Databac

CHAPITRE 16 de CANDIDE DE VOLTAIRE (lecture analytique)

Publié le 15/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : CHAPITRE 16 de CANDIDE DE VOLTAIRE (lecture analytique) Ce document contient 1623 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« CHAPITRE 16 de CANDIDE DE VOLTAIRE (lecture analytique) COMPRÉHENSION 1.

Cacambo et Candide, étude comparative.

Se reporter d'abord au chapitre XIV où cette typologie est esquissée.Cacambo est non seulement un actif, mais sa conscience est toute tournée vers l'efficacité de l'action.

Il estprévoyant (" vigilant ", ne se laisse pas bouleverser par les situations (" vous êtes toujours étonné de tout "),constamment lucide (début du § 5), ne " perd jamais la tête (§ 5).

Aussi prend-il l'initiative (début) et sait-ilraisonner (son discours aux Oreillons).

Autrement dit, Cacambo ne juge qu'avec pragmatisme, sans se laisserobnubiler par des débats moraux ou philosophiques.

Et, comme il connaît les hommes, il sait les convaincre.Candide, à l'inverse, est maladroit et toujours prêt à tomber dans le piège des apparences (§ 2 ; fin du § 3).

Ildésespère vite (début du § 5) et semble cyclothymique (va de la mélancolie à l'exaltation : dernier §).

C'est que,face à un monde qu'il perçoit toujours comme hostile, Candide se sent tendre (" pitié ") et fragile.

Il comprend malce qui arrive (§ 2-3) et traduit maladroitement les événements à travers les souvenirs d'une culture qui s'apparenteà la mythologie (Fm du 5 3).

Il lui faut les références à Pangloss pour réagir à ce qu'il voit.

Termes principaux :Cacambo : vigilant ; avoir soin de ; propose ; donne l'exemple ; solides réflexions ; ne perdait pas la tête ; nedésespérer de rien ; discours très raisonnable.Candide : comment veux-tu ? à quoi me servira ? ; touché de pitié ; langue percluse ; serait-il possible ? étonné detout ; je me souviens ; que dirait Maître Pangloss ? inhumanité affreuse ; ne se lassait point d'admirer ; la purenature est bonne2.

Cacambo prend de plus en plus l'initiative, car c'est lui qui permet à l'action de reprendre son rythme : ilencourage, déjoue les pièges, convainc.

Son rôle dynamique (qui annonce le Figaro de Beaumarchais) oblige Candideà vivre le monde au lieu de le contempler et à penser au futur au lieu de nager dans la nostalgie et les idées reçues.Il sauve par deux fois son maître et l'oblige à une forme de dynamisme.

C'est Cacambo qui assure l'unité du récit.

Onpense au " fidèle Tiberge " dans Manon Lescaut.

Notons que la nécessité d'un guide qui connaisse la contrée et quisoit plus ou moins indigène touche aussi à la vraisemblance, ne serait-ce que pour la harangue finale (" le jargon deces peuples ").Dans la stratégie du conte philosophique, le primat de Cacambo est la preuve que seule l'ingéniosité (pragmatique etconquérante) permet de se faire un chemin dans les embûches de la vie.

Les bons sentiments et les états d'âmephilosophiques n'y font rien.

Ce sont les jésuites et les Candide qu'on voit dévorés (et " cuits à la broche "), non lesCacambo.3.

L'épisode drolatique et facétieux des Oreillons joue sur une ambivalence des indigènes :— " sauvages " : nues ; singes ; mordant les fesses ; tout nus, armés de flèches, de massues, de haches, decailloux ; faisaient bouillir ; mangeons du jésuite ; rôtis ou bouillis ; à la broche ; jargon de ces peuples ;— " civilisés " : demoiselles de condition ; embrasser tendrement, fondre en larmes, remplir l'air des cris les plusdouloureux ; bonté d'âme ; demoiselles ; amants ; bonnes grâces ; cesdames ; jouer un mauvais tour ; cela est peu chrétien ; tout l'avant-dernier § ; mille honnêtés.Ce double jeu provoque l'humour et entraîne un examen de conscience sur les soi-disant sauvages, dont les moeursfinissent par paraître très raisonnables, ou du moins acceptables et peu réductibles à des opinions simples ettranchées.4.

Les circonstances lient rapidement, ici, des situations convenues, qu'on retrouve classiquement dans les romansd'aventure : fuite ; regrets amoureux ; le héros qui se porte au secours d'autochtones ; le héros détrompé,prisonnier, en grand péril ; le sauvetage final et le départ.

Le lecteur contemporain de Voltaire percevait dans cesscènes une forme de parodie, mais il trouvait aussi un confort de lecture, par habitude du genre.Le comique repose évidemment sur la polémique (cf.

ci-dessous).

Mais on trouve aussi du comique de situation :— rapport entre " manger du jambon " et " avoir tué le fils de M.

le baron " ?— chute : " Et que dira le Journal de Trévoux ? "— autre chute : " En parlant ainsi, il ne laissa pas de manger " (malgré ce qu'il dit)— les deux filles toutes nues et les singes qui leur mordent les fesses— confusion des signes : " je ne m'attendais pas à tant de bonté d'âme "— le refrain " mangeons du jésuite " (lequel passa aussitôt à la postérité)— la dernière réflexion de Candide, avant la harangue de Cacambo (fin du § 5)— raillerie d'un discours cicéronien ou césarien fait à des Oreillons— le retournement final des sauvages " raisonnables " : " civilités ", " honnêtetés "5.

Ce chapitre se moque de Rousseau : la nature n'est pas accueillante à l'homme ; les hommes primitifs n'ont nullebonté " naturelle ", mais obéissent à des instincts animaux, qui les poussent à copuler avec des animaux, à neconnaître que " la loi du plus fort " (" le droit naturel nous enseigne à tuer notre prochain "), à être anthropophages.Au mythe d'un état discernable dans l'histoire humaine (" état de nature "), Voltaire oppose une vision plusscientifique : l'homme à mi-chemin entre l'animalité et l'humanité.

Il est ainsi proche de l'anthropologie moderne.

Lafin du chapitre ne change rien à cette critique car les Oreillons sauvent Candide dès qu'ils savent qu'il a tué (unjésuite) ; c'est son crime qui le sauve aux yeux de ces " bons sauvages " ! Voir Rousseau, Discours sur l'origine del'inégalité ; Voltaire, Dictionnaire philosophique, article " l'Homme ".6.

L'optimisme est ridiculisé : tous les sentiments sont présentés en situation fausse ou dégradée.

Candide estinactif et aveuglé parce qu'il rêve encore de Cunégonde.

Il tue les " amants " des " demoiselles " parce qu'il estpoussé par des élans vertueux.

Il interprète de manière erronée la nature des relations amoureuses qu'il vientd'interrompre en se mettant à croire aux absurdes mythologies enseignées naguère par Pangloss (fin du § 3).L'ensemble du chapitre interroge les rapports de l'éducation et de la vie naturelle, en la défaveur de l'éducation.

Et,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles