Etienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire, «La nature de l’homme est d’être libre...».

« Etienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire , « La nature de l’homme est d’être libre… ».

3) Etre libre, est-ce ne se soumettre à rien ? [Rappel : il s’agit de rédiger une dissertation.] [Introduction : elle a pour première fonction l’exposition de la problématique .] [On commence par expliquer la thèse du sujet.

C’est souvent une idée courante comme ici : être libre, ce serait refuser de se soumettre.

Dans le sujet texte, c’est aussi souvent la thèse du texte :] Comme La Boétie le montre dans le texte, la servitude volontaire, c’est-à-dire le choix de se soumettre -plutôt que de résister- à des supérieurs qui tirent profit de leur situation de dominant, est un phénomène largement répandu.

Si l’on peut « être soumis » par la force brute de la contrainte, « se » soumettre suppose en effet une adhésion du dominé aux rapports de domination dans lesquels il est pris.

Au contraire, ceux qui restent fidèles à leur liberté naturelle refusent de se soumettre.

Mais faut-il pour autant considérer que la liberté consiste à ne se soumettre à rien du tout ? Bien souvent en effet, on croit que la liberté consiste à pouvoir satisfaire tous ses désirs sans limites, alors que toute forme de soumission apparaît comme de l’esclavage. On énonce ensuite ce qui fait problème , en mettant en évidence les insuffisances de la première approche : Toutefois, n’est-ce pas plutôt le refus de limiter la réalisation de ses désirs qui nous rend esclave de nos passions ? La soumission aux principes de la morale et aux lois légitimes semble en réalité constituer une condition nécessaire pour une vie en société respectueuse de la liberté de chacun-e. On synthétise la problématique sous la forme d’une question alternative : Alors, la liberté consiste-t-elle à ne se soumettre à rien OU à se plier aux commandements de la raison ? On annonce le plan du devoir : Nous verrons tout d’abord en quoi la soumission s’oppose à la liberté. Puis nous nous demanderons si le refus de toute forme de soumission ne s’apparente pas davantage à un esclavage des passions qu’à un état libre. Enfin, nous montrerons que la véritable liberté ne va pas sans respect des règles qu’un être raisonnable est capable de se donner à lui-même. Remarque : on ne saute pas de ligne(s) dans l’introduction.] Aide pour la rédaction de la dissertation entière, p lan détaillé : I.

On explique la thèse du sujet.

Ici : la liberté s’oppose à la soumission.

On prend le « à rien » au sens figuré : être libre, ce serait ne se soumettre à aucune forme d’oppression, de domination.

Référence au Discours de la servitude volontaire de La Boétie. II.

On poursuit l’examen de la thèse du sujet, mais en prenant cette fois « à rien » au sens strict ; ce qui correspond ici à une conception courante de la liberté : 1) être libre, ce serait ne se soumettre à rien, donc faire ce qui nous plaît sans être arrêté par aucune limite.

Référence au Gorgias de Platon : c’est la thèse de Calliclès. 2) Puis réfutation de cette position courante : cette forme de liberté purement extérieure, sans limite, est de la licence .

Référence au Traité théologico- politique de Spinoza : esclavage des passions. III.

Examen de la proposition adverse à celle du sujet (antithèse) : être libre, ce serait se soumettre aux commandements de la raison : Référence au Traité théologico- politique de Spinoza .

Notion d ’autonomie à exploiter. [Conclusion : il faut répondre clairement à la question posée à partir de ce qui a été établi dans le développement.]. »