Turkménistan (2005-2006) Grandeurs et décadences
Publié le 27/09/2020
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Turkménistan (2005-2006)
Grandeurs et décadences
Au pays du Turkmenbachi (le « père des Turkmènes »), les années se suivent et se
ressemblent.
L’année 2005-2006 n’a pas dérogé à la règle : l’inamovible
président Saparmourad Niazov s’est attaché à écarter ceux qui constituaient une
menace pour son pouvoir.
Les purges récurrentes et l’absence de réforme ont
renforcé le sentiment de frustration parmi la population.
Le culte de la
personnalité et l’autoritarisme du président Niazov n’ont pas connu de limite.
Aussi, l’annonce, en avril 2005, de son retrait de la vie politique en 2009
restait sujette à caution.
Au pouvoir depuis 1992, réélu président à vie en
1999, S.
Niazov a annoncé la tenue d’une élection présidentielle d’un genre
nouveau : par étapes, de 2006 à 2009.
Toujours confinée en exil, l’opposition a
tenté péniblement d’exister.
Les rêves de grandeur du président, quant à eux, se sont poursuivis :
construction d’un parc zoologique devant accueillir plusieurs espèces, dont des
pingouins, à proximité du désert du Karakoum où la température atteint 60 °C en
été ; construction d’un Palais des glaces pour préparer le pays aux prochains
Jeux olympiques d’hiver (projet évalué à 22 millions de dollars).
Même les
statistiques économiques n’ont pas échappé aux rêves présidentiels : 9,6 % de
croissance en 2005 (contre 21 % officiels).
Riche, le pays n’en est pas moins
resté fragile, compte tenu de sa très forte dépendance aux exportations
gazières.
Pendant ce temps, la population s’est enfoncée chaque jour davantage
dans une misère à la fois économique (mauvais résultats de la récolte
céréalière), sanitaire (fermeture des hôpitaux de province) et sociale
(accentuation des dérives autoritaires du régime, comme en a témoigné
l’interdiction de toute littérature étrangère au printemps 2005).
Sur le plan extérieur, le caractère très limité des relations avec les pays
d’Asie centrale était officiellement justifié par la politique de neutralité du
Turkménistan.
La fermeture du régime expliquait, en réalité, son isolement sur
la scène régionale.
L’importance de ses richesses gazières l’ont conforté comme
interlocuteur privilégié de la Russie.
Mais les relations avec Moscou
demeuraient complexes : en effet, le Turkménistan est tiraillé entre son désir
de sortir du giron russe et son état de dépendance économique, tant du moins
qu’il n’aura pas apporté de solution à son enclavement.
À cet égard, l’Iran, la
Chine et l’Inde se sont positionnés..
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