Paul SÉRUSIER:LA GRAMMAIRE.

« Paul SÉRUSIER LA GRAMMAIRE Les Bretonnes dans leur costume traditionnel ont inspiré à Sérusier de nombreux portraits, dont cette toile presque naïve.

A partir d'octobre 1889, Sérusier, qui s'entend très bien avec Gauguin, partage une chambre avec lui au Pouldu.

Théoricien cultivé, il transforme «très vite en une doc­ trine philosophique les moindres paroles de Gauguin » .

Tous deux s'accordent à penser que les couleurs et les sons sont dotés d'une valeur indé-pendante de toute interprétation.

Mais cet adepte enthousiaste du synthétisme ne s'épanouit pleinement qu'à la campagne.

«Je me sens de plus en plus attiré par laBre­ tagne, ma vraie patrie puisque j'y suis né de l' Esprit» , dit-il.

L'ŒUVRE Sérusier adopte une mise en page originale pour croquer cette jeune Bretonne absorbée par la lecture d'un livre de grammaire.

Il la contien t en effet dans un demi-cercle, comme pour accentuer l'aspect décoratif de ce por­ trait.

Ses vêtements sont rendus par des ap lats verts, marrons ou gris, qui lui donnent une apparence plutôt terne.

Son fichu noir, roulé autour de sa tête, dissimule entièrement ses traits.

Penchée sur un grand livre aux feuilles [aunes, elle ressemble à une icône antique tigée pour l'éternité.

Le décor est réduit au minimum afin de ne pas distraire le specta­ teur: une table massive, quelques autres livres et une cruche complètent le tableau.

Le peintre brossera dans le même style de nom­ breux autres portraits de Bretonnes, qui susci­ teront l'admiration des nabis.

LA CRITIQUE « Élimination de la perspective, suppression de l'horizon , aplatissement total des taches uniformes nettement délimitées, voilà ce qui LA COTE Un autre portrait, Madame Sérusier à l'ombrelle, a été adjugé 95000FF (17 000 dollars) au cours d'une vente aux enchères à Paris en 1991.

On peut acheter un dessin de l'artiste à partir de 1 900 FF (350 dollars).

Paul SÉRUSIER 1864-1927 • La Grammaire, ou L'Étude • Huile sur toile 71,5 cm x 92 cm • Non signé • Peint en 1892 • Localisation: Paris, musée d'Orsay caractérise le Sérusier de cette période », écrit l'historienne d'art Wladyslawa Jawor ska.

«Avec le temps, la facture deviendra plus nuancée , mais le principe d'une construction en aplats restera immuable» , ajoute-t-elle.

, L'HISTOIRE Le tableau a fait partie de la collection de Mme Sérusier.

Henriette Boutaric en a fait don à l'État sous réserve d'usufruit en 1980.

Il se trouve aujourd'hui au musée d'Orsay.

Comme Gauguin , S érusier est fas ciné par les Bretonn es, d o nt il nous livre une vision stylisée et austère.

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