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Avoir des raisons d'agir, est-ce ne plus être libre ?

Publié le 20/06/2022

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« Dissertation de philosophie : Avoir des raisons d’agir, est-ce ne plus être libre ? La plus grande liberté au monde, entend-t-on régulièrement, serait de pouvoir faire ce que bon nous semble.

Il nous arrive de rêver d’évoluer dans un monde où aucune contrainte ne pèse sur notre volonté d’agir, où aucune nécessité ne nous impose de commettre tel ou tel acte.

Un monde où, en somme, notre temps nous appartiendrait totalement, car l’avenir serait vide et nous n’aurions pas besoin de penser à le préparer dès maintenant.

Un tel monde est également un monde sans projet, puisque toute forme de planification de mon existence en fonction d’un but que je me serais fixé m’obligerait à agir en vertu d’une loi, quand bien même je me la serais donnée à moi-même.

Avoir une raison d’agir, c’est bien tendre sa volonté vers un but, mobiliser ses forces pour accomplir une action qui n’est pas encore là, et qui nécessite donc que l’on se contraigne pour la faire advenir à l’existence.

En tant qu’elle m’oblige dans le présent, la raison d’agir n’apparaît donc-t-elle comme une restriction de ma liberté ? En effet, si je concentre toutes mes forces et si j’utilise tout mon temps disponible pour atteindre un but, je m’interdis de faire l’infinité d’autres choses à quoi j’aurais pu occuper ma vie.

Si la liberté se définit comme une disponibilité à l’action quelle qu’elle soit, alors avoir une raison d’agir en un sens seulement réduit le champ des possibles.

Mais la liberté que je gagne ainsi paraît bien peu fertile, et ressemble fort à l’errance.

Est-ce vraiment en abolissant toute volonté d’atteindre un but que j’accède à la liberté ? Nous verrons dans une première partie que la libération d’un certain nombre de désirs et d’intérêts superficielles apparaît comme la condition d’une vie libre.

Dans une deuxième partie, nous montrerons cependant que la vraie liberté consiste paradoxalement en la capacité d’élaborer en pleine conscience un projet qui nous astreint. L’être social est en permanence pris dans un ensemble d’obligations qui lui apparaissent comme autant de raisons légitime de déterminer son action, et qui pourtant sont vécues comme un obstacle à la liberté.

Chaque individu doit répondre aux attentes de ses pairs, se conformer à la loi social en réussissant ses études ou en amassant de l’argent par exemple. Autant de buts qui nous sont bien souvent imposés de l’extérieur et auxquels nous nous conformons par simple crainte de la marginalité.

A l’inverse, l’ascèse religieuse, par exemple, propose d’ignorer ces contraintes extérieurs et ces désirs superficiels pour se recentrer sur une spiritualité pure.

Pour les bouddhistes, la libération s’obtient par la négation de l’être, le refus. »

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