BRIGITTE de Suède
BRIGITTE de Suède (Birgitta Persson). Née près de Nortälje (Suède), probablement en 1303, morte à Rome le 20 juillet 1373. Elle appartenait à une illustre famille suédoise. Son père, Birger Persson, était un personnage important, et sa mère était apparentée à la famille régnante des Folcunghi. On la maria à l'âge de quatorze ans, pour des raisons politiques, à Ulf Gudmarsson, dont elle eut huit enfants (parmi lesquels Kathrina, qui bien que jamais canonisée, jouit d'un culte autorisé, en 1482, par Sixte IV), Brigitte choisit comme confesseur Mathias, chanoine de Linköping, connu par un commentaire de l'Apocalypse, et fut en relations avec des hommes comme Nicolaüs Hermansson, évêque de Linköping, le prieur
Pierre de Alvastra, et le prieur du couvent de l'Esprit-Saint, Pierre de Skenninge. Ces deux derniers devinrent ses biographes, et relatèrent les révélations de la sainte Révélations. Elle se rendit à la cour de Magnus, qui, en 1335, avait épousé Blanche de Namur, et entreprit, en compagnie de son mari, le traditionnel pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle (1341-1343). En traversant l'Allemagne et la France, elle prit conscience des grands problèmes politiques de l'heure : la lutte entre la papauté et l'Empereur, la guerre de Cent Ans et la captivité des papes en Avignon. Sur le chemin du retour, une grave maladie de son mari leur parut à tous deux un signe de la volonté divine et un appel à la vie monastique. Ulf se retira au couvent d'Alvastra, où il mourut en 1344, avant d'avoir prononcé ses voeux. Brigitte vécu dans la méditation religieuse. Pendant ses années d'extase et de révélations, elle conçut une réforme de l'Êglise; ses critiques n'épargnaient même pas le pape Clément VI. Elle s'éleva contre la captivité d'Avignon, et voulut créer un nouvel ordre religieux dont le siège serait à Vadstena; elle reçut pour ce couvent de riches donations du roi. Pour obtenir la reconnaissance de cet ordre par la Curie, et sans doute attirée aussi par le jubilé de 1350, elle quitta la Suède pour Rome en compagnie de son fils Birger, de Pierre d'Alvastra, de Pierre de Skenninge, et passa vingt-trois ans en Italie, s'adonnant à la méditation, à l'étude, aux oeuvres pies et aux pèlerinages. Ce fut en 1370 qu'elle obtint du pape Urbain V non pas la reconnaissance de son ordre, mais l'autorisation de fonder à Vadstena un couvent augustinien destiné à des religieux et à des religieuses. Deux ans plus tard, elle partit en pèlerinage pour la Terre Sainte; c'est là que son fils Birger fut fait chevalier de l'Ordre du Saint Sépulcre. Revenue à Rome gravement malade, elle y mourut l'année suivante. Ses restes furent transportés au couvent de Vadstena. Elle fut canonisée par Boniface IX le 7 octobre 1391. Citons d'elle, encore, le Livre de l'Empereur du ciel adressé aux rois.
Brigitte de Suède, sainte (1303-1373) ; mystique. Avec Catherine de Sienne sa contemporaine, B. symbolise le moment où les femmes prennent la parole dans l’Église. D’une famille alliée à la dynastie suédoise, B. est mariée vers quatorze ans ; elle a huit enfants, dont Catherine, plus tard béatifiée. A la mort de son mari, entré dans un monastère et comme elle extrêmement pieux, en 1344, elle commence à avoir des révélations divines, que mettent par écrit ses directeurs spirituels. Membre du tiers ordre franciscain, elle fonde, dans une intention réformatrice, l’ordre du Saint-Sauveur, au développement limité, et le fait approuver par le pape. Elle se livre à de multiples pèlerinages et meurt à son retour de Terre sainte. Sa fille Catherine lance son procès de canonisation, mené à bien à la fin du Grand Schisme, mais ses Révélations embarrassent. En un temps troublé, en mal de réforme religieuse, l’heure des femmes est venue, qui prophétisent et se font entendre dans toute l’Eglise. Des réticences demeurent, bien évidemment, et de Gerson à Benoît XIV (spécialiste de la canonisation), on s’interroge sur la valeur et la foi à apporter aux Révélations. On les juge bonnes sur le fond (un grand appel à la réforme), mais mêlées d’erreurs ou de jugements qui ne peuvent être que propres à Brigitte. Elle y critique toutes les classes sociales et y reprend les croyances de son temps (Trajan tiré de l’enfer par saint Grégoire), tout en faisant preuve d’une dévotion particulière au Christ, à l’Eucharistie, à la Passion et à Marie.
Brigitte de Suède, sainte (1303-1373) ; mystique. Avec Catherine de Sienne sa contemporaine, B. symbolise le moment où les femmes prennent la parole dans l’Église. D’une famille alliée à la dynastie suédoise, B. est mariée vers quatorze ans ; elle a huit enfants, dont Catherine, plus tard béatifiée. A la mort de son mari, entré dans un monastère et comme elle extrêmement pieux, en 1344, elle commence à avoir des révélations divines, que mettent par écrit ses directeurs spirituels. Membre du tiers ordre franciscain, elle fonde, dans une intention réformatrice, l’ordre du Saint-Sauveur, au développement limité, et le fait approuver par le pape. Elle se livre à de multiples pèlerinages et meurt à son retour de Terre sainte. Sa fille Catherine lance son procès de canonisation, mené à bien à la fin du Grand Schisme, mais ses Révélations embarrassent. En un temps troublé, en mal de réforme religieuse, l’heure des femmes est venue, qui prophétisent et se font entendre dans toute l’Eglise. Des réticences demeurent, bien évidemment, et de Gerson à Benoît XIV (spécialiste de la canonisation), on s’interroge sur la valeur et la foi à apporter aux Révélations. On les juge bonnes sur le fond (un grand appel à la réforme), mais mêlées d’erreurs ou de jugements qui ne peuvent être que propres à Brigitte. Elle y critique toutes les classes sociales et y reprend les croyances de son temps (Trajan tiré de l’enfer par saint Grégoire), tout en faisant preuve d’une dévotion particulière au Christ, à l’Eucharistie, à la Passion et à Marie.