Paul SÉRUSIER:LA BARRIÈRE.

« "' Paul SERUSIER Sérusier sera fasciné toute sa vie par les paysages bretons, 4 la fois paisibles et pittoresques.

Il nous livre ici une vue typique de 1 'Ecole de Pont-Aven.

Dans sa jeunesse, Sérusier suit les cours de l'académie julian, où il rencontre Maurice Denis et Pierre Bonnard.

En 1887, son ta­ bleau Le Tisserand reçoit une mention au Salon~ L'année suivante, le peintre se rend à Pont-Aven, en Bretagne ~ où résident déjà Gau­ guin, Schuffenecker et Emile Bernard.

C'est là qu'il peint sur une boîte à cigares son célèbre Talisman, considéré par le groupe de Pon.t­ Aven comme le symbole de la peinture synthe­ liste.

Après avoir séjourné à Paris , Sérusier revient en Bretagne et suit Gauguin ou Pouldu, où il travaille avec une intensité empreinte de mysticisme.

Il inscrit le Credo de Wagner sur les murs de l'auberge où il habite : «Je crois à un jugement de":lier où seront cond~mnés à des peines ternbles.

tous ce~x qu1 ~n ce monde auront osé tra~quer de 1 art subl1me et chaste .» L'ŒUVRE On est frappé par la beauté et la diversité de ce paysage breton.

Au premier plan, u~e ~ti­ te barrière en bois attire le regard, pres dun massif de fleurs jaunes.

Au deuxième plan, une colline verdoyante, traitée avec des tou­ ches légèrement hachurées, dessine des fo~­ mes insolites .

Un étroit sentier ocre rouge su1t une légère courbe soulignée par un petit para- L'Incantation au Bois sacré ( 1891_) 1 une magmf1que œuvre synthétiste de Sérusier, qui mêle mysticisme et symbolisme avec une touche plus moderne.

pet en pierre.

A l'arrière-plan, des arbres vert foncé aux branches ciselées se dressent contre un ciel blafard .

Sur la gauche, enfin, quelques arbustes délimitent une prairie paisible .

Contrairement à son habitude, Sérusier n'anime pas son paysage avec des figures .

Aussi une légère impression de solitude émane-t-elle de cette vue.

La même année, il peint La Barrière fleurie en réponse à la toi~ de Gàuguin Boniour M.

Gauguin.

On y re­ trouve une barrière beaucoup plus large et deux Bretonnes typiques .

LA CRITIQUE «De 1889 à 1895, son style( ...

) est la quintessence du synthétisme dans lequel sa connaissance de l'impressionnisme se mêle à l' intérêt qu'il porte à Puvis de Chavannes, à Odilon Redon et à l'art japonais», écrit So­ phie Monneret.

L'HISTOIRE Le tableau a fait partie de la collection de Mme Sérusier.

Puis, il a été donné à l'Etat français par Henri~tte Bout?ric, u~e ro.rente du peintre, sous reserve d usufruit.

1 f1gure aujourd'hui au musée d'Orsay.

LA COTE Il faut compter entre 48000 FF (9000 dollars) et 1,11 million de francs français (200000 dollars) pour un tableau de Sérusier.

La Vision près du to"ent a atteint 950000 FF (170000 dollars) au cours d'une vente aux enchères à Paris en 1993.

On peut acheter un dessin de l'artiste à partir de 3000 FF (550 dollar~).. »