Databac

Qui est libre ?

Publié le 16/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Qui est libre ? Ce document contient 1411 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.

« Je suis libre, selon la formule consacrée, à partir du moment où « je fais ce que je veux ».

S'il était aussi simple de définir la liberté, on se demande alors pourquoi, dans le premier article de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (1789), il a fallu posé que « tous les hommes naissent etdemeurent libres et égaux en droit ».

Pourquoi a-t-on en effet eu besoin, à la fin d'un tumultueux XVIIIe siècle, de graver dans le marbre cette formule qui fait de l'homme un être libre de façon innée ? C'est sûrement dû au fait que cela n'est pas toujours allé de soi, loin s'en faut. 1- Demandons-nous alors dans un premier temps ce que le fait de proclamer l'innéité de la liberté a cherché à corriger.

Certains hommes seraient-ils moins libres que d'autres ? 2- Si l'on en reste à cette conception, la liberté devra être considérée comme une condition, un statut.

Ne serait-ce pas plutôt effectivement une disposition universelle qu'il revient à l'homme de développer, de déterminer lui-même ? 3- Enfin, il ne faut pas oublier que l'homme ne vit pas tout seul, et qu'à cet égard, sa vocation à être libre peut contrarier ou être contrariée par autrui. Comment pouvons-nous dès lors être libre si nous ne sommes pas les seuls à souhaiter l'être ? 1- Est libre qui le peut Être libre revient en premier lieu, à faire ce que l'on veut, ou plus exactement, à ne pas être empêchés de faire ce que l'on veut (circuler librement ici ou là, adopter tel ou tel comportement).

C'est aussi penser ou dire ce que l'on pense, sans crainte de représailles.

A insi, sans contrainte étrangère d'aucunesorte, il semblerait que nous puissions être libres.

Tout le monde peut-il se vanter de bénéficier d'une telle condition ? La réponse est clairement non.

Chez les Grecs par exemple, on ne pouvait pas dire d'un esclave ou d'un prisonnier qu'ils étaient libres : l'un est utilisé par d'autres hommes comme un outil qui doit réaliser différentes tâches, l'autre est privé de ces droits et ne peut donc jouir de sa liberté.

Dansl'organisation politique de la cité, tous les hommes ne jouent finalement pas le même rôle et n'ont donc pas le même statut.

On opposera dans cetteconception le maître à l'esclave, le citoyen au prisonnier, ce qui aura comme conséquence une définition de la liberté comme statut auquel on peutdifficilement échapper.

C 'est aujourd'hui encore le cas dans certains pays qui n'ont pas fait leurs les principes des Droits de l'homme ou qui pratiquent lacensure. Cependant, hors de ce statut inhérent à une réalité politique particulière, la liberté peut-elle tout de même avoir une existence ? 2- Est libre qui le veut On trouve chez les Stoïciens une conception très forte de la liberté : elle indépendante de toute condition extérieure.

En somme, le sage qui aspire à être libre doit être complètement détaché de tout ce qui ne relève pas de son pouvoir et au contraire n'accorder d'importance qu'à ce qui dépend de lui-même, c'est-à-dire atteindre la sérénité par la maîtrise des passions.

Le sage est donc entièrement responsable de la manière dont il se rapporte au monde, ce qui le rend libre. Cette conception de la liberté demande une force d'âme peu ordinaire, mais elle a tout de même contribué à former certaines conceptions classiques de la liberté (voir par exemple Spinoza, Leibniz) en tant qu'indépendance et capacité morale à se déterminer selon les seuls conseils de la raison et del'intelligence.

Ici, la liberté est alors une pure expression de la raison souveraine et est encore une fois l'apanage du sage. Plus près de nous, chez Jean-Paul Sartre (voir L'Être et le néant ), on trouve une autre conception de la liberté sur cette base de la volonté.

Pour lui, la conscience est synonyme de liberté.

Grâce à la conscience de soi dont fait preuvel'homme, il lui revient entièrement de décider s'il veut rester le même ou changer.

N'étant donc aucunement déterminé àl'avance, il apparaît selon Sartre que l'homme est libre : c'est à lui de se choisir.

L'homme n'a pas de place prédéfinie, oude rôle immuable à jouer, à la différence des choses qui l'entourent.

Si par exemple vous vous dites : « Je suis lâche, c'est comme ça », vous parlez alors de vous comme d'une simple chose qui n'a pas le pouvoir de s'arracher à sacondition, à sa définition.

Au contraire, puisque vous avez conscience d'être lâche, vous ne l' êtes pas, c'est vous qui vous faites tel, ce qui est différent.

A insi, l'homme est-il est toujours, pour Sartre, libre de se faire autre.

D'une certainemanière, c'est lui qui définit son essence, en existant, d'où cette fameuse idée sartrienne selon laquelle pour l'homme,l'existence précède l'essence.

«L'homme se définit peu à peu, et la définition reste toujours ouverte» ( L'Existentialisme est un humanisme ). Pourtant le choix d'une action n'engage pas uniquement son auteur, mais bien également ceux qui l'entourent. Comment est-il alors possible de faire exister cette liberté innée en l'homme dans un cadre social, dans le respect de laliberté des autres ? 3- Est libre qui sait l'être avec les autres Le problème est ici le suivant : si la liberté est un pur pouvoir d'autodétermination du sujet, le danger est présent de voir ce libre arbitre devenir inconséquent, arbitraire, voire autoritaire, ou du moins en contradiction avec le désir deliberté d'autrui.

En effet, si tout le monde fait ce qui lui plaît ou ce qu'il a choisi de faire, il risque surtout de faire ce quidéplaît aux autres, rendant problématique la vie en commun.

Suis-je donc libre si je nie la liberté des autres ou si j'accorde une trop grande place à ma liberté ? Une réponse à ce problème est donné par les philosophes modernes qui ont élaboré les fondements du contrat social (Rousseau notamment).

Dans cette conception, l'autorité souveraine est fondée par la volonté général du plus grand nombre, dont l'expression est la loi.

Est alors libre celui qui, avanttout, obéit à la loi.

Mais si la loi semble à première vue limiter notre liberté, elle en est pourtant la condition.

En effet, la dignité de l'homme repose sur sacapacité à se déterminer selon une volonté législatrice et morale, et non à agir égoïstement selon ses propres penchants (liberté primitive).

Ici, la libertéest donc le pouvoir d'obéir à la morale, à la loi, en ce qu'en lui obéissant, je m'obéis d'une certaine manière à moi-même. Cf.

Montesquieu : « Dans un état, c'est-à-dire dans une société où il y a des lois, la liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir, et à n'être pas contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir », (II, 3, L'Esprit des Lois ). Conclusion On a pu dégager de cette réflexion que le plus grand nombre pouvait, en théorie aspirer à être libre.

Il est en tout cas notable qu'à défaut de pouvoir fournir une définition claire et précise de la liberté, l'homme a un rapport très fort avec la sienne, comme une expérience ou une représentation aussifamilière qu'indiscutable.

Son absence ou sa remise en cause déclanche toujours de vives réactions, justifiées par le statut inné accordé à la liberté par lesdroits de l'homme.

D'ailleurs, c'est dans cette conception de la liberté comme condition, ou statut, qu'apparaissent les plus grandes menaces pour l'hommecensé être libre par nature.

Trop d'exemples historiques à travers le monde et les siècles peuvent attester du fait que la liberté des hommes a et est parfoisremise en question. Mais si l'on se place du point de vue des dispositions naturelles de l'homme qui le poussent à se servir de sa raison pour se déterminer et qui le conduisent à avoir conscience de lui-même et de son action, on peut arriver à la conclusion que c'est à l'homme lui-même de se vouloir libre, de choisir saliberté en la déterminant lui-même. Enfin, comme l'homme n'est pas un sauvage qui vit isolé des autres, c'est cette même capacité naturelle et rationnelle qui lui permet de vivre en société, et de comprendre que sa liberté passe par l'obéissance aux règles de vivre ensemble incarnées par la loi.

Hors de ce cadre, un homme qui seprétend libre réduit sa liberté à la simple réalisation égoïste de ses penchants personnels et ce condamne de fait à vivre seul.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles