Zambie: 1995-1996
Publié le 30/09/2020
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Zambie: 1995-1996
Le retour en juin 1995 de l'ancien président Kenneth Kaunda à la tête de l'UNIP
(Parti unifié pour l'indépendance nationale, parti unique jusqu'en 1990) a
relancé le jeu politique zambien.
Frederick Chiluba a trouvé avec son ancien et
désormais nouveau rival le moyen de détourner l'attention des électeurs des
difficultés rencontrées par son gouvernement.
Dès le mois de juillet 1995, K.
Kaunda, accusé d'avoir incité des étudiants à l'émeute, a été arrêté par la
police et relâché.
Puis, des doutes ont été à nouveau émis sur sa vraie
nationalité (malawite ou zambienne?) dans un but de déstabilisation, alors que
le nouveau projet de Constitution prévoit une clause l'empêchant de se
présenter.
Les partis d'opposition ont engagé de ce fait une campagne
antigouvernementale, d'autant que F.
Chiluba a refusé le principe d'une
Assemblée constituante pour examiner le projet, privilégiant le vote par le
Parlement, où son parti, le Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD),
dispose d'une forte majorité.
La légère réévaluation du kwacha, la forte baisse de l'inflation ou encore les
diverses promesses du gouvernement (installer l'électricité dans les millions de
foyers bordant les centres urbains) n'ont pas masqué le marasme économique.
Le
cumul de la dette des agriculteurs a dépassé les 50 millions de dollars, et les
fonds nécessaires au programme de revitalisation du secteur agricole sont
apparus loin d'être réunis.
Cinq des neuf provinces ont été déclarées zones
sinistrées après la sécheresse, et le gouvernement a lancé un appel urgent en
direction des donateurs pour lutter contre la famine.
Le remboursement partiel
de la dette auprès du Fonds monétaire international (FMI) a néanmoins permis à
F.
Chiluba de regagner la confiance de cette institution, et un plan triennal
d'ajustement structurel a été lancé en décembre 1995.
De nombreuses défections ont cependant altéré l'image du MMD, et le remaniement
ministériel de juillet 1995 n'a pas enrayé le processus de défiance à son
encontre.
Le parti présidentiel n'a d'ailleurs remporté que sept des quatorze
élections législatives partielles organisées entre août et octobre, marquées par
une très faible participation.
A la demande des partis d'opposition, ces
élections locales fixées à novembre 1995 ont été repoussées sine die pour
permettre à un maximum d'électeurs de s'inscrire.
La campagne d'enregistrement
pour les élections générales d'octobre 1996 a, elle, été lancée dès décembre
1995, laissant craindre quelques problèmes logistiques.
F.
Chiluba a cependant
gardé la confiance de son parti: les délégués du MMD l'ont à nouveau plebiscité
comme leur leader en janvier 1996.
Malgré les difficultés diverses, il
apparaissait comme le favori dans la course à sa propre succession..
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