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Toutes les contraintes sociales s'opposent-elles à la liberté ?

Publié le 16/05/2020

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« Introduction La vie en société est une vie de contraintes.

C'est un fait : nous devons nous plier aux lois de notre État, mais aussi aux codes de conduite qui régissent notre milieu et à un ensemble de normes qui sont la condition de notreintégration et réussite sociale.

La société est bien souvent perçue comme un monstre fantomatique dont on ne saittrop d'où il vient et qui il est mais qui se présente comme le responsable de bien des maux.

Si bien que se demandersi toutes les contraintes sociales s'opposent à la liberté prend des accents de question de rhétorique puisqu'unecontrainte est par définition quelque chose qui entrave l'action et qui est ressentie comme une limite à la liberté, sipar liberté on entend capacité de faire ce que l'on veut.

Néanmoins, si certaines contraintes sociales m'empêchentd'agir selon mon bon vouloir, elles empêchent également autrui de faire tout ce qu'il veut, et on peut supposer queparmi ces choses, certaines pourraient me nuire.

Je ne peux voler ce que bon me semble, mais je ne peux pas nonplus être dépouillé de mes biens.

Les contraintes, si elles sont les même pour tous limitent notre liberté au doublesens du terme : elles définissent une frontière au-delà de laquelle on ne peut aller, mais elles dessinent également lecontour du champ libre de notre action.

La question essentielle est donc de savoir si toutes les contraintes socialess'opposent à la liberté, ou si certaines d'entre elles en sont la condition. I.

La vie sociale, une vie de contraintes A.

Par contraintes sociales, il faut entendre toutes les contraintes relatives à la vie en communauté.

Ces contraintes peuvent donc aussi bien être d'ordre politique (payer des impôts, respecter la loi) queculturelle (la simple politesse règle bon nombre de nos actions quotidiennes).

Or, l'existence d'autrui etsurtout ma comme-existence avec autrui semble être une limite de fait de ma liberté.

"La liberté des unss'arrête là où commence celle des autres" cette phrase exprime le cœur du problème, elle est souvent diteavec une évidence qui en fait presque un proverbe.

Une telle idée est par ailleurs reprise par la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1789 où il est écrit que "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui".

B.

Pourtant, cette idée ne va pas de soi : elle repose sur une conception des rapports humains assez prochede celle de Hobbes.

Si, comme l'affirme le philosophe, « l'homme est un loup pour l'homme », et si les intérêtsdes uns nuisent aux intérêts des autres, alors effectivement mon rapport à autrui est essentiellement unrapport de compétition, de lutte pour le pouvoir, la domination, la possession (d'un territoire, d'une richesse).Et dans ce cas, la pérennité de la société n'est effectivement possible que si la société se dote d'un pouvoirfort et redouté de tous.

C'est pourquoi Hobbes défend l'idéal du pouvoir absolu dans son contrat social Le Léviathan .

Or, le pouvoir absolu suppose bel et bien l'abolition de la liberté. C.

Pourtant, il convient de rappeler que les hommes ne sont pas les seuls à vivre ensemble, en effet, l'expression « société animale » n'est pas métaphorique.

Bergson, dans L'Énergie spirituelle compare les sociétés humaines et animales pour définir la société.

«La société, qui est la mise en commun des énergiesindividuelles bénéficie des efforts de tous et rend à tous leur effort plus facile.

Elle ne peut subsister que sielle se subordonne l'individu elle ne peut progresser que si elle le laisse faire.

» or, dans les sociétés animales,la première condition est remplie : chaque abeille est entièrement subordonnée à l'organisation et la survie dela ruche.

Cette société est pérenne, mais incapable d'évoluer, justement parce que les individus n'ontaucune marge de manœuvre.

Par contre, les sociétés humaines, parce qu'elles permettent à chaque individude prendre des initiatives sont moins efficaces, moins stables, mais évoluent.

On pourrait donc en conclureque pour qu'il y ait société au sens plein du terme, il faut que le vivre ensemble se double d'un vivre seul.

Ilfaut certes vivre ensemble, mais de façon non fusionnelle, il convient que les individus gardent un certaindegré d'indépendance. II.

Les normes sociales comme limites de la liberté A.

Nous avons donc vu que l'abolition de toute liberté est incompatible avec la notion de société humaine.

Lasociété humaine, qui est une société en perpétuelle transformation et en réelle évolution (le terme progrès supposerait une amélioration qu'il faudrait démontrer).

Le fonctionnement de la société ne peut êtrecompatible avec une entrave totale de l'action et de l'initiative (puisque c'est comme cela que nous avonsdéfini la liberté).

B.

Par contre, on peut observer qu'au-delà des contraintes existent un certains nombre de normes auquel l'individu doit se conformer pour être intégré socialement.

La grande différente entre une norme et une loi,c'est que la norme est intériorisée par le sujet : c'est lui-même qui se fixe des valeurs de réussite.

A ce titre,les travaux de Michel Foucault dans son ouvrage L'histoire de la folie à l‘âge classique est très enrichissant. Foucault montre comment la notion de folie et sa définition permettent justement de définir ce qu'est laraison, et de produire le paradigme de l'individu normal.

Or, la norme a un double emploi : elle permet demontrer quels sont les cas les plus courants, les comportements les plus fréquemment observés, et à la fois,elle est ce qu'il faut atteindre (exemple : les normes de sécurité d'un ascenseur).

Les contraintes sociales entant que normes (se marier, avoir des enfants, porter une cravate, vivre dans une maison ou unappartement, avoir un comportement cohérent avec son identité sexuelle etc.) sont donc autant d'entrave àla liberté non plus de faire, mais d'être, de se choisir.

Or, ces contraintes ne sont pas des obligations, lasociété ne les interdit pas toujours explicitement, mais elles sont le ciment de la vie société, et de lareconnaissance de l'individu comme faisant partie d'un groupe.. »

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