Bucoliques de Virgile (Résumé & Analyse)

« Publiés en 37 av.

J.-C., les Bucoliques sont les premiers poèmes de Virgile.

On y sent l'empreinte des paysagesagrestes où le poète, originaire de Mantoue, passa sa jeunesse.Derrière les travestissements de la bergerie et les figures mythologiques, les chrétiens des premiers siècles ont crureconnaître, dans l'enfant que chante l'églogue IV, le Messie lui-même. Dans un milieu champêtre, des bergers devisent du monde et chantent leurs amours. A la recherche d'une nature perduePlantées dans un décor naturel et idyllique, les dix églogues qui composent les Bucoliques mettent en scène desbergers, masques multiples du peuple et de Virgile lui-même.

Tout y est prétexte — de l'amour malheureux à l'exil età l'expropriation — pour y chanter le retour à la nature et à un âge d'or envolé.

C'est ainsi que nos personnagespastoraux déplorent tantôt les calamités des guerres civiles, qui arrachent leurs terres aux petites gens, tantôt lesravages de l'amour, dépeint à la manière antique comme une passion aliénante.

Des plages de sérénité sontménagées cependant, et une espérance fervente retrouvée lorsque le poète, se tournant vers son art, le célèbrecomme médiateur universel entre l'homme et la nature ; ou, lorsque prophétisant le retour à un âge heureux, ilexalte la concorde retrouvée et l'avènement d'une nouvelle innocence universelle : celle même des premiers bergers. Une poésie pastorale et socialeLes origines provinciales, la perte du domaine paternel au profit des vétérans des guerres civiles romaines, ontamené Virgile à exprimer son horreur des discordes de la Cité et son amour de la paix retrouvée dans le cadrerenouvelé du genre pastoral emprunté au Grec Théocrite.

Rarement poète antique ne s' était penché de façon aussifranche sur la misère des pauvre gens.

L'importance considérable du décor rupestre (ni Sicile ni Italie du Nord, maisNature universelle) atténue l'artifice de la mise en scène ; tandis que la peinture délicate des sentiments n'exclutpas des descriptions réalistes qui consacrent une humanité laborieuse.

Le recueil doit son unité, outre aux traitsgénéraux du genre, à l' alternance des pièces monologuées et des pièces dialoguées.

C'est ainsi qui; la premièreéglogue répond à la neuvième, la deuxième à la huitième, etc.

Cette prédilection pour les raffinements formels, loinde figer les chants dans les conventions du genre, rehausse la vivacité du pouvoir d'évocation virgilien.. »