Syrie (1986-1987)
Publié le 27/09/2020
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Syrie (1986-1987)
La Syrie a connu une crise économique sans précédent, alors que l'image même du
régime d'Hafez el-Assad était un peu ternie sur la scène internationale.
De
plus, le gouvernement de Damas semble avoir rencontré une série d'oppositions
sur le plan intérieur: des attentats ont été signalés en avril et mai 1986 qui
auraient fait cent quarante-quatre morts.
Plusieurs "Frères musulmans" ont été
arrêtés.
Selon les autorités, ces attentats ont été l'oeuvre d'agents irakiens
ou israéliens.
A tort ou à raison, une partie de la presse occidentale a impliqué la Syrie dans
les attentats terroristes commis en 1986 en Europe.
Ces accusations se sont
amplifiées après la condamnation à Londres de Nezar Hindawi, terroriste
jordano-palestinien qui a mis en cause la Syrie dans un attentat manqué à
l'aéroport londonien d'Heathrow (octobre 1986).
Appelés par les plus hautes autorités musulmanes du Liban, les Syriens sont
intervenus à Beyrouth-Ouest en février 1987 pour mettre fin aux combats
fratricides, mais aussi et surtout pour sauver leur allié privilégié au Liban,
la milice chiite Amal.
Or, c'est par l'intermédiaire d'Amal que Damas a essayé -
en vain - de contenir la montée des intégristes chiites du Hezbollah et
d'éliminer les combattants palestiniens favorables à Yasser Arafat.
Par
ailleurs, Damas a perdu toute influence sur les milices chrétiennes, avec
l'élimination de Beyrouth-Est de Elie Hobeika, qui lui était favorable.
Enfin, à
Tripoli, dans le Nord-Liban, les troupes syriennes se sont heurtées à une
opposition armée des intégristes sunnites.
L'Iran, longtemps présenté comme un allié privilégié de Damas, apprécie de moins
en moins la politique syrienne au Liban, où les deux pays ont des intérêts
contradictoires.
La "guerre des camps" a été très mal acceptée dans les
différentes capitales arabes.
La politique d'Hafez el-Assad cherchant à diminuer
l'influence de Yasser Arafat semble avoir échoué, puisque le Conseil national
palestinien a pu réunir, le 20 avril 1987 à Alger, autour du chef de l'OLP,
diverses organisations palestiniennes jusqu'alors hostiles à Yasser Arafat.
Les difficultés économiques et financières se sont considérablement aggravées en
1986, et l'aide des pays pétroliers du Golfe a sensiblement diminué en raison du
contre-choc pétrolier.
En 1986, seule l'Arabie saoudite a apporté une aide à la
Syrie (528 millions de dollars), alors qu'en 1980 l'aide des pays arabes avait
atteint 1,7 milliard de dollars.
De même, les rapatriements financiers des
travailleurs syriens expatriés dans les pays du Golfe ont diminué de 50% par
rapport à l'année précédente.
En outre, du fait de la chute des prix, les
recettes pétrolières ont diminué de moitié en quelques mois.
A la fin de 1986,
la dette extérieure était de 14 milliards de dollars.
L'intervention au Liban et
l'état de mobilisation permanente du pays face à Israël coûtent cher: le budget
approuvé le 15 juillet 1986 accordait 55% des dépenses courantes et 31% des
dépenses totales à la défense nationale.
Les difficultés de l'économie syrienne
à la fin de l'année 1986 ne doivent pas masquer les atouts dont dispose ce pays
s'il peut atténuer l'effort de guerre: des possibilités agricoles importantes
(surtout après les grands aménagements hydrauliques réalisés sur l'Euphrate et
sur l'Oronte) et un secteur industriel dynamique (particulièrement à Damas, Alep
et Homs)..
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