MyronVe siècle av.
Publié le 22/05/2020
Extrait du document
«
Myron
V esiècle av.
J.-C.
Myron d'Eleuthères est pour nous le sculpteur du Discobole , c'est-à-dire qu'il est défini par
la représentation de l'effort : l'athlète est saisi dans le mouvement même du lancer,
lorsqu'il s'apprête à envoyer le disque de bronze à la manière grecque par un violent
moulinet du bras droit.
Cette analyse de spécialiste, évocatrice d'effort et de violence,
échappe résolument au réalisme ; le visage, s'il témoigne de la concentration d'esprit du
champion, reste grave et serein, excluant toute idée de souffrance comme d'émotion ; les
muscles des jambes, ceux du torse et des bras gardent, dans leur contraction, une souplesse
merveilleuse ; nulle crispation, pas de torsion ni de saillie brutales, rien qui dénature
l'harmonie humaine, qui altère la courbe parfaite de la ligne ; ce désintérêt pour tout ce qui
serait excès ou expression personnelle correspond à une volonté classique.
Ce classicisme
apparaît encore dans le choix du moment : l'effort est à son terme, résumant la préparation
et les mouvements initiaux, suggérant déjà la détente, la course aérienne du disque et la
victoire ; bref, la pose retenue est l'évocation la plus générale, la plus intelligible et en
même temps la plus sensible du thème choisi.
Ce n'est pas un arrêt avant la détente finale,
ce n'est pas non plus un instantané quasi photographique surprenant, mais arrêtant le
mouvement en cours ; une analyse précise de l'anatomie montre l'irréalité de la pose et son
caractère de composition ; en fait, l'attitude du Discobole est un composé de trois
mouvements successifs : la main tenant le disque rappelle le geste précédent, le corps est
tendu dans l'effort, et le mouvement de la jambe gauche annonce la détente et la retombée
du corps en avant.
Cet irréalisme voulu traduit la continuité de l'effort : au lieu de se figer
dans l'instant, l'action est multiple et suggère la durée.
Ce mouvement courbe, d'une
nouveauté hardie, comme l'équilibre instable et difficile qui lui répond, a un caractère
exceptionnel dans l'art grec ; une telle science de l'anatomie, au service d'un tel art du
vivant, rend malaisée toute variation sur un thème unique, comme épuisé par une
représentation parfaite.
Le groupe d' Athéna et Marsyas témoignait d'une recherche aussi
originale dans le mouvement de recul du satyre étonné et admiratif, mais il n'y eut pas
d'autre Discobole ..
»
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