porte donc une dimension de choix (inconscient ou conscient : on assimile ce qui nous conforme : biais psychologique) et d’oubli (on ne se souvient pas de tout : amnésie), se transmet par un récit, s’incarne dans les lieux, les objets, photos… 2 p 272 : Mémoires, pluriels, officiels, collectifs du même lieu La mémoire est autant affaire de choix positif que d’amnésie Pour Nietzsche, l’oubli est une mise en place positive du passé « pour maintenir l’ordre psychique, la tranquillité l’étiquette) condition pour pouvoir se porter vers l‘avenir. Pour Marc Augé (anthropologue) = 3 formes d’oublis : le « retour » = l’oubli du présent pour se réfugier dans le passé perdu, le « suspens » = l’oubli du passé et du futur pour vivre pleinement le suspens du présent, enfin le « commencement » = se projeter dans le futur en oubliant le passé. Typologie : 4 types d’oublis : L’oubli-omission est une condition du fonctionnement de la mémoire (personnelle, collective, officielle) car celle-ci est sélective par nature.

Oubli passif ou involontaire, par négligence des traces du passé qui tendent à disparaître. L’oubli-refoulement est une force involontaire et psychologique, où la charge traumatique est écartée de la sphère consciente (Freud) ; c’est un oubli protecteur, aux profits de souvenirs- écrans ; ex du « syndrome de Vichy » (Henry en 1987) : oubli officielle de la collaboration pétainiste, lois d’amnésie) et du mythe résistant. Deux résistancialismes : gaullien (ressort politicien : résistant et politique : français = unie) et communiste De Gaulle est au pouvoir de 1944 à 1946 et de 1958 à 1969.

Pour son objectif de grandeur nationale, il impose l’idée d’un France unanimement résistante ; il en a été le chef, donc il s’appuie sur le mythe résistant pour consolider sa légitimité politique ; l’héroïsme de la Résistance est mis en avant par des lieux et des commémorations = mythe officiel = mémorial de la France combattante du mont Valérien (1960) avec l’immense croix lorraine = symbole de la résistance française, concours national de la Résistance (1961), transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon (1964), la médaille de la Résistance française est instituée dès février 1943 du Général de Gaule. Dans le contexte de la Guerre froide, le PCF organise des commémorations et promeut des héros (Guy Moquet, Manoukian, symboles de sacrifices du Parti). = concurrence mémoriel ou victimaires entre les russes (20millions de victimes = 10% de la pop) et le chinois. »

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