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Tua res agitur, paries cum proximus ardet / C'est ton intérêt qui est en jeu, lorsque la maison de ton voisin brûle

Publié le 02/01/2022

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« Tua res agitur, paries cum proximus ardet C'est ton intérêt qui est en jeu, lorsque la maison de ton voisin brûle Cette sentence est empruntée à Horace (Ep., 1, 18, 84) : le commenta­ teur d'Horace, Porphyrion, précisant qu'il s'agit d'une sententia per al/egoriam (l'image se poursuit au vers suivant: Neglecta soient incen­ dia sumere vires, > ).

Elle souligne que le malheur qui s'abat sur nos voisins nous menace bien souvent, nous aussi : cf.

l'image fréquem­ ment utilisée de l'incendie qui se propage de maison en maison, reprise notamment dans un fragment comique adespote (46 sq.

R 3 ; un autre auteur comique, Afranius, intitula d'ailleurs l'une de ses œuvres Jncendium), mais aussi un célèbre passage d'Ovide (Remedia amori ..

,;, 625, dont les rapports avec notre topos ont déjà été soulignés par K.

Prinz, > 36, 1914, 78), et les vers qui servent à Virgile pour décrire l'incendie de Troie dans l'Enéide (2, 311 sq.): Jam proxumus ardet / Uca/egon.

> ( qui constitue un conseil avisé de Priam, cf.

n.

670), cette fo11t1ule étant citée également par Juvénal (3, 199), Isidore de Séville (Etymo/ogiae, 20, 37, 8) et Thomas de Canterbury (Ep., 130 [PL 190, 606d]) ; sur un plan plus conceptuel signalons aussi un passage de Tite-Live (7, 30, 12).

Le vers d'Horace devint célèbre et il fut fréquemment cité par les auteurs du Moyen-Age (cf.

notamment Hildebert de Lavardin, Moralis phi/osophia, PL 171, 1045c ; Eugène III, Epistulae et privilegia, Pl 180, 1545d ; Bernard de Clairvaux, Ep., 342 [PL 182, 546d]; Geoffroy de Clairvaux, PL 185, 312a; Thomas de Canterbury, Ep., 180 [PL 190, 655c]; Herbert de Bosham, Vita S.

Thomae, PL 190, 1206d ; Adam Scotus, De ordine.

habitu, PL 198, 584a; Jean de Salisbury, Vie de saint Anselme, PL 199, 1030d ; Guillaume de Tyr, Historia rerum gestarom in partibus transma­ rinis, Pl 201, 684; Garnier de Rochefort (évêque de Langres), Sermones, PL 205, 576a ; Hélinand de Froidmont, PL 212, 1037d ; Alain de Lille, Anticlaudianus, 6, 313 sq.

; Innocent III, Regesta, Pl 214, 1239b ; 216, 73 7c ), lesquels en font parfois un proverbium ( cf.

Gerbertus Amiliacensis, Ep., 194 [PL 139, 257a]).

Walther répertorie plusieurs variantes fo1111elles de notre sentence (26787 ; 31770a; 15871 ; 31814), et quelques variantes voisines par le sens, notamment la 19033b (Nullum de/ectet vicini quod domus ardet, > de mars 1739 ; par Walter Scott dans une lettre du 2 février t 826) et par des érudits (tel Martinus Duncanus Quempensis, De a.ffecti­ bi,s animi superandis, 7).

La fo1111ule virgilienne connut elle aussi une certaine fortune (cf.

par exemple, M.

Pexenfelder, Apparatus eroditio- 11i.î, Nümberg 1670, 962 ; une lettre de Voltaire à D'Alembert ; la préface des Mémoires d'Hector Berlioz; ansi que la lettre précédemment citée de Walter Scott).

Une maxime répertoriée dans un recueil médiéval grec conseille de prendre toutes ses précautions lorsqu'un voisin est atteint de rogne (Krumbacher, 100, 53) et toutes nos traditions proverbiales modernes possèdent un équivalent de la foi 111ule italienne Quando egli arde in vicinanza porta l'acqua a casa tua et de notre fo11t1ule française Quand on voit brûler la maison du voisin, on a raison d'avoir peur (Arthaber 1435 ; Lacerda-Abreu 206; Mota 203 ; cf.

aussi la variante espagnole et portugaise Cuando la barba de tu vicino vieres pelar, echa la tuya a remo remojar).

Sur le plan littéraire, notre motif revient sous la plume de Goethe dans Faust (2, 4, scène sur les contreforts de la mon­ tagne: > ], avec peut-être une allu­ sion à I' Enéide), et sous celle de Niccolô Tommaseo dans ses Pensées morales ( 13, 4, 2 : Chi assiste spettatore freddo al danno altroi, è più incauto che crudele,. »

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