Armand GUILLAUMIN:CHEMIN A DAMIETTE (ANALYSE DU TABLEAU).

« Armand G UILLAUM:IN CHEMIN A DAMIETTE A la recherche de couleurs purifiées, Guillaumin peint désormai s tr ès tôt le matin ou bien le soir, quand les rayons du soleil sont parallèle s à l'horizon et que la lumière s'éclaircit.

Au milieu des années 1880 , Guillaumin fait tout ce qu' il peut pour qu' un lien s'établisse entre la génération des fondateurs de l ' impressionnisme et celle qui se regroupe derrière Signac.

Son rôle est beaucoup plus important qu'on ne le croit généralement : c ' est lui qui présente Signac et Seurat à Pis­ sarro, et il se démène sans compter pour organiser de nou velles expositions.

L'ÉPOQ UE En 1884 , Cézanne n' est plus à Paris que par intermitte11ce.

Monet s'est établi à Giverny , Pis­ sarro à Eragny.

Renoir se désintéresse de l' impressionnisme.

Comme il n'est plus possi­ ble de monter une nouvelle exposition des im­ pressionnistes (la dernière a eu lieu en 1882), Guillaumin se joint au Groupe des artistes indépendants et accroche ses toiles à côté de celles de Seurat , de Signac et d'Odilon Redon.

En décembre de la même annéê, il se retrouve également avec ces jeunes artistes d'avant-garde dans la Société des artistes Indépendants.

LE TABLEAU Entre 1883 et 1 887 , Guillaumin peint une série d'environ douze toiles à Damiette , un petit village situé près d'Orsay , dans la région parisienne.

L'artiste s'intéresse aux pommiers qui se dressent sur le flanc de la petite colline jouxtant les premières maisons.

Il les peint au moment où le soleil étire au maximum les ombres.

A cette heure de la journée , la qua- LA COTE Les huiles de Guillaumin sont très nombreuses sur le marché.

Elles se négocient autour de 400 000 FF (73000 dollars).

Mais la cote d'une œuvre de si belle facture peut être plus élevée.

Un Paysage au chemin peint en 1881 dans la région parisienne a atteint 622 000 FF (113000 dollars) à Londres, en 1993.

Armand GUILLAUMIN 1841-1927 • Chemin à Damiette, Chemin sous les arbres • Huile sur toile 54cmx65cm • Signé en bas, à droite, «Guillaumin » • Peint entre 1883 et 1885 • Localisation : collection particulière lité de la lumière n'est plus la même , car le spectre des couleurs a changé : les jaunes et les bleus laissent la place à des teintes oran­ gées.

Les bleus et les verts dominent.

La lumiè­ re est purifiée , simplifiée , presque« blanche ».

Ainsi, progressivement , Guillaumin se démar­ que de l' impressionnisme et rejoint les préoc­ cupations de son ami Gauguin .

LA COMP OSITION Le tableau bascule entièrement vers la droite.

Il suit les ombres des arbres et la pente de la colline.

Mais cet effet déstabilisant est judicieusement corrigé par le tracé du petit chemin qui remonte vers la gauche et, surtout , par la présence de la paysanne au centre de l'œuvre.

Tout l'é~u ilibre de cette œuvre repose sur cette fragile figure qui se détac he derrière une ombre .

Otez- la, et les ligne s du tableau bas culent vers la droite .. »