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DIEU

Du latin de us, « dieu ». - Dans les religions polythéistes, être surnaturel supposé présider à certaines catégories de phénomènes (exemple : Apollon, dieu grec de la lumière). - Dans les religions monothéistes, le créateur du monde et des hommes, éternel et tout-puissant. - En métaphysique, la cause première de toutes choses ; l’Être absolu, parfait, nécessaire et éternel

• Dans le système d'Aristote, Dieu est conçu comme «Acte pur» (en lui, toutes les perfections sont réalisées), premier Moteur du monde (qui est lui-même immobile), pensée pure et éternelle. • « Par le nom de Dieu, écrit Descartes, j'entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute-puissante, et par laquelle moi-même, et toutes les autres choses qui sont [...] ont été créées et produites ». • Cependant, Pascal distingue le Dieu « des philosophes et des savants », c'est-à-dire le Dieu que la raison prétend connaître, et le « Dieu d’Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob », c'est-à-dire le Dieu auquel seul le cœur peut accéder, dans l'expérience mystique. • Chez Spinoza, Dieu se confond avec le tout de l’être ou du réel (Deus sive natura, « Dieu, c'est-à-dire la nature ») ; infini, éternel, simple, indivisible, se suffisant à lui-même, il est l'unique substance. • Hegel, quant à lui, identifie Dieu à l'Esprit se réalisant progressivement dans le monde. • « Dieu est mort » : c'est par ces mots que Nietzsche annonce le reflux de la foi chrétienne et l'avènement de l'ère nihiliste (perte du sens et ruine de toutes les valeurs).


L'Être suprême, infini et parfait, existant par lui-même, éternel, aux capacités universelles qui le rendent omniscient, omnipotent. Dieu est décrit à la fois comme infiniment bon mais aussi comme menaçant et vengeur, Dieu des armées ou de souveraine justice, placé à l'origine et au sommet de toutes choses. Dans l'Ancien Testament, Dieu est appelé l'Éternel, le Seigneur (Adonaï), en remplacement de son nom véritable. On ne connaît que les quatre lettres qui forment son nom Yod Hé Vav Hé, imprononçable pour les hommes. Pour les patriarches de la Bible, Dieu est l'Être suprême et parfait qui participe à la vie terrestre qu'il guide selon un plan qui échappe souvent à la conscience humaine. Afin de rendre intelligible cette présence, une alliance est scellée et des lois édictées (Décalogue), qui stipulent avant tout que Dieu est le Dieu unique et qu'il ne doit pas y avoir d'autre dieu face à lui (Genèse 31,53). Contrairement à la plupart des cosmogonies, le Dieu de la Bible n'a pas de naissance, ne provient de rien de connu. Il est celui qui est, il est le premier et aussi le dernier (Ésaïe 48,12). Et ce Dieu universel est aussi le juge de toute terre (Genèse 18,25). Néanmoins, ce Dieu de toute-puissance laisse l'homme libre de choisir ce qu'il doit adorer, le chemin qu'il doit prendre car, annonce-t-il, Voici je mets devant toi le bien et le mal, choisis le bien afin que tu vives... (Deutéronome 30,19). Le Nouveau Testament ne change rien à ces conceptions; selon l'Évangile de Marc (chapitre 12,29-31) : Le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur: tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée, de toute ta force.

DIEU

Etre doté de pouvoirs surnaturels (l’immortalité surtout mais aussi la puissance, l’ubiquité...), auquel une religion accorde un rôle dans la création ou le déroulement des phénomènes naturels et humains (Mars était le dieu de la guerre). Dans les religions polythéistes, il y a plusieurs dieux qui jouent des rôles différents dans l’histoire du monde ; dans les religions monothéistes, il n’y a plus qu’un seul Dieu qui est conçu comme véritablement transcendant — dépassant toute expérience humaine — il est infini, absolu , tout-puissant, éternel, créateur de toute chose.

DIEU (n. m.) 1. — Toute entité surnaturelle objet d’un culte religieux et censée jouer ou avoir joué un rôle dans la détermination des phénomènes naturels ; en part, dans la tradition judéo-chrétienne : le Dieu unique est l’objet d’une révélation ; cf. religion. 2. — Principe constituant l’origine du monde, la fin de l’univers, garantissant l’ordre dans la nature et la moralité des actions humaines ; souv. Syn. de cause première, absolu. « Par le nom de Dieu j’entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute puissante et par laquelle moi-même et toutes les choses qui sont ont été créées et produites » (Descartes). « L'entendement de Dieu est la région des vérités éternelles » (Leibniz). Cf. athéisme, déisme, panenthéisme, panthéisme, théisme.

Qui a crée Dieu?

Dieu est Dieu, nom de Dieu ! » s’exclame en 1976 Maurice Clavel. Autrement dit, personne n’a inventé Dieu, c’est lui qui a voulu se faire connaître. Journaliste, philosophe et converti, Clavel est persuadé que c’est Dieu qui a crée l’homme et pas le contraire. Ramant à contre-courant du climat culturel de son époque, il remet en cause la célèbre formule de Karl Marx : « La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur. Elle est l'opium du peuple. » Pour Clavel, il est normal pour l’homme d’avoir besoin de Dieu. C’est même sa vocation la plus profonde. Il revendique cette addiction comme une preuve d’humanité. Un vrai crocodile de bénitier en somme.
Ce cri de Clavel rejoint celui d’un autre converti, saint Augustin. Dans ses Confessions, l’évêque d’Hippone insiste sur le fait que l’homme est fait pour Dieu, comme le tournesol pour le soleil (l’image ne figure pas dans le texte). Cette quête de Dieu n’est pas illusion mais libération : « L'homme, petite partie de ta création, prétend Te louer. Toi-même Tu l'y incites, en faisant qu'il trouve ses délices dans ta louange, parce que Tu nous as fait pour Toi et notre cœur est sans repos tant qu'il ne se repose en Toi. » Repos ou boulot, à l’homme de choisir.



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