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Synthèse du repère de Franck-Dominique Vivien sur le : Le Développement Soutenable

Publié le 04/01/2024

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« KS Février 2010 Synthèse du repère de Franck-Dominique Vivien sur le : Le Développement Soutenable Le développement soutenable est un élément omniprésent est extrêmement politique dans les sociétés actuelles.

Très ambiguë, cette notion fait l’objet d’approches variées qui lui confèrent des définitions et des interprétations diverses en fonction des indicateurs de référence, des objectifs et des moyens mis en œuvre. La définition la plus souvent citée est celle du rapport Brundtland de 1987 : Est considéré comme développement soutenable (DS) « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Problèmes : Comment accroître le bien-être de la population mondiale tout en luttant contre les inégalités sociales et en sauvegardant la biodynamique de la biosphère.

Et, quels peuvent être les objectifs, les modalités et les instruments pour ce faire ? I/ Le DS : au moins trente ans de débat La question du développement fut posée par les grands organismes internationaux nés après la Seconde Guerre Mondiale.

Dans le contexte des Trente Glorieuses (1945-1975), marquées par l’ampleur de la croissance économique liée à l’essor de la production, un faible chômage et une consommation de masse dans lequel le problème de l’environnement apparaît comme le revers de la médaille… 1) Halte à la croissance ? En 1972 le premier rapport remis au Club de Rome entend que les enjeux du développement et de l’environnement sont un seul et même problème. Certains économistes et scientifiques s’accordent pour dénoncer les coûts environnementaux et sociaux de la croissance en montrant les limites matérielles de l’environnement mondial et les conséquences tragiques d’une exploitation irraisonnée des ressources naturelles (RN). L’objectif est alors d’aller vers une « société stable » où seul le développement des activités qui n’usent pas les RN serait accepté (ex : éducation, recherche, relations humaines…). Différentes thèses en découlent : • • Bairoch en 1971 pense à une redistribution des richesses au niveau mondial.

La croissance doit se poursuivre uniquement dans les pays du Sud le temps qu’elle rattrape le niveau de développement des pays du Nord (qui auront quant à eux arrêté leur croissance). Mansholt considère que la recherche doit s’orienter vers l’utilité plutôt que vers la croissance. Problème : Halte à la croissance ? Mais comment répondre à l’augmentation de l’inflation et à la monter du chômage qui frappe les sociétés occidentales dans les années 1970-1980 ? Un deuxième rapport va donc modifier les objectifs lancés par le Club de Rome en acceptant une croissance économique qui ne soit pas une croissance indifférenciée mais une croissance organique et qualitative afin de garantir une meilleure allocation des ressources. 2) La Conférence de Stockholm en juin 1972 : « Une seule Terre » Objectif : définir les modèles de comportements collectifs qui permettent aux civilisations de continuer à s’épanouir, en élaborant une politique mondiale pour créer un ordre viable. Problème : Impossibilité d’unir la planète autour d’un même objectif. 3) L’écodéveloppement Réflexion sur les limites - internes constituées par les besoins humains. - externes, c’est-à-dire les ressources physiques de la planète. Dans le but d’assurer : - L’autonomie des décisions. - Une prise en charge équitable des besoins. - La prudence écologique. Le rapport Tinbergen va porter sur la notion de « patrimoine commun de l’humanité » : les RN, la technologie et les sciences devraient être considérées comme telles et gérées équitablement.

Pour cela, il faut libéraliser le commerce international afin d’abolir progressivement la propriété des ressources. 4) La stratégie mondiale de la conservation Rodary en 1997 : « conservation + participation = développement durable » Objectif : concilier les objectifs de conservation de la nature et de développement des sociétés humaines.

Raisons morales et économique car grâce à l’essor des biotechniques, les ressources génétiques vont selon un rapport de l’UICN représenter des sources importantes d’innovation et générer des profits en conséquence. Par exemple : La forêt tropicale qui présente beaucoup de ressources génétiques sera pour les pays de Sud une source de développement. L’UICN parle ainsi de « croissance durable » 5) Le rapport Brundtland Création d’une commission mondiale sur l’environnement et le développement (CMED) sous la présidence de Mne Brundtland (PM de Norvège). De cette commission résulte l’idée que les problèmes de surpopulation, de sous ou mauvaise alimentation, d’érosion des sols, de la pollution, de l’épuisement de RN… ne sont en vérité que le résultat d’une seule et unique crise contre laquelle seul le DS peut rétablir une situation d’équilibre.

Le choix des investissements, de l’orientation du développement technique et des institutions devient un objectif politique et économique primordial. En prenant en compte la durée du développement, l’équité sociale et le respect des RN (les trois « piliers » du DS) la CMED appelle à une « nouvelle ère de croissance » avec des objectifs chiffrés de 5% à 6% pour les pays riches et de 3% à 4% pour les pays industrialisés. Comment une telle croissance est-elle possible ? Grâce à des techniques nouvelles moins consommatrices d’énergie et de matière et donc au final des techniques plus rentables. Vers une conception élargie du développement : Alimentation, environnement et nature sont désormais les fils conducteur du développement, cependant les objectifs diffèrent entre les pays en fonction de leurs conditions écologiques et de leurs systèmes économiques et sociaux variés. 6) Le sommet de la Terre de Rio, vingt ans après Stockholm Avec 172 Etats représentés, ce sommet est la réunion la plus importante organisée par l’ONU.

Elle voit le véritable lancement médiatique de la notion de DS et permet de mettre en relation le monde politique et le monde des affaires, notamment avec la création du Business Council for Sustainable Development (BCSD). À la différence de la conférence de Stockholm, la question démographique y est absente ainsi que les références à la nature et à l’épuisement des ressources. Le sommet de Rio élabore un plan d’actions appelé « Agenda 2000 » qui comporte une centaine d’objectifs dont le coût total est estimé à environ 600 milliards de dollars, soit l’équivalent des dépenses d’armement mondial ! 7) Le sommet de Johannesburg de 2002 Des objectifs flous qui ne font que reprendre ceux des anciennes conférences.

Des mesures disparates qui reposent sur des engagements volontaires voient le jour.

L’entreprise apparaît alors comme un nouvel acteur qui se soucie du DS et qui a les moyens de répondre à cet enjeu.

Capable de développer pour cela des stratégies à court et à long terme par-delà les frontières de l’État. II / La confiance de la théorie économique standard dans une croissance durable 1) La thèse classique L’amélioration des conditions de vie passe par la création d’un surplus économique qui doit être réinvesti afin d’augmenter la quantité de capital disponible et la richesse produite.

Toutefois, à long terme les limites de la croissance sont envisagées par la thèse de l’état stationnaire (influencée par Malthus), une thèse qui a prévalu jusqu’à Marshall. 2) La théorie néoclassique de la croissance : le modèle de Solow En 1950 Solow va représenter l’économie comme une fonction de production macroéconomique qui ne produit qu’un seul bien à l’aide de deux fonctions de production : le capital et le travail.

Le travail est considéré comme exogène (il dépend de la croissance démographique) tandis que le capital est endogène et déterminé en fonction de l’investissement.

Selon Solow, la décision d’investir est le seul choix à effectuer réellement dans ce modèle.

Choix opéré par une sorte de planificateur qui doit décider de la quantité consommée ou non c’est-à-dire de l’épargne (directement investie pour produire).

Solow montre que cette économie tend vers un régime semi-stationnaire où toutes les variables (production, consommation, investissement) croissent à un taux constant.

Il y a alors la possibilité d’une croissance équilibrée sur le long terme grâce à une accumulation de capital et au progrès technique. Cependant ce modèle ne tient pas compte de l’épuisement des RN. Dans les années 1990, Solow va développer le concept de « capital naturel » afin de valider sa thèse. Il met en avant l’effet de substitution : une quantité accrue d’équipements, de connaissances et de compétences doit pouvoir prendre le relais de la quantité moindre de capital naturel et assurer le maintien des capacités de production. Solow avance aussi l’idée que les RN doivent pouvoir être remplacées.

Il parle d’un échange qui s’effectuerait dans le temps.

La génération présente consomme les RN mais lègue à la génération future davantage de capacités de production créées par les hommes. Enfin Solow considère l’intervention des pouvoirs publics comme nécessaire dans le domaine des innovations techniques et dans l’information sur la question de l’état des RN. Avec Solow, on assiste à une réaffirmation du primat de la croissance et une confiance renouvelée dans le progrès technique et le rôle des pouvoirs publics. 3) Critique du modèle de Solow et apparition du concept de croissance endogène durable Pour Solow, quelles que soient les dotations initiales de capital et de travail, les économies doivent converger à long terme.

Or on constate de grandes inégalités entre les.... »

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