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Texte 9 – On ne badine pas avec l’amour, II, 1 - Explication linéaire.

Publié le 04/05/2025

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« Texte 9 – On ne badine pas avec l’amour, II, 1 - Explication linéaire. Introduction : Alfred de Musset est un des auteurs romantiques français les plus connus pour sa poésie et son théâtre. Issu de la petite noblesse cultivée, fils d’un partisan des Lumières, il se retrouve pleinement dans la génération romantique, en proie au mal du siècle, en profond désaccord avec la société de son époque dans laquelle il ne trouve pas sa place. On ne badine pas avec l’amour, qu’il publie en 1834, reflète ces sentiments : la pièce raconte l’échec du mariage arrangé entre Camille et Perdican qui s’aiment mais sont incapables de se l’avouer et vont entraîner par leur badinage la mort de l’innocente Rosette.

Inspirée par sa relation tumultueuse avec Georges Sand, la pièce joue avec les codes de la comédie amoureuse du XVIII° siècle et transforme celle-ci en tragédie. Le passage que nous allons étudier se situe au début du deuxième acte.

Camille et Perdican se retrouvent seuls sur scène pour la première fois et Camille signifie à Perdican son refus de l’épouser. On peut repérer trois mouvements dans le texte : De la ligne 1 à la ligne 7, Camille annonce son refus à Perdican, De la ligne 8 à la ligne 20, Perdican tente une conciliation pour obtenir l’amitié de Camille, De la ligne 21 à la ligne 30, la discussion aboutit au refus définitif de Camille. Nous allons voir comment, en nouant l’intrigue, le texte souligne le choc frontal des personnages et annonce la tragédie. Développement : Dans la première partie on voit donc Camille refuser le mariage avec Perdican. Les 2 premières répliques soulignent l'opposition des personnages : en effet Perdican s'adresse à Camille de façon légère et séductrice : on le voit dans l'apostrophe elliptique du début « Déjà levée, cousine ? » qui souligne la proximité des 2 personnages et dans le compliment admiratif, la comparaison lexicalisée « jolie comme un cœur ». La réponse de Camille lui permet de s'opposer en tout point à Perdican : elle le vouvoie quand il la tutoie, elle le rappelle à l'ordre par l'emploi de l'impératif « Parlons » renforcé par l'adverbe « sérieusement » ; elle replace au centre de son intervention la question du mariage arrangé « votre père veut nous marier » et elle avance de manière polie son refus.

Une allitération en -p très sensible dans sa réplique (parlons Perdican père pensez prévenons parti pris) souligne la sécheresse du ton et son opposition à Perdican. Dans les quatre répliques suivantes, on voit apparaître la blessure d'amour-propre de Perdican : les répliques raccourcissent, Perdican change de ton et adopte lui-aussi une forme de sécheresse qui souligne son dépit.

L'expression « tant-pis » l.

4 marque sa déception et l'hypothèse « si je vous déplais » l.

4 montre une forme d'amertume et de blessures d'amour-propre car il rapporte le choix de Camille à sa personnalité à lui. Camille en dépersonnalisant la question par l'expression « Pas plus qu'un autre » l.

5 renforce la blessure de Perdican en faisant mine de la balayer et c'est à ce moment qu’apparaît la cause de l'opposition des deux cousins : l' « orgueil », l.

5 & 6, qui est nié par les deux personnages « il n'y a rien dont votre orgueil ne puisse souffrir » dit Camille et « l'orgueil n'est pas de mon fait » dit Perdican mais la répétition du mot crée un effet d’écho qui montre bien que c'est bien l'orgueil qui est au cœur de l'affrontement. Camille clôt la discussion dans sa réplique de la ligne 7 : elle ne répond pas à la remarque précédente de Perdican mais affirme sèchement (asyndète) sa volonté de partir en justifiant sa venue par un complément de but « pour recueillir le bien de ma mère » qui exclut Perdican. Perdican change alors de stratégie et tente de retenir Camille en lui proposant de revenir à leur amitié. Dans un premier temps, à la ligne 8, il fait une concession en reconnaissant la « franchise » de Camille pour mieux lui proposer un accord qu’elle n’a pas demandé.

Il le fait de façon appuyée par l’emploi de l'impératif « touche là », « soyons bons amis » et comme il se heurte à un nouveau refus (l.

9 Camille lui signifie sèchement son refus « je n’aime pas ») il passe outre pour imposer sa volonté et reprendre la main au sens propre comme l'indique la didascalie de la ligne 10, « lui prenant la main » C'est un geste de supplication ce que souligne la formule « je t'en prie » et c'est une façon d'appuyer sur les sentiments pour obtenir ce qu'il souhaite. Perdican se lance dans un discours persuasif qui joue sur les émotions de Camille : il a recours aux interrogations rhétoriques « Que crains tu de moi ? ligne 10 Tu ne veux pas qu'on nous marie ? ligne 11 est-ce une raison pour nous.... »

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