Armand GUILLAUMIN:BORD DE MER À AGAY (analyse du tableau).

« Armand G VILLA UMIN BORD DE MER À AGAY L'artiste, qui aimait les couleurs acidulées, a trouvé des teintes sourdes pour rendre un discret effet de vague d'une Méditerranée inhabituelle.

Comme bien des peintres , Guillaumin s'e st senti attiré par la Méditerranée .

Agay se trou ­ ve dans le Var, département où Cross et Van Rysselberghe avaient déjà choisi de vivre .

L'ŒUVRE Par un jour de grand vent, la Médit erranée s 'est mi se à moutonner.

L'eau s'engouffre dans l'échancrure d'un récif et bouillonne de colère.

Le bleu et les ocres sont d' une teinte sourde, un peu triste même.

Cet aspect de la Méditerranée n'est pas souvent retenu par les peintres, qui, comme Cross, préfèrent son côté riant.

Le traitement décoratif de l'écume , tout en courbes, fige le mouvement et l'éter­ nise.

Ce fut , quelques années plus tôt, le choix adopté par Lacombe dans sa Vague bleue.

Guillaumin , toutefois, ne suit pas tout à Contrairement aux autres artistes , Guillaumin choisit de peindre la Méditerranée en colère .

Armand GUILLAUMIN 1841-1927 • Bord de mer à Agay • Huile sur toile 60 cm x 73 cm • Peint vers 1903 • Localisation : Genève, Petit Palais fait la voie de s o n cadet nabi: il ne pousse pas à l 'e xtrême cette prédilection pour le «japonisme ».

Devant l'horizon solitaire, cet impressionniste de la première heure reste pénétré de sentiments romantiques.

L'HOMME Bien qu'il soit un des «piliers " de l'impres­ sionnisme , Guillaumin n'a pas fait partie du petit groupe de ses fondateurs, comme Ba­ zille, Sisley , Monet , Renoir.

Il ne s'inscrit pas dans la lignée prestigieuse de Corot, comme Pissarro .

Il ne fut pas non plus un grand soli­ taire, comme Cézanne ou Van Gogh.

En fait, cet employé des Ponts et Chaussées fut long­ temps considéré comme un gentil fonction­ naire, bon peintre du dimanche , qui , à l'encontre de Gauguin , était incapable de révolutionner le langage de son temps .

Dans la mythologie artistique, un impressionniste ne saurait être que d'avant-garde et, si possible , avoir connu la plus grande misère .

Il se trou­ ve que, en 1 891 , l'artiste gagna une somme exhorbitante au jeu! Peut-on imaginer anec­ dote plus banale , moins «artistique»? Pour­ tant, ses pairs l' avaient apprécié à sa juste valeur, à commencer par Cézanne (plutôt dif­ ficile quant à ses fréquentations), qui aimait aller sur le motif avec lui.

LA COTE Les toiles les plus cotées sont celles qui ont été exécutées dans les années 1870, à l'apogée du mouvement impressionniste.

Par la suite, une production abondante, due à une belle longévité, a fait baisser les enchères.

En 1991, une Baie d'Agay par temps de mistral, de format 60 cm x 73 cm, s'est vendue 620000 francs.. »