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S'il y a des inégalités naturelles, la société doit-elle les admettre ou les compenser ?

Publié le 16/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : S'il y a des inégalités naturelles, la société doit-elle les admettre ou les compenser ? Ce document contient 1184 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.

« ANALYSE DU SUJET Remarquer que la question de l'existence d'inégalités naturelles est posée comme une hypothèse que l'on n'a pas àdiscuter ici, par conséquent une mise en cause (parfaitement légitime dans le cadre d'un autre sujet) de cette existenceest ici hors sujet.Bien saisir qu'il ne s'agit pas ici de simples « différences » mais « d'inégalités ».

Noter que le problème n 'est pas posé entermes de possibilité de devoir (il s'agit donc de savoir si l'existence « d'inégalité » même conçues comme « naturelles »impose à la société l'exigence morale de les compenser).

Se demander si toute inégalité peut être appréhendéenécessairement comme une injustice.

La justice apparaît comme une valeur universelle et prestigieuse mais confuse.

Proudhon écrit ainsi que "la justicegouverne le monde[...].

La justice est ce qu'il y a de plus primitif dans l'âme humaine, de plus fondamental dans la société."Mais la notion est en elle-même polysémique, écartelée entre moralité et légalité.

Platon met en scène les deux aspects dela justice dans son oeuvre La république dans laquelle il affirme que la justice est à la fois une vertu et une organisation de la vie sociale.

Quel point commun entre ces deux significations nous permet de comprendre en quoi consiste la justice?Pour Aristote, la vertu qu'est la justice ne concerne pas seulement notre rapport à nous-mêmes mais surtout qu'elle estsurtout destinée à régler nos rapports avec autrui.

Or la justice en tant qu'institution se pose le même but : régler lesrapports des hommes entre eux, entre l'individu et autrui.

Dès lors, pour Aristote, la justice se fonde sur un principed'égalité.

Tous les hommes doivent être traités de la même manière et sont égaux en droit.

Dès lors la justice sembles'opposer aux inégalités naturelles, qui est le règne de la loi du plus fort.

Mais dans un second temps, Aristote définit leprincipe de la justice distributrice selon laquelle il revient à chacun en proportion de ses mérites.

Or ce principe ne revient-ilpas à rétablir la loi du plus fort? Est-ce à la justice de corriger les inégalités naturelles? Ne faut-il pas plutôt mettre enplace un ordre social juste? 1.

Tous les hommes sont égauxLa justice est dans un premier temps fondée sur l'égalité.

Elle reconnaît dans chaque homme un citoyen qui jouit de droitsfondamentaux.

Les hommes sont considérés comme égaux en droit.

Proudhon affirme ainsi que la justice, c'est l'égalité.

Il faut reconnaître dans chaque homme l'existence de la raison qui luidonne la dignité.

La justice dès lors est pour lui "le respect spontanément éprouvé" pour la dignité en quelque personne.

"De l'identité de la raison chez tous les hommes, et du sentiment de respect qui les porte à maintenir à tout prix leur dignitémutuelle, résulte l'égalité devant la justice."( De la justice dans la révolution)De même, pour Bergson, "la justice a toujours évoqué des idées d'égalité" et c'est pour cela qu'elle est représentée parune balance.Il s'agit donc de considérer que tous les individus ont les mêmes droits et sont égaux devant la loi.

Ce principe de justicese soustrait ainsi à la loi du plus fort qui est l'expression même des inégalités naturelles.

Voici la définition que donneCalliclès dans le Gorgias de Platon, de la loi naturelle : " c'est que celui qui vaut plus ait le dessus sur celui vaut le moins et celui qui a une capacité supérieure, sur celui qui est davantage dépourvu de capacité." La justice s'oppose alors à ce quepar exemple, une personne est plus de droits qu'un autre individu, juste parce qu'elle possède plus de force physique( ouautre chose).

Elle postule que tous les individus se valent.

2.

La justice distributrice reconduit la loi du plus fortSi la justice postule sur l'égalité des citoyens en droit, en dignité, en revanche elle ne statue pas sur l'obtention de biensgrâce à des dispositions naturelles favorables.

En effet, la justice fonctionne aussi sur le principe de donner à quelqu'un enproportion de ce qu'il mérité.

Or, si une personne a par exemple, une force physique naturelle, il pourra couper plusd'arbres et sera plus payé que son voisin que la nature n'a pas avantagé physiquement.Rawls défend ce principe de justice au nom de la liberté et notamment de la liberté économique.

La justice doit donner unchacun un même droit et une même liberté comme base.

Mais il faut aussi permettre à chacun d'occuper la place qu'ilmérite.

Il lui semble juste et profitable que les hommes les plus capables exercent les fonctions les plus élevées et aientun salaire plus important qu'un autre qui ne peut qu'exercer un poste inférieur.Or ce principe de justice, même s'il se base sur une égalité des chances, se réfère explicitement à des inégalitésnaturelles.

3.

La justice doit prendre en compte les inégalités sociales Il faut même se demander si dans notre monde ce ne sont pas les inégalités sociales qui fondent ce qu'on appelle lesinégalités naturelles.

En effet, les mauvaises conditions d'existence, le manque d'argent, les longues journées detravail,...etc étouffent les personnalités et empêchent les dons de s'épanouir.

Les dons naturels privés du milieu qui leurpermet de se fortifier, de s'exercer ne sont plus rien.

Dès lors ce sont les conditions sociales qui empêchent les inégalitésnaturelles de s'exprimer.

Si tous les hommes vivaient dans des conditions sociales favorables, il y aurait sûrement entreeux beaucoup moins de ces inégalités que nous disons trop facilement naturelles.Il faut concéder que certaines inégalités subsistent quand même.

Mais doivent-elles entraîner inévitablement desdifférences considérables dans la condition matérielle? On peut en effet admettre une société où "l'éventail" des revenusserait moins large qu'aujourd'hui.

Ainsi le principe de justice distributrice serait respectée : le balayeur serait toujoursmoins payé qu'un ministre mais son salaire devrait lui permettre de mener une vie décente.

Le principe de justicedistributrice " à chacun selon ses oeuvres" doit en effet se composer avec un principe plus humain : "à chacun selon sesbesoins".Mais il faut voir aussi que la justice doit s'incarner dans un état social juste et que c'est à l'état et à l'organisation socialede permettre que la dignité de chacun puisse s'incarner dans des conditions d'existence décente.

Ainsi, le principe d'égalité de droit et de dignité entre les personnes que prône la justice et qui la fonde réduit en ce sensles inégalités naturelles, en ce qu'elle met de côté le droit du plus fort.

Les individus sont traités de la même manière,quelque soit leurs avantages naturels.

Pourtant selon la justice, dans son principe de distribution proportionnelle, chacundoit recevoir en fonction de ses mérites, ce qui revient à dire que celui que la nature a pourvu de dons et d'aptitudesélevées recevra plus que celui qui est dépourvu de toutes ces qualités.

Or il faut bien voir que dans notre société, lesinégalités sociales remplacent les inégalités naturelles et empêchent souvent ces dernières de se développer.

La justicedoit donc rendre plus humain le principe de justice distributive pour que chaque homme ait droit a une existence digne.. »

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