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CHAPITRE 26 de CANDIDE DE VOLTAIRE (lecture analytique)

Publié le 15/05/2020

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« CHAPITRE 26 de CANDIDE DE VOLTAIRE (lecture analytique) COMPRÉHENSION 1.

Voltaire veut éviter que le lecteur se laisse prendre à une impression de réalisme historique.

Certes, il utilise del'actualité contemporaine, avec une certaine précision, mais les personnages ici présentés n'appartiennent pasexactement aux mêmes lieux et au même temps : leur rencontre est totalement invraisemblable.

La répétition de lamême histoire permet :— d'éviter que nous nous intéressions à chaque cas comme s'il faisait exception, comme s'il était une " ratée " del'histoire, comme s'il s'agissait de faits divers ;— de révéler une vérité qui dépasse les cas particuliers : ces personnages obéissent à une fonctionnalité, ilsillustrent la mascarade des destins, de tous les destins.On a ainsi un va-et-vient entre la véracité historique et l'imagination qui utilise le fait authentique pour faire prendrel'essor à la pensée philosophique, qui transcende le cas particulier pour aboutir à une vérité universelle.2.

Tout le chapitre est placé sous le signe d'un certain mystère : l'arrivée de Cacambo (surprise, " un soir ", " parderrière ") ; la présence annoncée de Cunégonde, mais différée ; l'émotion de Candide, déstabilisé (§ 2) etl'apparition de " six étrangers " ; leur " leçon " par séries ; l'apparition de quatre nouvelles " altesses " qui pourraientcontinuer la même démonstration sur le destin (avant-dernier §) ; " le reste du Carnaval Dans le centre du chapitre(le récit des rois déchus), le mystère est accentué par la présence simultanée de ces rois, par le cérémonial qui lesentoure (§ 6 et suivants), par le jeu des silences et des questions, qui forment une sorte de rite.

On perçoit dessilhouettes, des êtres dépossédés, qui vivent de leurs souvenirs, stéréotypés, comme dans un théâtre d'ombres.

Ilssont à la fois personnels et interchangeables.

Ce sont moins des personnes que des personnages historiques rejetésde l'histoire : il ne leur reste que des apparences.

Ce ne sont plus que des rois de Carnaval.3.

L'arrière-plan donne :— le sens profond de l'histoire (la comédie de la vie, à la fois bouffonne et tragique) ;— une condition dramatique qui confère sa vraisemblance à la fable : dans le Carnaval, les conditions se mêlent, onne sait plus qui est qui, et l'on passe du faux au vrai (d'où le cérémonial, le rite, qui prévalent partout).

Noter laformule finale : " passer le reste de Carnaval ".

C'est le théâtre de la vie.4.

L'histoire est ici présentée sous trois aspects :— politique : le monde est grandeur et décadence ; les rois peuvent être déchus (et pou-quoi pas en France ?) ; lapolitique expose à la brutalité et aux vicissitudes ; les malheurs princiers sont une des conditions de leur vie, leurrisque naturel ;— moral : le bonheur est chose fragile ; le riche Théodore reçoit la charité ; la grandeur peut être aussi ensouffrance ; la royauté ne donne aucune garantie d'être plus heureux ou plus chanceux que le dernier des mortels ;elle expose même aux dangers ;— métaphysique : l'histoire est à la fois " sanglante tragédie " et " ridicule comédie ", soumises aux hasards, auxluttes imprévisibles, et ses bonheurs ne sont qu'apparence ou accidents ; on ne perçoit ni sens ni logique dans cejeu des hauts et des bas.5.

Le recours à des personnages historiques donne du poids à la fable et renforce la crédibilité.

Mais le propos deVoltaire consiste à pousser l'évocation jusqu'à l'absurde, par grossissement (coïncidence des présences de six rois,puis de cinq autres).

C'est un procédé théâtral qui pourrait faire penser - pour prendre une comparaisonanachronique - à Jarry ou à la " distanciation " brechtienne nous devons savoir que c'est là une vérité sur l'histoire,et non de curieuses anecdotes historiques.

Il ne faut pas que nous nous identifions à ces rois, que nous plaignionsleur cas particulier, que nous le ressentions comme une histoire personnelle touchante.

Il faut que nous pensionsl'histoire.6.

La continuité est assurée par la permanence du cadre : Venise, monde de reflets (canaux, fêtes, chansons desgondoliers...) et de masques (Carnaval, la richesse qui cache la neurasthénie, comme chez Pococurante).

Mais letémoignage des rois déchus vient prolonger la critique des préjugés d'apparence dont Candide est constammentvictime : voir les démentis apportés par Paquette, Giroflée, Pococurante à Candide qui les " voit " a priori heureux(Chapitres XXIV, XXV).

N'oublions pas, d'autre part, que, depuis l'Eldorado surtout, Candide s'est mis dans la tête deconstruire son bonheur en devenant un " petit roi ", un " grand ", grâce à sa richesse.

Enfin, tout son optimismeinitial se fonde sur une admiration de la grandeur (" le plus grand philosophe ", l'aristocratie de T.-t-T., etc.).

Cestrois sources assurent la cohésion logique et philosophique de la dernière partie.

On peut aussi considérer que cechapitre est un présage pour Candide " si la déchéance atteint les rois, qu'en sera-t-il de Cunégonde, qu'il imaginetoujours à travers une image originelle que nous savons déjà fausse ? ÉCRITURE 7.

L'invraisemblance romanesque pour le lecteur cultivé, repose d'abord sur les souvenirs littéraires de la page :Rabelais (Pantagruel, 30) et Montaigne (Essais, I, 19).

Mais, du point de vue structurel, elle est constituée parl'arrangement dramatique de l'ensemble :— jeu des apparitions/disparitions (Cacambo, Cunégonde) ; l'arrivée d'" étrangers .

; — cadre (auberge, hôtellerie,carnaval) ;— mise en scène : domestiques et " sires " ; disparition des comparses et domestiques ; silence ; cérémonial desrévélations successives, toutes écrites sur le même patron ; impression que le défilé pourrait continuer indéfiniment. »

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