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Peut-on vivre dans l’ignorance ?

Publié le 26/06/2025

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« Peut-on vivre dans l’ignorance ? (Corrigé) INTRODUCTION Les philosophes, comme l’étymologie du mot l’indique, sont ceux qui désirent le savoir.

Cela signifiet-il que les autres, ceux qui ne sont pas philosophes, ne désirent pas savoir ? Est-ce à dire pour autant qu’ils vivent dans l’ignorance ? Mais ainsi que le pensait Aristote, tous les hommes ne désirent-ils pas naturellement savoir ? Peut-on envisager alors de vivre dans l’ignorance ? Cette question est à entendre en un double sens.

D’une part en effet, se demander si « on peut », c’est interroger une possibilité réelle : c’est se demander si on a la capacité, si on est en mesure de, en l’occurrence ici, vivre dans l’ignorance.

On peut d’ores et déjà préciser que l’ignorance désigne une absence de savoir, de connaissances, absence qui peut être totale ou partielle, subie ou choisie.

Mais se demander si « on peut » faire quelque chose, c’est aussi interroger une possibilité morale : à supposer qu’on en soit capable, cela signifie-t-il qu’on en ait le droit ? L’homme, cet être pensant dont la grandeur semble inséparable des différents savoirs, aussi bien théoriques que pratiques qui jalonnent son histoire, a-t-il le droit de se détourner du savoir et de vivre en dehors de toute connaissance ? N’est-ce pas contre-nature ? A-t-on moralement le droit de mener une existence humaine dans l’ignorance ? Ces questions invitent à interroger aussi le sens du verbe « vivre ».

Car vivre c’est d’abord – par opposition à mourir – être en vie, survivre, avoir ses fonctions vitales en état de fonctionner.

On pourrait ainsi penser qu’il n’est nullement nécessaire, pour vivre, de savoir quoi que ce soit, les processus vitaux ayant leur propre autonomie, et fonctionnant sans qu’on ait besoin de savoir comment ils le font.

Mais vivre, pour un homme, c’est aussi mener une vie humaine, càd bien vivre, réaliser son être, développer son existence ; dans cette perspective, est-il réellement envisageable qu’on puisse vivre dans l’ignorance ? C’est ainsi qu’apparaît une aporie : pour vivre et mener une existence proprement humaine et singulière, l’homme peut-il ne pas se soucier de savoir, et rester ignorant, ou bien la vie humaine requiert-elle nécessairement des connaissances ? Pour le dire autrement, une vie humaine est-elle concevable dans l’ignorance, ou bien le savoir est-il une donnée essentielle pour qu’un homme puisse réellement vivre ? Peuton concilier vie et ignorance, ou bien la vie n’est-elle possible que grâce au savoir ? Afin de répondre à ces difficultés, nous verrons dans un premier moment que la vie dans l’ignorance paraît bien être plus qu’une possibilité : c’est un état de fait pour l’homme qui, toute sa vie, est confronté à des choses qu’il ignore.

Pour autant, que l’homme ignore, ne signifie pas qu’il vive intégralement dans l’ignorance, ni même qu’il ait un tel droit.

Nous verrons ainsi dans une seconde partie qu’il n’est ni possible ni légitime de vivre totalement dans l’ignorance.

C’est pourquoi il faudra envisager, dans un dernier moment, de clarifier ce qui rend une ignorance vivable ou non ; en somme de préciser à quelles conditions l’ignorance est ou non compatible avec la vie. PLAN I.

Vivre dans l’ignorance : un état de fait. A.

L’ignorance : une condition première.

Nous naissons tous ignorants, puis avec des croyances, des préjugés, etc.

Référence à Platon, allégorie.

[Accentué par paresse et lâcheté, alors que la connaissance requiert des efforts.

Cf.

Kant dans Qu’est-ce que les Lumières, ou Platon avec l’allégorie] B.

Malgré la volonté de s’en sortir, il est des savoirs inaccessibles (la métaphysique), et quoi qu’on fasse, quelle que soit l’étendue de nos connaissances, on n’échappera pas à la confrontation permanente aux limites de la connaissance (Kant.

Distinction ignorance savante/vulgaire, mais ignorance toujours).

L’homme, qu’il le veuille ou non est contraint à ignorer certaines choses : soit parce qu’elles excèdent ses capacités de connaissance (existence de Dieu, origine du monde, existence de l’âme, etc.), soit parce que l’étendue de ce qu’il y a à connaître est sans cesse repoussé. C.

Mais l’ignorance peut non seulement être imposée/subie ; elle peut aussi être une ignorance choisie.

Choisie pour des raisons théoriques (nécessaire pour connaître.

Tocqueville).

Et choisie pour des raisons pratiques (nécessaire pour bien vivre.

Nietzsche) Conclusion : Parce que l’homme naît ignorant, et qu’il est impossible, voire peu souhaitable, de tout savoir, il semble évident que non seulement l’homme peut vivre, mais que de fait il vit dans l’ignorance. Transition : Est-ce à dire pour autant que l’homme peut et doit se contenter d’ignorer ? Au contraire, l’ignorance ne peut-elle être dangereuse, pour la vie (si j’ignore des savoirs vitaux),.... »

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