Armand GUILLAUMIN:PORTRAIT DE MADAME GUILLAUMIN (ANALYSE DU TABLEAU).

« Armand G VILLA UMIN PORTRAIT DE MADAME GUILLAUMIN Guillaumin, san s doute flatté d'avoir épousé une «intellectuelle », ce qui n'était pas si courant en ce temps-là, n'a pas hésité à faire de Madame Guillaumin à sa lecture 1 'un de ses sujets préférés ! En 1882, une exposition du groupe impres­ sionniste est organisée au 251 , rue Saint­ Honoré.

Guillaumin y présente treize toiles et autant de pastels , où l'on voit apparaître pour la première fois des paysages normands .

Sans doute le peintre s'est-il rendu à Rouen, où son ami Murer vient d'ouvrir un hôtel.

Au cours des deux années suivantes , il effec­ tue de fréquents séiours à Damiette, dans la vallée de l' Yvette (Essonne).

dont les vues lumineuses reviendront souvent dans ses toiles.

Peut-être le portrait de Madame Guillaumin a-t-il été réalisé dans cette cam­ pagne aux paysages riants.

L ' HOMME Né en 1841 à Paris, dans une famille origi­ naire du Massif central , Guillaumin mourut au sanatorium de Grignon, près d'Orly, le 26 iuin 1927.

Dès l'âge de seize ans, il avait été employé comme «calicot » (c'est-à­ dire commis) dans le magasin de lingerie que tenait son oncle rue de la Chaussée-d 'Antin , où il travaillait de huit heures du matin à dix heures du soir, tout en prenant des cours de dessin à l'école municipale.

Mais il manifestait si peu de goût pour le commerce que son oncle le fit entrer dans les bureaux de la Compagnie du chemin de fer d'Orléans.

Encouragé par ses amis impres- Madame Guillaumin .

Joséphine Charret on, qu 'il a épousée en 188 7, sera dès lors le modèle favori du peintre.

Armand GUILLAUMIN 1841-1927 • Portrait présumé de Madame Guillaumin à sa lecture • Huile sur toile 73 cm x 60 cm • Signé en bas, à gauche, «Guillaumin» • Peint en 1882-1883 • Localisation : collection particulière • Exposition: Paris, 1974 sionnistes , il abandonne bientôt son nouvel emploi pour se consacrer entièrement à son art.

Mais, comme il n'arrive pas à vendre une toile , le voilà obligé de se remettre à cher­ cher autre chose : c'est ainsi que, grâce à l ' intervention de sa famille, il devient employé de la Ville de Paris , où , avec le titre d'inspec­ teur sani-taire, il est chargé de visiter les fosses d'aisance après le passage des vidan­ geurs.

Cette inspection se faisant de bon matin , il lui reste toute la iournée pour peindre ! LA CRITIQUE «L'œil de M.

Guillaumin reste singulièrement agité quand il considère le visage humain; ses couleurs d'arc -en - ciel qu'il prodiguait jadis reparaissent dans ses portraits et tulgu­ rent brutalement du haut en bas de ses toiles », note Joris-Karl Huysmans en 1 8 8 3.

LA COTE En 1987, cette toile a figuré à Paris dans une vente où les estimations étaient comprises entre 300000 FF (55000 dollars) et 400000 FF (70000 dollars).

Elle a reparu en 1990 dans une vente à Londres, où les enchères étaient de l'ordre de 150000 à 200000 livres sterling 1,275 à 1,7 million de francs français), soit une augmentation de plus de 400 % en trois ans! Un pastel intitulé La Lecture de Madame Guillaumin, a trouvé preneur à New York en 1994 pour 157000 FF (30000 dollars).. »