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SPINOZA (1632-1677) Traité des autorités théologiques et politiques, chapitre XVI.

Publié le 17/09/2022

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spinoza

« SPINOZA (1632-1677) Traité des autorités théologiques et politiques, chapitre XVI. « Il est extrêmement rare que les souveraines Puissances (1) donnent des ordres d'une extrême absurdité, car, dans leur propre intérêt et afin de conseIVer leur pouvoir, il leur importe avant tout de veiller au bien général et de fonder leur gouvernement sur les critères raisonnables.

[...] On sait que le but et le principe de l'organisation en société consistent à soustraire les hommes au règne absurde de la convoitise et de les faire avancer - autant que possible - sur la voie de la rai­ son, de sorte que leur vie s'écoule dans la concorde et la paix. Aussitôt donc que ce principe cesserait d'être mis en œuvre, tout l'édifice s'écroulerait.

Mais seule la souveraine Puissance a la charge d'en assurer le maintien, tandis que les.

sujets doi­ vent exécuter les ordres reçus et ne reconnaître d'autre droit, que celui établi par les proclamations de l a souveraine Puissance.

Peut-être va-t-on prétendre qu'ainsi nous faisons des sujets des esclaves, car une opinion vulgairement répan­ due nomme esclave celui qui agit sur l'ordre d'un autre, et homme libre celui qui se conduit comme il le veut.

Cette manière de voir n'est pas tout à fait conforme à la vérité.

En fait, l'individu entraîné par une concupiscence personnelle au point de ne plus rien voir ni faire de ce qu'exige son intérêt authentique, est soumis au pire des esclavages.

Au contraire, on clevra proclamer libre l'individu qui choisit volontairement de guider sa vie sur sa raison.

» (Aix - Marseille et académies rattachées, juin 1996, série S) (1) Les détenteurs de l'autorité politique. Les connaissances philosophiques On pourra lire : Le Traité politique et Le Traité théologico-politique de Spinoza. De ['Esprit des lois (plus précisément liv.

XI, chap VI) de Montesquieu. Le Contrat social de Rousseau. ~ SUJETS ET • Commentaire du texte PISTES D'ETUDE ~ 1 Le thème : L'autorité politique et la liberté individuelle. La thèse : La paix, finalité de l'État, est garantie par l'exercice rationnel du pouvoir et l'obéissance à l'autorité qui constitue la véritable liberté. Les enjeux : Le texte pose la question de la nature du pouvoir, des rapports entre gouvernants et gouvernés. La structure : Le premier mouvement du texte montre que le pouvoir politique doit gouverner rationnellement en vue de la finalité de l'État(« Il est extrêmement rare ..

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s'écroulerait»).

Le second mouvement du texte indique que les sujets sont libres lorsqu'ils obéissent à l'autorité(« Mais seule ...

la raison»). Le développement se fera selon le plan 1, choix 1. • Plan détaillé Introduction 1 Le texte traite de l'autorité politique et de la liberté individuelle.

Selon Spinoza, la paix, finalité de l'État, est garantie par l'exercice rationnel du pouvoir et par l'obéissance à l'autorité qui constitue la véritable liberté.

Le texte pose la question de la nature du pouvoir, des rapports entre gouvernants et gouvernés.

Le premier mouvement montre que le pouvoir politique doit gouverner rationnellement en vue de la finalité de l'État ( « Il est extrêmement rare ...

s'écroulerait »), le second que les sujets sont libres lorsqu'ils obéissent à l'autorité (« Mais seule ...

la raison ») .

Quelle nature du pouvoir peut-on envisager? SUJETS ET PISTES D'ETUDE - Première partie Quelle autorité politique pour quelle liberté ? a ) La volonté de paix intérieure implique un exercice rationnel du pouvoir La finalité de l'État étant la paix, l'intérêt des gouvernants (« leur propre intérêt ») se confond avec l'intérêt des gouvernés ( « le bien général »).

Ainsi l'autorité politique ne peut donner des ordres absurdes.

Cette a utorité(« souveraine puissance ») est le p ouvo ir exécutif.

Le fondement du gouvernement est la raison ( « critères raisonnables »), dès lors il y a une rationalité du pouvoir, qui donn e peu d'ordres mais des ordres selon une vision rationnelle.

L'État est une nécessité, car l'état de nature pour Spinoza n'est qu'un état de guerre et de solitude qui n 'est guère propice à la conservation de la vie.

En ou tre l'homme ne pourrait pas développer son esprit s'il passait son temps à assurer sa défense.

Le but fo nda m ental de l'Éta t est d'assurer la sécurité des personnes et de pe1mettre à chacun de développer sa raison et sa liberté.

L'État est donc un État de raison. Il faut arracher l'homme au « règne de la convoiti se » et évi ter le rapport de forces entre go uverna nts et gouvernés. C'est pour cela que l'exercice du pouvoir doit être rationnel, c'est à la fois un bien pour l'autorité politique qui maintient sa stabilité et pour les sujets qui, vivant en paix, peuvent développer leur esprit, leur raison. On.... »

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