Databac

sens [2], n.

Publié le 08/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : sens [2], n.. Ce document contient 641 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Encyclopédie
sens [2], n.m. LINGUISTIQUE : ensemble des éléments notionnels mis en jeu par
la pratique du langage, en opposition avec les éléments matériels (chaîne sonore ou
écrite) qui le manifestent. La notion de sens est sans doute l'une de celles qui - en
linguistique et ailleurs - résistent le mieux aux efforts de définition. Les innombrables
ouvrages consacrés au « sens » (sous ce titre ou sous un autre) répugnent
généralement à formuler une définition pleinement explicite. Les raisons qui rendent
compte, chacune de son côté, de cette difficulté éclairent toutefois la notion de sens, qui
se trouve paradoxalement sinon définie, à tout le moins cernée, par l'énonciation des
raisons qui la rendent indéfinissable.
Définir le sens, c'est dire le « sens » du sens. C'est donc s'engager dans une
entreprise d'emblée paradoxale, consistant à définir l'inconnu par l'inconnu. Il est vrai
que ces deux inconnus ne se situent pas au même niveau du langage : l'objet à définir -
le concept de sens - relève du langage-objet. La notion qu'on utilise pour le définir - le
sens du sens - relève d'un langage de second niveau, le métalangage. Mais, pour valider
l'éventuelle définition, il faut nécessairement se situer à un troisième niveau, qui justifie
le statut métalinguistique de la définition. On voit quel degré d'acuité atteint ici le
problème de la hiérarchie des langages. Encore la notion de métalangage se trouve-telle fréquemment contestée dans son existence même (Jacques Lacan) : ce qui, du
coup, rend difficile toute tentative de définition.
Sous la notion unique de sens se trouvent fréquemment rassemblées et plus ou
moins confondues deux approches fondamentalement différentes :1) d'un point de vue
strictement immanent à la langue, on pose, par exemple à la suite de Ferdinand de
Saussure ou de Louis Trolle Hjelmslev, la notion de signifié ou de contenu, définie, au
sein du système, par ses relations avec le signifiant ou l'expression et par les limitations
qui lui sont imposées par les autres signifiés. De ce point de vue, le sens de « chaise »
est constitué par la collection des traits « siège », « sur pieds », « pour une personne »,
« avec dossier », qui l'opposent à « tabouret », « fauteuil », etc. ;2) en prenant en
compte les relations entre le discours et la réalité qu'il prend en charge, on pose la
notion de référent, objet extérieur au langage, mais visé par lui : dans « Paul, assiedstoi sur cette chaise », le référent de « chaise » est le siège sur lequel Paul est prié de
s'asseoir.
Dans le cas de « chaise », et, d'une façon générale, pour les noms « concrets », la
distinction entre signifié et référent est aisée. Elle l'est beaucoup moins pour les verbes,
les adjectifs, et même les noms abstraits : où passe la frontière entre le signifié et le
référent de « philosophie » ? Et comment établir cette distinction pour les mots qui, tels
que « je », « ici » ou « maintenant », ont précisément pour signifié d'instituer la
référence avec la personne qui parle, le lieu et le moment où elle le fait ?
S'il est peu contestable que les unités lexicales de la langue - par exemple « chaise »
- sont chargées de sens, il est également évident que les unités discursives produites
par le sujet parlant le sont également. Mais d'une autre façon, et selon des procédures
qui appellent des descriptions différentes.
D'autres problèmes, plus techniques, se posent au linguiste aux prises avec le sens.
Aussi comprend-on que le sens ait pu être longtemps le mal aimé de la linguistique :
certaines écoles ont fondé leur méthode sur sa mise à l'écart complète. D'une façon
paradoxale, les résultats de cette ascèse ont, en leur temps, été positifs. Ils n'ont
naturellement pas eu pour effet d'éliminer définitivement la problématique du sens, qui
est devenue la préoccupation fondamentale des linguistes.

Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
définition - 1.LINGUISTIQUE
herméneutique
sémantique
sème
sémème
sémiotique
signe - 2.LINGUISTIQUE, SÉMIOTIQUE
signifiant
signifié

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles