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Etude du texte de Spinoza, Ethique, 3ème partie, scolie prop. II, traduit par R. Caillois

Publié le 23/05/2020

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« → Etude du texte de Spinoza, Ethique , 3 ème partie, scolie prop.

II, traduit par R.

Cail lois ↳ Possibilité d’introduire le texte en montrant comment Spinoza a eu a faire à plusieurs reprises au fanatisme religieux : Spinoza = expatrié en :ollande pour fuir l’inquisition + excommunié de la communauté juive + expose chez lui le manteau qui po rte la marque du coup de poignard qu’il a reçu par un fanatique pour toujours se rappeler des ravages du l’extrémisme chez les hommes → Spinoza = « libre penseur » = non seulement défenseur d’une certaine forme de liberté (qui inclut la liberté d’expressio n) mais aussi inventeur d’une nouvelle conception de Dieu → il faut co nnaitre la N ature / Dieu et nous connaitre en elle / en Dieu pour savoir ce que nous pouvons et devons faire en pour atteindre la félicité = projet de l’ Ethique → le bonheur passe par le fait de détruire par l’analyse rationnelle nos certitudes illusoires , dont celle qui consiste à croire que nous sommes libres , pour être heureux. « J'en conviens, les affaires humaines iraient beaucoup mieux s'il était également au pouvoir de l'homme de se taire ou de parl er.

Mais l'expérience montre assez − et au -delà − que les hommes n'ont rien moins en leur pouvoir que leur langue, et qu'ils ne peuvent rien moins que de régler leurs désirs ; d'où vient que la plupart croient que nous n'agissons librement qu'à l'égard des choses que nous désirons modérément, parce que le désir de ces choses peut être facilement contrarié par le souvenir d'une autre chose dont nous nous souvenons souvent ; mais que nous ne sommes pas du tout libres à l'égard des choses que nous désirons viv ement et qui ne peut être apaisé par le souvenir d'une autre chose.

Mais, en vérité, s'ils ne savaient par expérience que nous accomplissons plus d'un acte dont nous nous repentons ensuite, et que souvent − par exemple quand nous sommes partagés entre des sentiments contraires − nous voyons le meilleur et suivons le pire, rien ne les empêcherait de croire que nous agissons toujours librement.

C'est ainsi qu'un petit enfant croit désirer librement le lait, un jeune garçon en colère vouloir se venger, et un p eureux s'enfuir.

Un homme ivre aussi croit dire d'après un libre décret de l'esprit ce que, revenu à son état normal, il voudrait avoir tu ; de même le délirant, la bavarde, l'enfant et beaucoup de gens de même farine croient parler selon un libre décret d e l'esprit, alors que pourtant ils ne peuvent contenir leur envie de parler.

L'expérience elle -même n'enseigne donc pas moins clairement que la raison qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés ; elle montre en outre que les décrets de l'esprit ne sont rien en dehors des appétits mêmes, et sont par conséquent variables selon l'état variable du corps. » Questions de compréhension pour les élèves : 1) Quelle idée de la liberté se fait la plupart des ho mmes ? 2) Qu’est -ce que nous apprennent tous les exemples que prend Spinoza ? 3) Pourquoi, en résumé, la conscience accentue -t-elle l’ignorance des causes qui nous déterminent ? 4) Quelle est le lien, à la fin du texte, entre cette dernière idée et l’idée que « les décrets de l’esprit […] sont variables selon l’état variable du corps » ? Synthèse : nous « rêvons les yeux ouverts » lorsque nous croyons que nous sommes libres d’agir selon notre seule volonté : le libre arbitre est une illusion ! En effet, d ire que nous pouvons agir librement , c’est dire que nous pouvons produire un effet (une action) dont nous serions la seule et unique cause , donc c’est poser que nous avons le pouvoir d’engendrer des effets sans être déterminés par d’autres causes qui nous précéderaient (nous sommes dits alors « cause s libre s »).

Ce pouvoir que nous considérons comme l’ origine première de l’acte, nous le nommons « volonté ».

Or, commencer une série de causes et d’effets est impossible pour Spinoza, car cela revient à s’exclu re de la nature , à se considérer hors de ce tout qui ne peut être autrement qu’il est (comme « un e mpire dans un empire »), c’est -à-dire finalement hors de l’ enchainement infini de s causes et des effets (A engendre B qui engendre C etc.) dans lequel il n’y a pas de place pour la moindre contingence (= le hasard).

Ainsi, nous sommes nécessairement déterminés (à différents degrés) à vouloir ce que nous voulons comme nous le voulons car en toute circonstance il y a des causes qui précèdent notre volonté et l’o rientent implacablement vers tel ou tel objet , de sorte que notre volonté est enchainée à ces causes : le besoin de se décharger d’une tension et de noyer ses problèmes dans l’alcool expliquent la soi -disant « volonté » de boire de l’homme ivre, l’anxiété et le désir de reconnaissance pour la bavarde expliquent sa soi -disant « volonté » de parler, etc. 1 1 : Raison pour laquelle S pinoza est le précurseur des « sciences humaines » : en incluant l’homme dans la nature et en identifiant la nature à un enchainement infini de causes et d’effets, Spinoza rend possible un discours scientifique sur l’homme, c’est -à-dire un discours qui vis e à expliquer [ici : les conduites humaines] en fonction de mécanismes déterminés.. »

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