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Un discours sur l'homme peut-il être scientifique ?

Publié le 15/05/2020

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« Les succès de la méthode expérimentale au cours du XIXe siècle, non seulement en physique et en chimie, mais enbiologie, ont fait de ce mode de connaissance un modèle.

Il semblait aller de soi que ce qui avait si bien réussi dansles sciences de la nature devait s'appliquer également aux sciences morales, aux sciences de l'esprit ou, commenous disons, aux sciences humaines.

D'où la naissance, avec l'Allemand Wundt (1832-1920), d'une psychologieexpérimentale, calquant ses procédés sur ceux des sciences physiques.

D'où la sociologie de Durkheim (1858-1917),chef de l'École sociologique française, qui pose que «la première règle et la plus fondamentale est de considérer lesfaits sociaux comme des choses».

Mais, pour nous en tenir aux deux principales sciences humaines, ce double partipris est-il légitime? N'est-ce pas, d'un côté, négliger le sujet qui fait la science et, de l'autre, n'étudier les activitéshumaines qu'en tant qu'elles ont un caractère non individuel?Si tous ces énoncés reviennent au fond au même, il convient d'en relever d'abord certaines ambiguïtés.

Parler àpropos du psychologue ou du sociologue de «l'activité du sujet qui fait la science», ce n'est pas mettre sonobjectivité en cause comme lorsqu'on dit que l'historien est dans l'histoire.

L'historien, qu'il le veuille ou non, estengagé.

En revanche, il n'y a guère plus de difficulté pour le psychologue qui recherche les lois de la mémorisationou pour le sociologue qui détermine les causes du suicide à être aussi impartial que le physicien ou le biologiste.

Cequi fait problème dans les ceux cas, ce n'est donc pas la personnalité du savant, c'est la valeur scientifique d'unediscipline qui prend pour objet général des êtres qui sont des sujets, des êtres pensants.Remarquons aussi au préalable que les sciences humaines font aujourd'hui la preuve d'elles-mêmes en sedéveloppant, et que, comme pour Kant relativement à la physique, c'est la question de droit et non celle de fait quise pose pour elles, à savoir en quel sens et à quelles conditions psychologie et sociologie sont des sciences. § 1.

La psychologie comme science positive En tant qu'elle prétend être une science positive.

la psychologie commence à écarter, d'une part, les problèmesmétaphysiques sur l'essence de la pensée ou l'existence de l'âme, etc.

et, d'autre part, les problèmes normatifs ouaxiologiques, c'est-à-dire qui mettent en jeu des jugements de valeur, qui ressortissent à la logique et àl'épistémologie, à la morale et à l'esthétique ; ce qui ne signifie pas d'ailleurs que ses résultats ne puissent conduireà des problèmes proprement philosophiques.

Mais elle se donne comme but, comme toute science, de fournir desjugements de réalité, c'est-à-dire d'établir des faits et des lois.

Ces lois s'appliquent aussi bien aux fonctionspsychologiques élémentaires de la sensation, comme les lois du seuil, les lois de Weber et de Fechner, qu'à toutesles opérations de la perception, de la mémoire, de l'imagination, de l'association qu'à l'affectivité, désirs, émotions,passions, sentiments, qu'à l'activité, tendances, habitudes, comportements divers ainsi qu'aux fonctions les plushautes de la connaissance, jugement et raisonnement.

Certes, dans l'état actuel de cette science, la certitude et laprécision de ces lois restent loin de celles des sciences physiques, mais elles ne sont pas essentiellement différentesdes lois de la matière et de la vie.

Il faut aussi reconnaître que, quoi qu'on en ait dit, la psychologie n'a pas trouvéson unité et que même des difficultés subsistent entre les psychologues sur la validité des différentes méthodes.Ces difficultés toutefois semblent se ramener à des querelles d'écoles.

La plupart des psychologues, en effet,estiment que la méthode subjective ou introspection, très critiquée, est indispensable.

Ils en connaissent lesinsuffisances : altération du fait observé par le fait de l'observation, impossibilité de s'observer dans les momentsd'activité mentale intense (émotion, passion, effort), caractère fragmentaire de la conscience.

Mais toute recherchepsychologique commence par elle et en reçoit son sens.

Néanmoins, il faut aussi recourir à des méthodes objectives,qui soit étendent l'observation à autrui, à l'enfant, au primitif, au malade mental, soit procèdent à l'expérimentation et à la mesure (épreuves de laboratoire, tests, psychométrie, etc.).Le souci de l'objectivité pure a même fait naître des formes de psychologie où l'on s'interdit toute référence à laconscience et toute interprétation objective, où l'on se borne à l'observation externe, qui rattache par une loi lesréactions aux situations dans lesquelles elles se présentent.

En d'autres termes, on étudie uniquement «ce quel'organisme fait ou ce qu'il dit», le langage pouvant être considéré comme un système de réflexes conditionnés, quise construisent de la même manière que les réflexes sialogènes chez les chiens de Pavlov.

C'est ce que nousappelons psychologie de comportement de l'école américaine du behaviorisme.

Pour les plus modérés, commeThompson, ce n'est qu'une hypothèse de travail.

«Un behavioriste ne nie pas qu'il existe des états mentaux ; ildécide simplement de ne pas en tenir compte.» Mais Watson, son chef de file, réplique : «Il n'en tient pas compte,au sens où la chimie ne tient pas compte de l'alchimie ; l'astronomie des horoscopes ; la psychologie de la télépathieou des manifestations spirites.

Le behavioriste ne s'en occupe pas parce qu'à mesure que -le courant de sa sciencedevient plus large et plus profond, ces vieux concepts sont engloutis pour ne jamais reparaître.» Un extrémiste del'Ecole, Givler, va même jusqu'à dire : «Donnez-moi un nerf et un muscle et je vous ferai un esprit.» La psychologien'est plus dès lors qu'un chapitre de la biologie.On ne voit pas l'intérêt d'une telle outrance et le principe méthodologique de Thomson a le mérite de circonscrire untype de recherche, qui n'empêche pas d'autres formes de psychologie de se développer de façon féconde à partird'autres principes.

C'est le cas de la psychologie des conduites inaugurée par Pierre Janet.

A la notion decomportement il substitue celle de conduite.

Un comportement a nécessairement une signification, en ce qu'ilrépond à une situation déterminée et correspond à une intention, consciente ou non, du sujet.

Ainsi l'introspectionapparaît comme indispensable à l'interprétation du comportement lui-même, et la conscience constitue «uneconduite particulière, une complication de l'acte, qui se surajoute aux actions élémentaires ».

Il semble que cetteconception, qui anime aujourd'hui la plupart des recherches psychologiques, ait l'avantage de respecter l'objectivitéscientifique en se fondant sur l'expérience sans pour autant faire abstraction de l'activité du sujet. § 2.

La sociologie comme science positive. »

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