Oral d'SES sur les violences conjugales
Publié le 26/05/2025
Extrait du document
«
Comment la socialisation différenciée
influence-t-elle les violences conjugales ?
INTRODUCTION :
Bonjour, aujourd’hui je vais vous parler d’un sujet à la fois intime, social et
politique : les violences conjugales.
En France, en 2022, 244 000 victimes de violences au sein du couple ont été
enregistrées, et 87 % d’entre elles étaient des femmes, selon les données du
ministère de l’Intérieur.
Ces chiffres montrent que, même si les hommes peuvent
eux aussi être victimes, les femmes restent les premières concernées.
En m’interrogeant sur ce phénomène, une question m’est venue : comment se
fait-il qu’un tel déséquilibre persiste ? Et surtout, qu’est-ce qui, dès
l’enfance, peut influencer les comportements futurs dans une relation de
couple ?
C’est là que j’ai découvert le rôle central de la socialisation différenciée, c’està-dire l’éducation différente que l’on donne aux filles et aux garçons dès le plus
jeune âge, selon des rôles de genre transmis par la famille, l’école ou encore
les médias.
Cette socialisation produit des inégalités de comportements, d’attentes et
de rapports de pouvoir, qui peuvent, dans certains cas, favoriser des
situations de domination, voire de violence dans les relations amoureuses.
On peut donc se poser la question suivante :
Comment la socialisation différenciée influence-t-elle les violences
conjugales ?
Pour y répondre, je vais d’abord vous montrer comment les enfants sont
socialisés de manière inégalitaire selon leur genre, puis comment ces inégalités
se poursuivent à l’âge adulte et peuvent nourrir des rapports de domination dans
le couple, avant d’analyser les conséquences concrètes sur les violences
conjugales et les freins à leur dénonciation.
PARTIE 1
La socialisation commence dès la naissance, c’est ce qu’on appelle la
socialisation primaire.
Elle se fait d’abord au sein de la famille, puis par
l’école, les groupes de pairs, les médias… Et cette socialisation est différenciée
selon le genre, c’est-à-dire que les filles et les garçons n’apprennent pas les
mêmes choses, n’incorporent pas les mêmes normes ni les mêmes
comportements attendus.
Dès le plus jeune âge, on propose aux garçons des jouets comme des voitures,
des armes ou des robots, qui favorisent l’action, la compétition et le contrôle.
Aux filles, on offre des poupées, des dînettes, des déguisements de princesses,
qui encouragent la douceur, le soin aux autres, et parfois la passivité.
Ces préférences ne sont pas « naturelles » : elles sont socialement
construites.
Le sociologue Pierre Bourdieu parlait d’habitus, c’est-à-dire un
ensemble de dispositions incorporées qui guident nos comportements sans même
qu’on s’en rende compte.
Par imitation, les enfants reproduisent ce qu’ils voient : le père qui prend la
voiture pour aller au travail, la mère qui s’occupe des enfants.
Même dans
les dessins animés ou les livres, les héros sont souvent des garçons courageux,
les filles sont secondaires ou représentées comme fragiles.
À l’école aussi, des recherches ont montré que les enseignants ne se
comportent pas de la même façon avec les élèves selon leur genre.
Par
exemple, ils vont féliciter un garçon pour son initiative, mais une fille pour
sa bonne conduite.
Selon une étude menée par l’ENS de Lyon, dans les cours de récréation, les
garçons occupent souvent le centre de l’espace, notamment pour jouer au
foot, tandis que les filles se déplacent autour, s’adaptant à l’organisation mise en
place par les garçons.
Cela illustre une première forme de domination
symbolique, qui s’exerce sur l’espace, et donc sur la place que chacun peut
prendre.
Ces différences peuvent paraître anodines, mais elles construisent une vision
du monde où les garçons doivent être forts, indépendants, et dominants, tandis
que les filles doivent être discrètes, agréables, et faire attention aux autres.
En grandissant, ces normes intériorisées deviennent des repères de
comportement dans les relations, y compris amoureuses.
Et c’est là que l’on
commence à percevoir les liens possibles avec les violences conjugales :
quand un garçon apprend qu’il doit dominer pour « être un homme », et qu’une
fille apprend qu’elle doit s’adapter pour « être aimée », on crée un déséquilibre
de pouvoir dès la base.
PARTIE 2
Les normes de genre intégrées dès l’enfance ne disparaissent pas en
grandissant.
Au contraire, elles se renforcent au fil des expériences, des
attentes sociales, et des rôles que chacun occupe dans la société.
À l’âge adulte, les hommes sont souvent valorisés pour leur autorité, leur
ambition, leur capacité à « diriger », tandis que les femmes sont davantage
attendues dans des rôles de care – c’est-à-dire de soin, d’écoute, de soutien.
Cette différenciation, très marquée dans la division du travail, reproduit des
inégalités de pouvoir.
Selon l’INSEE, en 2022, les femmes en France gagnaient encore en moyenne
15,4 % de moins que les hommes.
Elles sont aussi plus nombreuses à
occuper des emplois à temps partiel, souvent pour des raisons familiales.
Ces éléments créent une forme de dépendance économique, qui peut rendre
plus difficile pour une femme de quitter un conjoint violent.
Dans le couple, cette inégalité se traduit aussi par des rapports de force.
Certains
hommes, socialisés à être dominants et à ne pas exprimer leurs émotions
autrement que par la colère ou la violence, peuvent considérer qu’ils doivent
contrôler leur partenaire.
Comme l’a montré la sociologue Christine Delphy, les violences conjugales ne
sont pas des « débordements de colère » isolés : elles sont souvent le résultat
d’un système patriarcal, où l’homme pense avoir le droit de corriger, contrôler
ou punir.
Une étude de la Fondation Jean-Jaurès (2021) souligne que dans 60 % des cas
de violences conjugales, la violence s’est installée progressivement, souvent
sans que la victime n’en ait conscience tout de suite.
Cela commence par des
remarques, du contrôle sur les fréquentations ou les vêtements, puis ça peut
devenir physique.
Ce processus d’emprise est d’autant plus efficace que les femmes ont été
socialisées à être compréhensives, patientes, voire à culpabiliser quand un
couple va mal.
En face, certains hommes ont appris que leur autorité....
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